BELGIQUE : le suicide d’un journaliste de RTBF sur son lieu de travail suscite l’émoi

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Un journaliste belge de 44 ans, Alain Dremière s’est suicidé en se jetant du dixième étage du siège de la RTBF. La charge de travail est dénoncée par les syndicats. Selon la SDJ (société des journalistes) il y aurait "d’autres Alain dans la rédaction".

L’émoi est grand au sein des rédactions de la Radio-Télévision belge francophone (RTBF) après le suicide, sur le site de l’institution, d’un journaliste de 44 ans, relate Le Monde. Alain Dremière, chef de la rédaction internet et ancien éditeur du journal télévisé, au sein du groupe du service public belge RTBF, s’est suicidé le mardi 14 février. En début de soirée, il s’est rendu à la tour Reyers, le siège du groupe, et s’est jeté du dixième étage du bâtiment. Il était en congés maladie depuis plusieurs mois pour soigner un burn-out sévère.

Un mouvement de protestation

Le lendemain, près de 150 salariés de la RTBF ont adressé une lettre aux dirigeants des chaînes publiques. "Le suicide de notre collègue fait écho à la situation de plusieurs membres de la rédaction qui ont exprimé leur détresse (...) Les témoignages de souffrance, de mal-être et de violence au travail se sont succédé", ont-ils indiqué. Au cours d’une assemblée, plusieurs participants ont également souligné que "trop de collègues s’effondrent sans cesse" et que "ce qu’on croit être des situations de détresse isolées sont en fait le reflet d’un modèle qui dysfonctionne". Selon les syndicats, ce drame refléterait le malaise des salariés dans le cadre du plan de transformation lancé dans l’entreprise en 2018.

Surnommé "360", ce plan de transformation avait pour objectifs de passer d’un fonctionnement en silos (télé et radio) à la distribution des contenus maison sur l’ensemble des plateformes – télé, radio, web, réseaux sociaux – de la RTBF. À la clé, une charge de travail en augmentation et une culture d’entreprise qui change à grande vitesse. Une démarche complexe qui aurait pour effet, selon des témoignages recueillis par Le Monde, une « déshumanisation » et une forte exigence de productivité, tandis que les moyens rédactionnels seraient restés identiques.

Un dialogue est en cours entre les syndicats et la direction du groupe avec pour objectif "d’aboutir à des discussions constructives et des changements structurels réels permettant un meilleur bien-être au travail des métiers de l’information à la RTBF" a indiqué la SDJ dans un communiqué vendredi 17 février selon L’Echo.


 

 

 

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