Mise à jour : La journaliste du média d’investigation « Disclose » remise en liberté après 48h de garde à vue

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Interpellée mardi par les policiers de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), la journaliste Ariane Lavrilleux a été remise en liberté mercredi 20 septembre dans la soirée après 48 heures de garde à vue. Son arrestation a suscité une indignation au sein de la profession. Un comité de soutien à la journaliste s’est rassemblé mardi 19 septembre au soir devant l’hôtel de Police de Marseille où elle a été placée en garde à vue. Des manifestants se sont également rassemblés mercredi 20 septembre à 18h30 à la place de la République à Paris en soutien à la journaliste sur l’initiative de Reporters sans frontières (RSF). Le Club de la presse Hauts-de-France se réjouit de la libération d’Ariane Lavrilleux.

La journaliste française Ariane Lavrilleux placée en garde à vue suite à son enquête sur l’opération Sirli en Égypte

La journaliste du média d’investigation Disclose, Ariane Lavrilleux a été placée en garde à vue mardi 19 septembre pour avoir publié cinq enquêtes, notamment sur le détournement égyptien d’une opération antiterroriste de la France. Le Club de la presse Hauts-de-France se joint à Reporters sans frontières (RSF), ainsi qu’aux nombreux collectifs de journalistes pour demander la libération de la journaliste. Nombreux d’entre eux appellent à manifester ce mercredi 20 septembre.

D’après Disclose, Ariane Lavrilleux est mise en cause par la DGSI, le renseignement intérieur français, pour ses enquêtes menées sur les liens troubles entre la France et l’Égypte. Il s’agit notamment d’une enquête sur « l’opération Sirli » en Égypte, du nom d’une mission du renseignement français dans le pays débutée en 2016 au nom de la lutte antiterroriste et détournée par les Égyptiens à d’autres fins, comme viser des contrebandiers.

Les enquêtes de la journaliste publiées en 2021 par Disclose avaient révélé que « les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018 » à la frontière égypto-libyenne. À l’époque, le ministère français des Armées avait porté plainte pour « violation du secret de la Défense nationale », ce qui a abouti sur l’ouverture d’une enquête préliminaire en novembre 2021.

D’autres enquêtes de la journaliste seraient dans le viseur de la DGSI, notamment « la vente de 30 avions Rafale à l’Égypte », des « armes livrées à la Russie jusqu’en 2020 », « la vente de 150.000 obus à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (EAU) » et du « transfert d’armes illicite des EAU vers la Libye ». « Nous avons publié ces informations confidentielles, car elles étaient, et elles restent, d’intérêt général. Elles éclairent le débat public sur la réalité des relations diplomatiques de la France avec des dictatures » a affirmé le média d’investigation dans une lettre envoyée à ses lecteurs.

De nombreux médias et journalistes ont manifesté leur indignation sur le réseau social X (anciennement Twitter), évoquant une « entrave inacceptable à la liberté d’informer » et un « déni de démocratie » à quelques semaines des États généraux de l’information promis par l’Elysée. De son côté, Reporters sans frontières (RSF) organise un rassemblement ce mercredi 20 septembre à 18h30, place de la République à Paris en soutien à la journaliste.


 

 

 

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