À La Voix du Nord : la démission d’André Soleau - La Lettre du Club 64 - novembre 2004

Difficile de décoder la valse des chefs à La Voix du Nord. Le 15 octobre, le journal annonce que « Monsieur André Soleau a souhaité remettre au président son mandat de directeur général et de directeur de la publication ». Exit celui qui venait d’être nommé, en juillet, à ces importantes fonctions, lorsque Jean-Louis Prévost, l’ancien Pdg, avait été évincé.

Le journal présentait alors en « une » un nouveau tandem (« MM. Nozière et Soleau à la tête de la Voix du Nord ») pour remplacer le partant. André Soleau cumulait les titres de directeur général et de directeur de la publication, innovation qui avait été remarquée.

Trois mois après, André Soleau démissionne donc. On apprendra plus tard qu’il renonce aussi à son poste de Pdg de Nord Eclair. On lui propose alors de reprendre son ancien titre de directeur de la rédaction, ce qui apparaîtra effectivement quelques jours plus tard dans l’« ours » du quotidien. Certains estiment que cela lui permettrait de faire jouer très prochainement la « clause de cession », ouverte depuis la prise de contrôle par Serge Dassault du groupe Socpresse.

Une carrière rapide

On avait admiré la carrière rapide de cet homme jeune. Certains se souviennent de ses débuts à la publicité puis dans les pages sportives des agences locales du sud du département. Il est ensuite embauché comme journaliste à La Voix des Sports, dont il deviendra rédacteur en chef.

Au cours d’une grève dure des journalistes de La Voix du Nord, il permet la sortie du journal en mettant les moyens de l’hebdomadaire sportif au service du quotidien. Plus tard, il est désigné par Jean-Louis Prévost comme rédacteur en chef de La Voix. Parmi ses faits d’arme, citons cet éditorial (exercice rare à La Voix) demandant la tête de Michel Delebarre dans l’affaire de l’Orcep.

André Soleau, semble-t-il, était en froid avec Jean-Louis Prévost depuis le conflit avec Jacques Ménard pour la présidence du journal. Il négociait alors avec les banquiers et avec Le Soir de Bruxelles (possédé à 40 % par Hersant). Il sera chaleureusement remercié par Bernard Marchand, le représentant du groupe Rossel au CA du quotidien lillois. Ce dernier, selon le communiqué publié le 15 octobre, aurait d’ailleurs « salué le grand professionnalisme de Monsieur Soleau ».

D’autres départs au sein de la Socpresse illustrent la volonté de reprise en main de Serge Dassault : Yves de Chaisemartin, héritier spirituel et légataire universel de Robert Hersant, qui dirigeait le groupe avant la prise de contrôle de Dassault ; Jean de Belot, directeur de la rédaction du Figaro (remplacé par Nicolas Beytout, des Échos) et Michel Senamaut, directeur général du Figaro. Par ailleurs, des réorganisations sont attendues dans des quotidiens de province, en particulier dans le pôle Ouest. On attend encore de connaître le sort qui sera réservé à Nord Eclair.

Claude VINCENT


 

 

 

La Vie du Club

ESPACE PRESSE