La direction et les syndicats de Midi Libre, dont le siège est à Montpellier, sont en effet parvenus à un accord sur un plan qui prévoit le départ de 45 salariés, d’après 20 Minutes. La rédaction compte, avant ce plan, près de 130 actifs en CDI. La raison de cette volonté d’amaigrir les rangs ? Le journal a d’ores et déjà annoncé un déficit de 1,6 million d’euros pour 2022, et anticipe un déficit de plus de 2,8 millions d’euros pour l’année en cours. À partir du 4 avril, date où l’accord a été scellé, les salariés ont jusqu’au 2 juin pour se porter volontaire et partir du média.
« On ne peut pas être satisfait d’un accord qui entérine des suppressions de postes, même s’il y a un soulagement après trois mois de tensions », a déclaré Guy Trubuil, élu du SNJ et secrétaire du Comité social et économique de Midi Libre. Il a également exprimé son inquiétude sur « le fonctionnement de la rédaction avec un cinquième de ses effectifs en moins ? ».
Des conditions renégociées
« C’est une étape importante, parce qu’il y a eu beaucoup de débats en interne et que c’est enfin signé », a affirmé Olivier Biscaye, le directeur de la rédaction. L’homme de 56 ans fait allusion au fait qu’en mars dernier, le SNJ avait refusé de signer le plan de départs. Lui et la direction avait par ailleurs brandi à ce moment la menace d’un plan « fondé sur des départs communs », où les plus impactés seraient « les plus jeunes salariés, dans des propos rapportés par CB News.
Le syndicat a accepté le plan, mais a déclaré avoir obtenu des « avancées » concernant les indemnités de départ pour les salariés volontaires, par rapport au plan « Renaissance » présenté le 8 décembre. La direction se serait également engagée à étudier des « solutions économiques alternatives » aux départs contraints, si jamais le taux de départs volontaires n’était pas atteint.
Des chiffres de l’Alliance de la presse et des médias évoquent une diffusion totale payée passant de 96.000 exemplaires en 2018 à 79.000 en juin 2022 pour Midi Libre. Cela traduit bien la crise dans laquelle le média se retrouve actuellement. Malheureusement, c’est aux salariés et notamment aux journalistes, pour plus de la moitié des départs, de payer l’addition.