L’affaire économique entre les deux milliardaires français fait le tour des médias. Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, tente un coup de poker en voulant élargir sa zone d’action, et ne plus simplement être une compagnie de transport maritime. Il souhaiterait, selon Libération, se lancer dans la logistique, qui comprend le transport, mais également le préalable et l’après. Pour ce faire, le chef d’entreprise franco-libanais a décidé de se tourner vers un patron d’une autre dynastie française qu’il connaît bien : celle de Vincent Bolloré.
Rodolphe Saadé, qui a repris et développé l’affaire créée par son père dans les années 1980, a auparavant racheté la flotte de bateaux de Delmas, ancien concurrent du milliardaire breton en Afrique, qu’il a réussi à absorber. Les deux milliardaires ne devront donc pas avoir de mal à discuter ensemble. D’après RFI, les deux sociétés ont beaucoup de points communs, comme celui de préserver l’avenir pour les générations suivantes, économiquement parlant.
C’est dans ce contexte que l’échange sur le possible rachat de la filière logistique de la dynastie de Vincent Bolloré a commencé, ce mardi 18 avril. Des négociations qui pourraient aboutir sous trois semaines, selon RFI, et qui pourrait voir le patron de CMA CGN débourser la coquette somme de cinq milliards d’euros. En amont d’un possible accord, la valeur des sociétés Bolloré et Vivendi, qu’il détient, ont grimpé ce mardi à la Bourse de Paris. Une affaire qui profite ainsi déjà au milliardaire breton avant même qu’elle ne soit conclue.
La liberté de la presse pourrait prendre un coup
Le milliardaire breton pourrait tirer un gros avantage de cette cession. Avec l’argent récupéré, il fera sûrement le choix d’investir davantage dans la communication et dans les médias, à travers son groupe Vivendi. Tout cela afin de peut-être détenir majoritairement les actions du groupe, lui qui possède pour le moment 30 % des parts de la société.
Vincent Bolloré pourrait alors mettre définitivement la main sur une bonne partie du paysage médiatique français, et notamment sur des journaux célèbres comme Le Journal du Dimanche ou Paris-Match, du groupe Lagardère, que Vincent Bolloré est en train de récupérer. Cela suscite beaucoup d’inquiétudes dans la profession, car l’emprise de milliardaire comme Bolloré ou encore Bernard Arnault menace la liberté de la presse et plus généralement l’indépendance de ces médias.
Pour rappel, la SDJ du JDD et de Paris-Match avait décliné une invitation à recevoir un prix « Anti-Bolloré » jeudi 30 mars aux Assises du journalisme de Tours. Une nouvelle vague de départs, après celle recensée depuis le début de l’année à Paris-Match notamment, pourrait donc survenir.