Aujourd’hui, dans la presse régionale - Vendredi 30 juin 2006

Les chiffres du chômage en mai suscitent le « commentaire » de La Voix du Nord de ce matin. Publiés hier, ces chiffres « affichent le plus fort recul (-2,16%) depuis mars 2000, en plein boom de la croissance », souligne Hervé Favre. Voilà, à le lire, « le signe pour Jean-Louis Borloo que grâce au plan de cohésion sociale, la création d’emploi n’est plus seulement tirée par la croissance ». Rappelant que le suivi mensuel personnalisé des demandeurs d’emploi est un des éléments essentiels du dispositif, notre confrère note que « Là où on est allé encore plus loin dans l’accompagnement du demandeur avec un suivi hebdomadaire et des « contrats de transition professionnelle » expérimentés dans sept bassins d’emploi -dont Valenciennes- le retour au travail est la fois trois fois plus rapide que la moyenne ». Reste qu’il serait hasardeux de « tirer des conclusions définitives de statistiques mensuelles ». Avec un taux de chômage de 9,1%, « le chemin est encore long vers le plein emploi ». Hervé Favre évoque avec envie le Danemark et « son mariage réussi entre flexibilité et sécurité de l’emploi ». Le chômage y est descendu à 4,5%. « On a éliminé l’Espagne, mais on n’est pas près de battre les Danois ! » ose l’éditorialiste.

Jules Clauwaert s’insurge, lui, dans Nord Eclair, contre « « Les rémunérations que s’accordent sous des formes diverses les dirigeants de quelques grandes entreprises  ». Il les juge « scandaleuses tant elles manifestent de cupidité et de cynisme ». On l’aura compris, il évoque le cas d’EADS. « Quand les fins de mois font problème pour tant de familles, écrit-il, comment le cumul indécent de salaires et d’indemnité serait supportable ? Et moins encore, la revente juteuse et douteuse de stock options, juste avant le crash boursier d’EADS… ». Citant le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, « l’argent rend fou », dit-il. Et de conclure : « on comprend qu’ils enragent, ces jeunes entrepreneurs dont nous avons besoin, et qui, prenant des risques, n’aimeraient pas être traités en « patrons-voyous ». »

A propos de fins de mois difficiles, La Voix du Nord se penche sur une étude de l’Insee montrant que « la part de la population régionale vivant grâce aux minima sociaux est beaucoup plus élevée que la moyenne nationale ». Elle s’élève à 6,9%, soit 220.000 personnes à vivre ainsi. Sur le plan national, cette part est de 4,1%. Pire. Si l’on considère le seuil de bas revenus défini par l’Insee (735 € pour une personne seule), 266.000 foyers se situent en dessous.. Cela « représente 20% d la population de moins de 65 ans ». Sous le titre « Plus de pauvres chez nous qu’ailleurs », Sophie Lefèvre livre un reportage au cours duquel elle a rencontré un couple d’anciens Rmistes. René et Christiane « vivent aujourd’hui à trois avec 900 € par mois ». Notre consœur raconte leur parcours. « Terrible ».

Alors que « le TGV souffle ses vingt-cinq bougies », Mathieu Hébert, dans Nord Eclair, s’interroge sur la pérennité de certaines dessertes, dans la région (où il est arrivé il y a treize ans). « A Calais, point de passage entre la France et le Royaume-Uni, évoque-t-il, on craint la suppression annoncée de plusieurs arrêts quotidiens de l’Eurostar. » . La SNCF prévoit également « des réductions de trafic sur les liaisons Paris-Dunkerque et Paris-Valenciennes ». La région négocie avec la SNCF pour le maintien de dessertes de plusieurs ville. Sur l’importance du TGV pour la région, le journaliste a interrogé un professeur à la faculté de géographie de Lille 1, Marie-Helène Damien. Le TGV, affirme celle-ci, « contribue à l’amélioration considérable de l’accessibilité et de l’attractivité des territoires ».. En ce sens, le pari de Pierre Mauroy, qui voulait faire de Lille une « turbine tertiaire », est réussi. La spécialiste estime d’autre part que « Lesquin pourrait être le point nodal du réseau à grande vitesse ». « La création d’une nouvelle gare sur l’aéroport lillois pourrait capter les flux du Thalys, le TGV qui relie Paris à Bruxelles, Amsterdam et Cologne », explique Mathieu Hébert. Simple [« question de volonté politique », pour Marie-Hélène Damiens qu voit aussi dans cette gare « un atout supplémentaire pour attirer des entreprises ».

Au chapitre économique, La Voix du Nord consacre une page au mécénat d’entreprise et cherche à comprendre « pourquoi la région est (…) devenue terre de prédilection des fondations d’entreprise ».. Christian Canivez a lu une étude du cabinet Ernst et Young qui souligne l’intérêt particulier des entreprises pour le dispositif instauré par la loi Aillagon du 1er août 2003. Les incitations fiscales sont très importantes (réduction d’impôt sur les sociétés au taux de 60% sur les montants investis). « La fondation, indique Stéphane Couchoux, de Ernst et Young, est devenue un outil stratégique qui permet aux entreprises d’inscrire leurs engagements dans une démarche sociétale, avec des objectifs clairement identifiés ». Si la fondation est « tournée vers l’intérêt général, elle n’en demeure pas moins une structure de l’entreprise » observe Christian Canivez. Pour lui, « la proximité de l’objet de la fondation avec les métiers de l’entreprise en témoigne ». Prenant l’exemple du groupe Bonduelle, « Celui-ci a tourné la page du mécénat sportif, écrit-il, pour désormais, via sa fondation, « faire évoluer le comportement alimentaire vis-à-vis du légume ». ». L’étude de Ernst et Young prédit une accélération du mouvement de créations de fondations. Et pour cause : « Quand une entreprise engage 100 dans une fondation, ça lui rapporte 100 », affirme Stéphane Couchoux.

« Tondeuses naturelles sur le terril » : c’est le titre commun choisi par La Voix du Nord et Nord Eclair pour annoncer la présence de dix brebis boulonnaises et trois bœufs Highland, depuis hier après-midi, sur le terril 115 de Libercourt, près de Carvin. C’est Eden 62, une structure du Conseil général du Pas-de-Calais, qui a eu cette idée. « Les animaux devront, d’ici au mois d’octobre, assurer la tonte -écologique et économique- de la végétation du terril  », écrit La Voix. Mathieu Thuilliez donne les détails dans Nord Eclair. A voir : les photos de Ludovic Maillard, pour Nord Eclair, et de Patrick James, pour La Voix.

C’est fait : les députés de la commission d’enquête parlementaire se sont rendus hier à Outreau et ont remis officiellement leur rapport aux acquittés. Ils ont évoqué, « un peu pompeusement, juge Pierre-Yves Carlier dans La Voix du Nord, un « serment d’Outreau ». » De quoi s’agit-il ? « Leur président a promis que les élus de la commission (…) « seront unis et vigilants pour que la réforme [de la justice] se fasse » quelle que soit la couleur politique du gouvernement après 2007 ». Pour Nord Eclair, Violaine Magne insiste sur le préjudice moral subi par la commune de Thérèse Guilbert. La maire réclame un dédommagement financier et une réparation du point de vue médiatique. Pour autant, il n’est pas question pour elle de changer le nom d’Outreau « comme naguère celui de Bruay-en-Artois ». Bien au contraire : « on voudrait, dit-elle, qu’on se souvienne d’Outreau comme le nom de la réforme de la justice. »

Les quotidiens reviennent bien sûr sur l’assassinat des petites Stacy et Nathalie, retrouvées mortes mercredi à Liège. « Les deux fillettes ont été étranglées » titrent Nord Eclair qui précise que la plus âgée d’entre elles a été violée. Le journal roubaisien fait une revue de la presse belge qui, dans son ensemble, estime que « les erreurs de l’affaire Dutroux [ont cette fois] été évitées ». Selon nos confrères belges, les familles ont été traitées « plus humainement ». Dans La Voix du Nord, Jean-Frédérick Deliège évoque l’hommage rendu par les amis des fillettes. Sur une banderole blanche, on peut lire « Aux deux petits papillons blancs » « Et tout autour, ajoute le correspondant de La Voix, des empreintes de petites mains de toutes les couleurs ».

L’actualité politique de ce vendredi, dans la région, est peu étoffée. On relèvera, dans Nord Eclair, la prise de position du maire de Lens, Guy Delecourt qui se déclare "à 100% pour une candidature de Lionel Jospin » à la présidentielle. « C’est à Lens, rappelle Gaëlle Caron, qu’est né le premier site internet de soutien à Lionel Jospin au lendemain de sa « démission », en avril 2002 ». Elle constate : « Au sein de la section lensoise du PS, comptant un millier d’adhérents, ont est maintenant sur le pied de guerre pour montrer à Lionel Jospin qu’il est effectivement « le mieux placé pour rassembler, comme il l’a suggéré au 20 h deTF1, mercredi. »

Philippe Allienne


 

 

 

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