« Charlie Hebdo » poursuivi en diffamation par une école musulmane de Valence

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Le journal Charlie Hebdo est poursuivi devant le tribunal de Valence après la parution d’un article reliant l’association Valeurs et réussite aux Frères musulmans. Le journal invoque « sa ligne éditoriale » pour se défendre.

En juillet 2022, Charlie Hebdo publie un article qui évoque les liens entre l’association Valeurs et réussite, qui gère une école musulmane hors contrat à Valence, et la confrérie islamiste des Frères musulmans. Aujourd’hui, le journal est poursuivi en diffamation devant le tribunal de Valence (Drôme).

Pour l’association Valeurs et réussite, l’article avait créé la polémique et mené, en octobre 2022, à l’annulation d’un terrain de plus de 8000 m², votée par la ville en juin. Initialement, ce terrain devait accueillir l’école primaire privée, qui enseigne à une quarantaine d’élève, et aurait permis de passer sous contrat avec l’État. Pour l’heure, l’école est hébergée dans l’enceinte de la grande mosquée de Valence.

L’avocat de l’école, Me Antoine Pastor, a fustigé « le caractère mensonger de l’article », ainsi que ses « erreurs grossières », tout en estimant que ce lien « aux Frères musulmans est une atteinte à l’honneur » de l’école. Le président de Valeurs et réussite, Mourad Jabri, a lui assuré n’avoir aucun lien avec le groupe islamiste et que son association avait « subi une injustice » aux « conséquences dramatiques sur un projet d’intérêt public ».

« Museler la liberté d’expression »

Du côté de la défense de Charlie Hebdo, son avocate Me Marine Viegas a rétorqué que « des dizaines de documents en possession de la journaliste » ont permis la publication de l’article. Me Richard Malka, qui défend également l’hebdomadaire satirique, a lui plaidé : « On veut museler et limiter la liberté d’expression ». « L’essence de la presse et du journalisme est de créer le débat », a-t-il ajouté, rappelant que l’article incriminé représentait « la ligne éditoriale de “Charlie Hebdo” ».

Au-delà du débat, pour Me Malka, la plainte contre l’hebdomadaire est irrecevable en raison du statut de l’association. Selon lui, ce statut « ne donne pas les pouvoirs à son président » d’attaquer seul en diffamation Charlie Hebdo. La décision sera rendue le 21 décembre.


 

 

 

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