Le Canard enchaîné : l’inspection du travail refuse le licenciement de Christophe Nobili

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Le journaliste avait été mis à pied par l’hebdomadaire satirique après qu’il a accusé la direction d’avoir financé une personne pour un emploi fictif. Il devra être réintégré, dans l’attente d’un possible recours.

Retour de bâton pour le journal qui avait accusé, en 2017, François Fillon et sa femme, de financement d’un emploi fictif ? C’est en tout cas ce que pense l’un des journalistes de l’hebdomadaire. Ces accusations du journaliste à l’encontre de sa direction lui ont par ailleurs valu une procédure de licenciement, que l’inspection du travail n’aurait finalement pas validé. C’est Christophe Nobili qui a lui-même fait l’annonce dans un entretien accordé à l’AFP, selon Les Echos. Le Canard enchaîné « est obligé de me réintégrer et de me verser mon salaire », car ce recours « n’est pas suspensif », a par ailleurs ajouté le journaliste.

La décision de l’inspection du travail peut cependant être suivie d’un recours. Les seules informations dans l’avancement de cette affaire proviennent pour le moment du journaliste mis à pied. En effet, sollicité par l’AFP, le directeur général du délégué du « Canard », Nicolas Brimo, a affirmé que, de son côté, il n’avait pas été mis au courant de cette décision. Le journaliste a donc également déclaré que le Canard enchaîné avait deux mois pour déposer recours, devant le tribunal administratif, ou devant le ministère du Travail et Olivier Dussopt.

Une crise qui s’étend depuis plusieurs mois

Le Comité d’administration de l’hebdomadaire avait enclenché une procédure de licenciement début avril. Cet événement a marqué une escalade dans la crise que traverse le journal satirique centenaire depuis quelques mois. L’ironie du sort est que ce média, connu pour ses caricatures et ses calembours en tout genre, pourrait se retrouver au cœur d’un scandale, de la même ampleur que ceux, politiques et économiques, qu’il a si souvent dénoncé et critiqué. L’affaire Pénélope Fillon en 2017, où le Canard avait été le grand dénonciateur, était déjà une affaire de financement, d’emploi fictif, et a fait connaître plus largement le journal.

Le journaliste victime de la démarche d’éviction s’est dit « content », dans l’entretien accordé à l’AFP, de la décision de l’inspection du travail. Il a estimé que la décision de le licencier était « brutale, injuste et abusive ». Il est tout de même difficile d’imaginer qu’il pourra réintégrer les rangs de l’hebdomadaire de manière durable et dans de bonnes conditions.

Des accusations et une forte prise de parole dans les médias

Délégué syndical CGT au sein de l’hebdo, Christophe Nobili avait déposé en mai 2022 une plainte contre X. Il a pris cette décision après avoir dénoncé le fait que la compagne d’un ancien dessinateur et administrateur du Canard, André Escaro, aurait bénéficié pendant vingt-cinq ans d’une rémunération du journal sans y avoir travaillé. Une enquête pour abus de biens sociaux avait été ouverte.


 

 

 

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