Depuis le début de l’année 2023, ce sont plusieurs journalistes dans le monde qui se sont retrouvés privés de leur liberté d’exercer leur métier. L’exemple du journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi qui est détenu depuis le 7 janvier dans une prison de Kaboul sous le coup d’une accusation d’espionnage. Il a été interpellé 48h après son arrivée en Afghanistan le 5 janvier 2023 alors qu’il s’apprêtait à récupérer son accréditation presse. En mars dernier, c’est au tour de la journaliste bretonne Morgan Large, connue pour ses enquêtes sur l’agro-industrie et les atteintes à l’environnement, d’être victime d’une nouvelle tentative de sabotage de son véhicule.
Ces quelques exemples illustrent l’insécurité à laquelle font face certains journalistes dans leur mission d’information.
La journée du 3 mai vient rappeler l’importance vitale de la liberté de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre et plurielle afin d’éclairer le débat public et les opinions partout dans le monde. Le secteur environnemental n’est pas en reste. C’est aussi un terrain sur lequel l’expertise et la capacité informationnelle du journaliste sont requises. Cette journée pourrait aussi être l’occasion de réfléchir sur le rôle que le journaliste doit jouer dans la transmission d’une information climatique plus à la hauteur des enjeux.
Informer et éclairer sur l’environnement
Si jamais certains ne verraient pas le lien entre liberté de la presse et écologie, la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, qui comprend treize articles pour mieux respecter l’environnement et sensibiliser à la cause environnementale, l’a trouvé et le précise dans son article 11. « Pour garantir une information libre de toute pression, il est important d’assurer leur autonomie éditoriale par rapport aux propriétaires de leur média ». En effet, si le propriétaire d’un journal n’est pas sensible à la cause écologique, il est possible que cela se sente dans la ligne éditoriale du média.
Le traitement de l’information doit aujourd’hui intégrer pleinement la cause environnementale pour une prise de conscience sur une situation alarmante.
Le GIEC insiste sur le rôle crucial des médias
Mais alors que faire pour répondre à cette urgence, en particulier chez les journalistes ? Dans son dernier rapport, les experts du GIEC appellent les médias à agir, en insistant sur leur rôle crucial pour « cadrer et transmettre les informations sur le changement climatique ». Quelques mois après la publication de la charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, plusieurs médias, ont mis en place leurs propres dispositifs ou comités pour mieux traiter l’information relative à l’écologie et l’environnement et les initiatives sont multiples. France télévisions a récemment inauguré un nouveau bulletin météo qui évoque le dérèglement climatique, à la mi-mars. Comme le rapporte le site Vert, il s’agit d’un nouveau journal « météo-climat », rallongé et qui comprend des indicateurs climatiques. De plus, un scientifique répond en fin de rubrique à la question d’un téléspectateur ou d’une téléspectatrice, ce qui crée une interaction.
Le Club de la presse quant à lui investi le sujet en favorisant des cadres d’échanges, de débats et de formations entre journalistes et experts écologiques.