« Roshdi Sarraj est mort ce dimanche 22 octobre dans un bombardement israélien sur le quartier de Tel Al Hawa, à Gaza Ville, » selon FranceInfo TV.
Le journaliste de 31 ans travaillait avec les correspondants et envoyés spéciaux de Radio France depuis 2021.
« Sending love to you », écrit sur X ( ancien Twitter) Alice Froussard, correspondante de la rédaction internationale de Radio France. « En bombardant sa maison, Israël a tué mon ami, mon fixeur, celui sans qui je n’étais rien là-bas », s’émeut-elle.
Roshdi Sarraj avait pour rôle de trouver les bons interlocuteurs pour les reportages et traduire leurs propos de l’anglais vers l’arabe, en plus de décrypter les médias arabes.
Photo-reporter, il avait créé, avec sa femme et des amis, l’agence de presse Ain Media qui employait rédacteurs, caméramans et photographes, monteurs et éditeurs visuels. L’agence est sollicitée par Netflix pour des documentaires et les portes de ses locaux étaient ouvertes aux correspondants de Radio France.
« Extrêmement gentil, très flegmatique, avec un accent britannique très doux », se souvient avec émotion Frédéric Métézeau, correspondant de Radio France à Jérusalem de 2019 à l’été 2023.
« On n’était pas de la même génération, mais comme beaucoup de Palestiniens, Roshdi donnait le sentiment d’avoir grandi plus vite. Il était déjà extrêmement mature professionnellement, très précis, très organisé, confie le journaliste de 48 ans au journal Libération.
Sa femme et sa fille de onze mois ont été blessées dans le bombardement. Plusieurs médias et journalistes ayant ou non travaillé avec Roshdi Sarraj, lui ont rendu hommage.
Depuis l’attaque du 7 octobre, Reporter sans frontières annonce la mort de dix journalistes dans l’exercice de leur métier, dont huit à Gaza.
« Parmi eux se trouvait un collègue et ami de Roshdi Sarraj, Ibrahim Lafi, membre de la société de production Ain Media. Neuf autres journalistes au moins ont trouvé la mort à leur domicile à la suite de frappes israéliennes », ajoute RSF qui accuse l’Etat hébreu de chercher à imposer un « véritable black-out médiatique » dans l’enclave palestinienne « où il prépare une offensive terrestre. » peut-on lire sur le site de Libération.