Infox : le Parisien copié dans le design par un site pirate afin de diffuser de fausses informations

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Cela fait désormais plusieurs semaines que le quotidien régional est victime d’usurpation d’identité par un mystérieux site internet. Le journal a porté plainte afin de récupérer le nom de domaine frauduleux.

Vrai design, mais fausses infos, et surtout mauvaise surprise pour certains particuliers qui pourraient tomber sur cette copie factice ! Au-delà du délit d’usurpation d’identité, « leparisien.ltd », reprenant l’entière charte graphique du journal Le Parisien, pose un autre problème. Il ne publie en effet que de fausses informations, la plupart du temps à l’encontre de l’Ukraine et de l’Occident, dans la lignée du conflit russo-ukrainien. Des informations qui sont parfois même ostensiblement complotistes d’après Le Parisien. Cela pourrait évidemment, notamment pour les utilisateurs les moins informés face aux fake news, mener à la diffusion massive de fausses informations, et nuire à la réputation du média.

On ne sait pas à l’heure actuelle depuis combien de temps Le Parisien se retrouve ainsi plagié, mais le nom du site factice « leparisien.ltd » et son domaine ont été initiés début février. Dès la fin du mois, selon les informations du journal victime, plusieurs articles étaient publiés à cette adresse, qui se voyaient par la suite relayés massivement sur les réseaux sociaux, Twitter spécifiquement. En plus d’un affichage quasi-similaire, le site pirate conserve « les liens menant vers le vrai site du Parisien, mais le titre, la photo et le texte n’ont rien à voir avec notre site », selon le quotidien lui-même. Par ailleurs, le faux média n’a même pas de page d’accueil.

Une plainte a été déposée auprès de l’ICANN

Une situation qui a amené le journal à réagir, en déposant tout d’abord une plainte auprès d’un régulateur mondial chargé de l’attribution des adresses sur Internet, l’ICANN. L’objectif premier est de récupérer rapidement le nom de domaine litigieux,
« leparisien.ltd », et de faire cesser le plagiat. Par ailleurs, il y a quelques mois, le journal avait déjà utilisé cette procédure à l’encontre d’un site frauduleux utilisant les mêmes méthodes.

Habituellement, l’extension du nom de domaine « .ltd » est réservée aux « sociétés à responsabilité limitée », rappelle Le Parisien. Mais pour moins d’une vingtaine d’euros, il est possible d’en acheter un sur Internet. Impossible donc en l’état de remonter jusqu’au créateur du site usurpateur. L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) exige bien des informations confidentielles, mais celles-ci ne sont a priori pas vérifiées en amont, ce qui peut ouvrir la porte aux pirates.

Des articles ciblés sur la critique de l’Occident

Tous les articles du média factice critiquent « l’Occident, les États-Unis ou la guerre en Ukraine » d’après le journal. Il est de ce fait possible de lire des articles titrés « Joe Biden est un terroriste : des nouvelles preuves » ou encore « La guerre en Europe n’est plus nécessaire. Le secrétaire d’État américain parle de nouvelles frontières pour l’Ukraine » par exemple. Cela ressemble souvent à des théories du complot, à l’image d’un article se nommant « La vérité sur les machinations de Zelensky dans l’achat d’obus », et d’autres sur du scepticisme par rapport à l’aide européenne à l’Ukraine.

L’organisme utilise la sponsorisation par Facebook afin que ces écrits touchent plus de monde, ce qui laisse craindre une diffusion massive, selon Le Parisien. L’ancien sénateur centriste Yves Pozzo di Borgo a lui-même déjà relayé des informations trompeuses à ses quelque 100.000 abonnés. Entre autres, un article sur un supposé « exode massif » d’Ukrainiens pour « échapper à l’esclavage militaire » et « une mort imminente sur le front », partagé des centaines de fois ces derniers jours. Pour le quotidien usurpé, difficile de ne pas y voir l’ombre de la Russie, avec tous ces sujets similaires, dans un contexte de guerre informationnelle.


 

 
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