« Année après année, nous regrettons le manque de mixité dans le journalisme de sport. » C’est la déclaration de Karim Nedjari, directeur général de RMC et RMC Sport, rapporté par Le Monde. Un constat d’échec, certes, mais qui a le mérite d’être franc. Selon lui, il n’y aurait que 10 % de femmes dans le service sport de ses rédactions. Un score très faible, et qui doit changer « au plus vite », a-t-il déclaré. À l’heure où, sur la chaîne RMC, les émissions virales comme « L’After Foot », le « Super Moscato Show » et « Rothen s’enflamme » présentent un plateau majoritairement masculin, Nedjari souhaite mettre en place une politique « volontariste », afin d’avancer vers une parité.
D’après Le Monde, le directeur général de RMC et RMC Sport veut réserver « exclusivement aux filles » le concours des journalistes en devenir (la bourse RMC Marc Van Moere), ainsi que les deux postes en alternance, dès l’année prochaine.
L’homme de 55 ans veut également créer « un comité de suivi avec des objectifs à court, moyen et long terme », pour garantir une parité stricte sur les arrivages dans la section sport de la chaîne prochainement.
Une charte pour l’égalité homme-femme dans le sport
Pour consolider ce nouvel engagement, la direction de RMC a signé une charte, qui, pour les grandes lignes, se veut être en faveur d’une plus grande parité dans les rédactions sportives. Il s’agit pour le média de montrer son envie d’ouvrir une nouvelle page pour la direction de la chaîne. RMC rejoint alors vingt-trois autres rédactions signataires de la charte. Entre autres, des journaux de presse quotidienne nationale comme Le Figaro ou le JDD, des médias régionaux (ou PQR) comme La Voix du Nord et des rédactions spécialisées comme Equidia ou encore Eurosport dans le même secteur que RMC. De leur côté, les célèbres groupes France Télévisions et L’Équipe ont donné leur accord, mais le document n’est pas paraphé pour le moment.
Cette charte a été écrite par l’association des Femmes journalistes de sport, directement concernée et proche du sujet, en collaboration avec l’Union des journalistes de sport en France, et a reçu le soutien du ministère de l’Égalité. La volonté première est d’encourager les directions des rédactions sportives, dans les médias spécialisés dans ce sujet ou non, à s’engager pour une parité homme-femme mieux respectée. Laurie Delhostal, coprésidente de l’association, vise « Les Jeux olympiques de Paris 2024 » pour faire passer le message.
Pour rappel, le journalisme est un métier présentant une parité quasi complète entre les sexes. Pourtant, cette mixité disparaît dans le sport, et c’est le devoir des principaux médias sportifs de faire évoluer les choses.