Défi environnemental : selon une étude de l’université de Lausanne (UNIL), la couverture du monde médiatique favoriserait le « déni »

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Un groupe de chercheurs de l’université de Lausanne a souligné dans son étude sur le traitement médiatique du changement climatique, le fait que les articles de presse se focalisent sur des projections à long terme, qui ne provoquerait pas des comportements « pro-environnementaux ».

Cette nouvelle étude, tout comme celle du GIEC, vient rappeler le rôle des médias dans le traitement des informations climatiques, selon 20 Minutes. Elle souligne que celles et ceux qui diffusent l’information peuvent et doivent être les premiers acteurs des luttes contre les problèmes de société. Avec la possibilité qu’il a de faire passer des messages à son public, le journaliste, que ce soit à la télévision, à la radio, dans un journal imprimé ou en ligne, doit utiliser cela pour sensibiliser la population. Ce, sans parti pris, car une thématique comme le défi environnemental de l’humanité, par exemple, concerne tout le monde, et à toute échelle.

Le groupe de chercheurs affirme que la couverture médiatique de la thématique du climat, en particulier sur les études et la recherche, n’est pas à la hauteur des enjeux. Il estime que les médias seraient plus à même, avec ce traitement, de susciter « le déni et l’évitement », plutôt que d’encourager des comportements dits, dans l’article publié par 20 minutes, « pro-environnementaux ».

Une focalisation sur les projections à long terme

Ce qui est visé dans cette étude n’est pas tant les articles parlant de l’environnement, mais les recherches et publications scientifiques sur lesquels les journalistes vont s’appuyer. Pour ces chercheurs, les médias vont rarement privilégier les projections à court terme, et vont également se concentrer sur des menaces comme la fonte des glaciers ou la disparition des ours polaires. Un éventail jugé trop restreint, qui ne touchera pas forcément un lecteur, auditeur ou téléspectateur, ce qui ne favorise pas la prise de conscience.

Au total, près de 50.000 de publications ont été analysées dans le cadre de cette étude d’un groupe de chercheurs suisses de l’université de Lausanne spécialisé dans cette thématique. Les reprises de ces dernières dans les médias « grand public » ont ensuite été examinées. Le constat de l’étude démontre que ces mêmes médias ont tendance à relayer en majorité des « recherches issues de sciences naturelles », ainsi que des projections lointaines, mais surtout à grande échelle.

Une tendance à « ignorer le problème »

De ce fait, les individus, ne se sentant pas concernés localement, « tendront vers un traitement périphérique, superficiel et distrait de l’information », selon Fabrizio Butera, professeur en psychologie à l’université de Lausanne et coauteur de l’étude, dans des propos rapportés par 20 Minutes. D’après lui, « seule une prise de conscience centrale, profonde et attentive permet au public de transformer ce qu’il sait en mécanismes d’actions et en engagement », et ainsi éviter que la cible ignore le problème.

Un défi pour la scène médiatique dans les semaines et mois à venir donc. L’objectif, au-delà de changer sa manière de rédiger un papier sur la crise environnementale, est de traiter correctement les analyses scientifiques. Le public doit sentir que le problème est proche de lui, géographiquement et dans le temps, afin de devenir acteur de la lutte pour la préservation de l’environnement. Attention cependant, avertit Fabrizio Butera, à ne pas seulement faire peur, mais à alerter puis à donner les clés pour agir à la population.


 

 

 

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