Antonio Molina : « L’innovation pour sauver l’industrie ».

, par Club de la presse hdf

Le journaliste Luc Hossepied, adhérent du Club de la presse, est l’auteur de « La course à l’innovation, la saga d’Antonio Molina », (éd. HD ateliers Hendry Dougier) dans lequel il retrace le parcours d’Antonio Molina, président du groupe de peinture Mäder et du pôle de compétitivité Matikem, le pôle des matériaux, de la chimie verte et de l’innovation. Ce patron atypique pense que l’industrie peut encore créer des emplois à condition d’innover.

À l’heure où la métropole lilloise et la nouvelle région des Hauts-de-France veulent casser leur image de région industrielle sinistrée et s’affirmer comme territoires créatifs et innovants, au rendez-vous du développement durable et de la Troisième Révolution Industrielle, Antonio Molina répond présent. Il n’a d’ailleurs attendu personne pour être persuadé que l’innovation et la recherche étaient l’avenir de l’industrie.

Après une carrière de consultant en Afrique et en France, cet ingénieur de nationalité espagnole a choisi le Nord – Pas-de-Calais pour commencer une carrière d’industriel dans le monde de la peinture. L’aventure a débuté en 1993, lorsque âgé de cinquante-deux ans, il a racheté la PME Corsain, basée à Maroeuil dans le Pas-de-Calais, employant alors 52 salariés. L’homme est persuadé que l’industrie est encore capable de créer de l’emploi et d’être rentable. « C’est la technologie qui crée de l’emploi et non uniquement le commerce. Pour cela, elle doit innover et utiliser les atouts de son implantation géographique. »

Cette entreprise de peinture qu’il a rachetée fabriquait principalement pour le grand public et la vente dans les grandes surfaces. Seule une petite partie de la production était vendue aux usines Bombardier et Alstom. C’est cette partie qu’il a choisie de développer. « Les principaux atouts de la région étaient son agriculture et notamment ses matières premières transformables comme l’amidon et la linine, ainsi que son industrie automobile et ferroviaire. » Il a donc décidé de se consacrer à la production de peintures industrielles à forte valeur ajoutée car « [ses] clients ont sans cesse besoin d’allègement et de plus de résistance. » Il a donc décidé d’investir un maximum dans la recherche et le développement. Selon lui, beaucoup d’industriels sont réticents à faire de la recherche car la rentabilité n’est pas immédiate. Beaucoup de bonnes idées ne seraient pas transformées en emplois, abandonnées au moment du financement des prototypes.

Pour passer cette étape rédhibitoire, Antonio Molina a cessé la vente au grand public pour pouvoir allouer les sommes du marketing à la recherche. Il a aussi noué des partenariats avec le CNRS et les universités. Ce fut le bon choix car son groupe, rebaptisé Mäder, est désormais leader mondial en peintures ferroviaires. Ses produits recouvrent entre autres tous les TGV, le métro de Singapour et l’ensemble des trains circulant en Chine. On les retrouve aussi sur toutes les voitures françaises, les Airbus et les fusées Ariane. Le groupe emploie maintenant 850 salariés en France mais aussi en Suisse, en Allemagne, en Inde et en Chine. « Nous sommes obligés de suivre nos clients, explique le PDG. Quand Alstom crée une Usine en Chine, nous y allons. » D’ici 2014, le groupe devrait aussi s’implanter au Mexique, aux USA, en Pologne et au Brésil.

Pour partager son expérience et son expertise avec d’autres, il a accepté le poste de président du pôle de compétitivité Matikem, le pôle des matériaux, de la chimie verte et de l’innovation basé à Villeneuve d’Ascq. Il a aussi lancé le programme Verem sur les matériaux du futur, durables et écologiques, pour faire de la métropole lilloise la capitale mondiale des matériaux complexes.

Le journaliste Luc Hossepied et le chef d’entreprise Antonio Molina


 

 

 

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