Le secret des sources journalistiques menacé en France

, par communication@clubdelapressehdf.fr

La semaine dernière, en moins de 72h, quatre journalistes français ont été arrêtés par la police dans le but de les contraindre à révéler leurs sources, un élément indispensable à la profession. Dans son podcast « en toute subjectivité » publié le 25 septembre sur France Inter, Dov Alfon, directeur de la publication et de la rédaction de Libération, revient sur ces épisodes troublants ayant suscité l’indignation des journalistes. Il dénonce notamment le recul de la liberté de la presse en France et appelle le pays à inscrire le secret des sources journalistiques dans la loi comme les autres pays occidentaux.

Ces évènements surviennent à quelques jours des États généraux de l’information qui s’ouvriront la semaine du 02 octobre sous le haut patronage de l’Elysée et de Reporters Sans Frontières.

Le mardi 19 septembre dernier, la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) s’en prend tout d’abord à la journaliste d’investigation du média Disclose, Ariane Lavrilleux et la place en garde à vue pendant 39h. En cause, la publication de cinq enquêtes qu’elle a réalisées, notamment sur le détournement égyptien de « l’opération Sirli », une mission antiterroriste de la France débutée en 2016 en Égypte.

Quelques heures après la libération de la journaliste, ce sont trois de ses confrères de Libération qui ont été convoqués pour être entendus en tant que suspects par la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille. Les journalistes de Libération, Ismaël Halissat, Fabien Leboucq et Antoine Schirer, ont été convoqués pour avoir publié une série d’articles sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier de la BAC en juin dernier.

Dov Alfon, le directeur de la publication de Libération, ne s’attendait pas « à trouver de pareilles brutalités en France ». Pour lui, « ce message anti-démocratique résonne dans le monde entier », et lui rappelle « des souvenirs anciens » de son passage à la tête de la direction du quotidien israélien Haaretz où « un de ses journalistes, Uri Blau, avait été mis en examen pour avoir révélé que l’armée avait falsifié des documents judiciaires pour pouvoir mener des opérations illégales dans les territoires palestiniens ».

Par ailleurs, il rappelle que la France est cette année à la 23ᵉ place du classement mondial de RSF sur la liberté de la presse alors qu’elle était 11ème il y a vingt ans.


 

 
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