Sénégal : le SNJ-CGT réagit à l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Au Sénégal, la mobilisation ne faiblit pas pour réclamer d’urgence la libération provisoire du journaliste d’investigation et directeur du site d’information privé Dakar Matin, Pape Alé Niang placé de nouveau en détention depuis le 20 décembre.

Dans un communiqué publié le dimanche 8 janvier, le SNJ-CGT apporte son soutien à Pape Alé Niang, journaliste arrêté mi-novembre et relâché mi-décembre puis placé en détention de nouveau le 20 décembre 2022, et se solidarise avec l’ensemble des journalistes sénégalais qui voient cette arrestation comme une tentative de museler la presse.

Le journaliste a observé une grève de faim de plus deux semaines après son renvoi en prison le 20 décembre. Ce qui lui a valu un transféré à l’Hôpital Principal de Dakar, dans un état de santé jugé préoccupant par ses confrères. En effet, malgré la dégradation de son état de santé, le procureur a rejeté, mardi 3 janvier, sa demande de mise en liberté provisoire. Il est reproché au journaliste notamment « d’avoir divulgué des informations de nature à nuire à la défense nationale, avoir obtenu illégalement des documents administratifs et militaires et avoir diffusé des fausses nouvelles ». Selon le communiqué du SNJ-CGT, le journaliste avait notamment rendu publics des messages de la police et des sapeurs-pompiers avant une manifestation en faveur de l’opposant Ousmane Sonko, le 3 novembre dernier.

Un rappel du cas « René Capain Bassène »

Dans le communiqué, le SNJ-CGT attire l’attention sur le cas du journaliste d’investigation, René Capain Bassène, emprisonné depuis maintenant cinq ans et lui témoigne son soutient.

« Si Pape Alé Niang a reçu le soutien de sa profession, il n’en est pas de même d’un autre journaliste sénégalais, René Capain Bassène qui, lui, croupit en prison depuis maintenant cinq ans. » précise le communiqué. Contrairement au directeur de Dakar Matin, René Capain Bassène n’a pas été arrêté dans le cadre d’un délit de presse. Il est accusé de complicité dans l’affaire de Boffa Bayotte, le massacre en janvier 2018 de quatorze bûcherons dans une forêt classée de Casamance. Le journaliste a été condamné à la prison à perpétuité en juin 2022 et depuis lors, il clame son innocence et se dit victime d’une machination pour se débarrasser de lui. Journaliste d’investigation, René Capain Bassène avait notamment mis en lumière les vicissitudes du pouvoir sénégalais dans le conflit casamançais et dénoncé l’inaction de ceux qui se présentent comme intermédiaires et faiseurs de paix. « Il n’est pas rare, en Afrique ou ailleurs, que des journalistes soient accusés de terrorisme ou de séparatisme, alors que c’est à leur plume qu’on en veut » souligne le SNJ-CGT dans son communiqué.

La liberté de la presse en péril

La nouvelle arrestation du journaliste Pape Alé Niang a suscité une vague de critiques de la presse et de la société civile à l’égard des autorités sénégalaises.
« La façon dont le Sénégal traite ses journalistes se reflète dans sa chute du 49e au 73e rang du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières » déclare le SNJ-CGT dans communiqué. Le pays a perdu 24 places par rapport à 2021.


 

 
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