Maroc : un journaliste incarcéré, déjà en mauvaise santé, serait victime de « persécutions »

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Taoufik Bouachrine, journaliste et éditeur marocain de 54 ans, est le fondateur du quotidien « Akhbar Al-Yaoum ». Il a été condamné à quinze années de prison pour « viol » et « traite des êtres humains », des faits qu’il nie auprès de la justice.

L’alerte a été lancée par la famille du condamné jeudi 18 mai. Taoufik Bouachrine, incarcéré depuis 2018, subirait « des mauvais traitements » de la part de l’administration pénitentiaire. Ses proches s’inquiètent de la détérioration de son état de santé et appellent à « intervenir d’urgence ». Le journaliste marocain n’était déjà pas, selon Le Monde, en bonne santé avant son emprisonnement, il souffre de diabète. Son épouse Asmae Moussaoui a affirmé, dans un message adressé à l’AFP, qu’il était la cible de « persécutions », ainsi que de « mauvais traitements infligés par l’établissement pénitentiaire à son encontre ».

À cause de son diabète, Taoufik Bouachrine « souffre depuis trois ans de douleurs terribles dans son épaule », toujours selon son épouse dans le message adressé à l’AFP. Elle a poursuivi en ajoutant que « le médecin traitant de la prison lui a conseillé de poursuivre les soins dans un hôpital situé à l’extérieur de la prison ».
L’établissement a accepté cette demande, à moitié. Le journaliste, pour avoir accès à cette assistance médicale, devait être menotté et porter l’uniforme des criminels. Mme Moussaoui assure que cette contrepartie « a été refusée » par le journaliste, qui y a vu « une atteinte à sa dignité et à son humanité ».

Elle appelle désormais « à intervenir d’urgence par tous les moyens possibles pour lui porter secours », sur sa page Facebook. L’administration pénitentiaire, après avoir été contactée par l’AFP, a publié une mise au point. On peut y lire que selon eux, le détenu « bénéficie des soins de santé nécessaires aussi bien au sein de l’établissement pénitentiaire que dans les hôpitaux extérieurs ».

La liberté de la presse se dégrade

L’ONG Amnesty International a accusé l’administration pénitentiaire, où est détenu M.Bouachrine, de « priver du droit de lire et d’écrire » des défenseurs des droits humains et des journalistes emprisonnés. Des accusations récusées par les intéressés. Face aux critiques pointant une dégradation de la liberté de la presse au Maroc à travers cette affaire, les autorités ont un positionnement clair. Elles répondent que le journaliste a été jugé « dans le cadre d’une affaire de droit commun qui n’a aucun lien avec sa liberté d’expression, en mettant en avant « l’indépendance de la justice ».

Les défenseurs des droits de l’Homme observent attentivement tous les emprisonnements de journalistes dans cette région du monde. Dans le dernier classement de Reporters sans Frontières sur la liberté de la presse dans le monde en 2023, le Maroc se place au 144ᵉ rang. La classe politique et médiatique a par ailleurs enragé dans le pays à la suite d’une récente résolution du Parlement européen. L’Institution s’inquiétait de la dégradation de la liberté de la presse au Maroc.

Autre point important, l’ONG Human Rights Watch a dénoncé, dans son rapport de juillet 2022, l’utilisation au Maroc de procès pour des crimes de droit commun, en particulier sexuels, comme « techniques de répression », bien souvent pour faire taire des journalistes et des opposants.


 

 

 

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