Aujourd’hui, dans la presse régionale - Mardi 27 juin 2006

Le sondage sur l’action municipale lilloise et la popularité de Martine Aubry a été refait. Mais les chiffres sont têtus. Après la fusion des grands de l’acier, les salariés d’Arcelor Dunkerque sont à la fois inquiets et résignés. Le pasteur congolais n’obtient pas gain de cause devant le tribunal administratif. Un ouvrier licencié s’adresse au médiateur de la République. Le Département du Nord se montre tiède face au projet d’autoroute A24 et l’Eglise manque de prêtre. Et le foot ? Rendez-vous ce soir.

Martine Aubry : le paradoxe est de retour. Comme elle l’avait promis dimanche, La Voix du Nord publie le nouveau sondage réalisé à l’initiative de l’Ifop sur le « climat politique lillois ». Après les réserves de la commission de sondage (saisie par Martine Aubry), l’institut spécialisé s’était senti « touché dans sa crédibilité » lit-on dans Nord Eclair. Il avait donc décidé de recommencer l’enquête publiée le 14 juin par La Voix. L’échantillon a été doublé (1004 personnes résidant à Lille au lieu de 504 la première fois), et la question de l’enracinement de Martine Aubry a été placée en dernière position. Rien n’y a fait, les chiffres demeurent têtus : 78% des Lillois approuvent l’action municipale (72% dans le premier sondage) mais 58% (59% la première fois) souhaitent qu’elle laisse la place. 43% des électeurs lillois de gauche ne souhaitent pas sa réélection (44% dans la première version). les Lillois approuvent toujours l’action municipale mais jugent aussi sévèrement Martine Aubry, constate La Voix du Nord qui consacre deux pages aux résultas et deux autres pages (dans la rubrique « On vous en dit plus ») sur la méthode et le contrôle de ce type d’enquête. Jean-Michel Bretonnier se sent soulagé. « Le paradoxe est de retour écrit-il. Nous sommes heureux d’avoir pu apporter cette vérification à nos lecteurs. Que ce soit une confirmation en ravira certains et fâchera les autres, mais c’est une autre affaire. »
Précisément, si ces résultats ne constituent pas « une surprise pour Frédéric Dabi, directeur du département opinion publique de l’Ifop », précise Matthieu Millecamps dans Nord Eclair, les élus de la majorité municipale n’en démordent pas. Dès dimanche matin, indique ce quotidien, ils exprimaient leurs doutes devant la presse. Pour le premier adjoint, Pierre de Saintignon, les résultats ne peuvent changer car « la méthode ne change pas », même si l’échantillon des personnes interrogées a été doublé. « Errare humanum est, perseverare diabolicum » (l’erreur est humaine, persévérer est l’œuvre du diable), glisse-t-il. « Très remontés, écrit Matthieu Millecamps, plusieurs élus ont même évoqué un climat général hostile ».

Inquiétude et résignation chez les « Arcelor ». Dans ses pages économiques, La Voix du Nord explique et commente la fusion d’Arcelor avec son rival Mittal Steel « pour créer un colosse de l’acier ». Elle évoque un « une surprenante volte-face » des dirigeants du sidérurgiste européen Arcelor. A Dunkerque, où Arcelor emploie 6.000 personnes, « les salariés sont plongés dans la stupeur ». Le quotidien a interrogé les syndicalistes. A la CGT, « on ne croit plus le langage de la direction générale. Il y a des mots en façades, mais la réalité est tout autre », accuse le délégué central Philippe Verbeke. Michel Pouillerie (CFDT), qui ne connaissait pas encore la nouvelle du départ du Pdg Guy Dollé, parle « d’un échec de la direction générale du groupe qui n’a pas réussi à constituer un noyau dur d’actionnaires pour contrer l’OPA ». Sous le titre « Les Arcelor résignés », Nord Eclair rend également compte des premières réactions des salariés dunkerquois. « Soit le Russe, soit Mittal, pour nous ça ne va rien changer. Nous on est des petits », lâche l’un d’entre eux.

Le pasteur congolais Boniface Matingou peut se faire beaucoup de souci. Hier, raconte Julia Méreau, dans Nord Eclair, « le tribunal administratif de Lille a maintenu l’arrêté d’expulsion dressé par la préfecture du Nord ». Il avait été arrêté le 19 juin à Lomme, où il réside depuis huit ans avec sa famille, alors qu’il emmenait ses enfants à l’école. Etant donné les conditions de son arrestation, rapporte la journaliste, « le tribunal lui a
accordé des dommages et intérêts (500 €) ».
Son avocat, ajoute pour sa part La Voix du Nord, attend le jugement complet pour faire appel.
« Mais ce recours n’est pas suspensif. La menace d’éloignement peut donc s’appliquer » dit Me Berthe. Selon les deux quotidiens, le député-maire Yves Durand compte interpellé Nicolas Sarkozy demain, à l’Assemblée nationale.

Nord Eclair raconte l’histoire de cet ouvrier arrageois, Serge Piedplat, qui se dit victime d’un licenciement abusif. « Ouvrier-métallurgiste pendant 18 ans chez Hawker, leader européen des batteries industrielles, il a reçu sa lettre de licenciement le 30 septembre dernier, explique le quotidien. La direction lui reproche notamment un abandon de poste et un manque de courtoisie lors d’une réunion de CE ». L’intéressé est « convaincu de faire les frais de son engagement syndical ». Alors que l’inspection du travail avait invalidé les motifs de son licenciement, le ministère du Travail avait cassé cette décision. La CGT fait le rapprochement avec une visite de Jean-Pierre Delevoye à la direction de l’usine. Le médiateur de la République « se défend d’avoir influencé la décision du ministre » écrit Nord Eclair. Hier, il a reçu l’ouvrier e a promis d’essayer de « « démêler les fils de cette affaire ».

Le projet d’autoroute A24, entre Amiens, Lille et la Belgique fait réagir le Conseil général du Nord. Réunis hier pour donner un avis consultatif, les conseillers généraux ont exprimé quelques « réserves ». C’est ce qu’écrit Mathieu Hébert dans Nord Eclair : « Le Département prend acte et exprime des réserves sur la nature et les conditions de réalisation de ce projet ». Le projet a déjà été approuvé par les Picards et par le Pas-de-Calais. C’est ce qui fait dire à Dominique Serra, dans La Voix du Nord, que le Conseil général du Nord n’est pas du tout sur la même longueur d’onde ». Sous le titre « Le Conseil général du Nord fait marche arrière sur l’A24 », il évoque un « virage serré ». En 2001, rappelle-t-il en effet, « il avait émis un avis de principe favorable au projet en suggérant toutefois que l’on privilégie l’aménagement des nationales existantes. Cette option n’ayant pas été retenue, le « oui mais » de l’époque s’est pratiquement transformé en « non ». »

Il n’a pas échappé à Nord Eclair que trois prêtres ont été ordonnés, dimanche, pour le diocèse de Lille. C’est l’occasion pour le journal roubaisien de consacré une double page au manque de prêtres pour l’Eglise catholique. « Au vu de la pyramide des âges, écrit Violaine Magne, les effectifs de l’Eglise pour la région devraient se réduire en peau de chagrin dans un avenir proche ». Ils ne seraient plus que 150 d’ici cinq à dix ans. Actuellement, ils sont 600, répartis dans les diocèses de Lille, Cambrai et Arras.

Et le foot, dans tout ça ? Pas de panique. La rencontre France-Espagne de ce soir fait la Une tant de La Voix du Nord, qui s’écrie « Olé les bleus ! que de Nord Eclair. Ce dernier titre plus sobrement : « Le mondial des Bleus commence enfin ».

LES EDITOS :

Hervé Favre, pour La Voix du Nord, et Jules Clauwaert (Nord Eclair) reviennent sur l’intervention de Jacques Chirac au journal télévisé de France 2, hier soir. « Une intervention inattendue, juge Hervé Favre, qui n’avait d’autre but que de jeter un grand seau d’eau glacée pour faire retomber l’ « ébullition » médiatique et politique du moment autour de Dominique de Villepin. » Pour l’éditorialiste, « Le président de la République, maître du temps politique sous la Cinquième République, n’aime pas se voir imposer son calendrier par les commentateurs ». D’ailleurs, « On l’avait déjà vérifier avec Jean-Pierre Raffarin, usé jusqu’à la corde mais maintenu à Matignon contre vents et marées électorales jusqu’au « traumatisme » du 29 mai 2005 ». « On ne change pas une équipe qui gagne », ironise Hervé Favre en s’amusant de la « comparaison footbalistique » à laquelle le président nous invite lui-même : « Villepin-Domenech, même combat ! Les Français, ces éternels grincheux, champions du monde de l’autodérision, sont donc priés de mettre leur doute dans la poche, de sortir les écharpes tricolores et de croire dans « une équipe qui les représente et qui le fait bien ». A Matignon comme au stade de Hanovre ce soir ».

Jules Clauwaert pense la même chose : « Qu’on se le dise chez les parlementaires, dont beaucoup commencent à s’inquiéter pour leur réélection : le chef de l’Etat ne compte pas remanier son gouvernement, encore moins changer le chef d’équipe, malgré la série d’avanies qu’il a subies ». Au fait, pourquoi cette intervention hier, sans attendre le traditionnel rendez-vous du 14 juillet ? L’éditorialiste de Nord Eclair répond : « C’est que l’atmosphère de vacances, imprégnant déjà la sauterie de notre fête nationale dans les jardins de l’Elysée, ne se prêterait pas à l’admonestation que Jacques Chirac entendait adresser aux élus de sa majorité ».

Philippe Allienne


 

 

 

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