A lire la presse ce matin, l’actualité économique et sociale de ce jour n’est pas particulièrement réjouissante. Hier, rapporte « La Voix du Nord », la direction de Faurecia « a annoncé la suppression de 232 emplois d’ici à 2008 sur son site d’Hénin-Beaumont ».Cet équipementier, explique Pierre-Laurent Flamen produit des tableaux de bord pour une industrie automobile en perte de vitesse ».Il emploie actuellement 720 personnes. Dans le détail, on apprend que, selon un syndicaliste, « il y aura 116 suppressions d’emplois d’ici à la fin 2006, 64 en 2007 et 52 en 2008. ».
Pour Gaëlle Caron, dans « Nord Eclair », cette nouvelle « n’est malheureusement pas une surprise ». Elle poursuit : « Depuis la perte du marché Passat Volkswagen, l’équipementier automobile, spécialiste des tableaux de bord, est en quelque sorte en sursis ». Elle a interrogé le délégué CGT de l’usine, Ghislain Viseur. Ce dernier rappelle que « Le nombre d’intérimaires a déjà été considérablement réduit, passant de 700 à une centaine ». Le syndicaliste, écrit notre consœur, « avait vu dans cette première coupe franche le signe évident d’un avenir peu prometteur ».
Les quotidiens s’interrogent tous ce matin à propos de l’avenir d’Eurotunnel. « Quels scénarios après ce soir minuit ? demande Nord Eclair ». Minuit, c’est le dernier délai pour que la direction d’Eurotonnel trouve un accord avec ses créanciers sur le refinancement de sa dette. « Elle espère convaincre la totalité de ses créanciers du bien-fondé de son plan de restructuration » écrit le journal. Il précise que ce plan « a reçu l’aval des prêteurs majoritaires fin mai, mais (…) les porteurs d’obligations [le] le rejettent en bloc ».
« Ah, soupire Hervé Favre dans « La Voix du Nord », si Eurotunnel était comme la SNCF une entreprise publique et franco-française, comme les choses seraient simples ! Il aurait suffi -si l’on peut dire- à l’Etat propriétaire de transférer à une structure ad hoc, présidée par un énarque et financée par nos impôts, son énorme endettement pour laisser l’entreprise rouler confortablement avec ses bénéfices d’exploitation » . Seulement voilà, poursuit le journaliste, Eurotunnel est « « une entreprise franco-britannique lancée dans les belles années du thatchérisme triomphant ». Et il rappelle que la « Dame de fer » avait imposé à « la France socialiste de François Mitterrand et de Pierre Mauroy son célèbre ’’not a penny » ». (…) on connaît la suite. Non seulement les deux Etats ne mirent pas la main à la poche, mais ils imposèrent à l’opérateur des surcoûts de construction avec les normes de sécurité draconiennes dictées par la commission intergouvernementale. La facture initiale de 50 milliards de F (7,3 milliards d’euros) en fut pratiquement doublée ! » Le libéralisme a ses limites, admet Hervé Favre car, « si la dette d’Eurotunnel est une affaire privée, le tunnel, lui, a une dimension politique et symbolique qui interdit aux gouvernements de le laisser couler sans rien faire ! »
Réponse donc, ce soir ou cette nuit. D’ici là, le quotidien gratuit « 20 minutes » propose un utile historique de l’aventure d’Eurotunnel, depuis la signature du traité de Canterbury, le 12 février, qui a lancé le chantier, au 27 juin où « les porteurs d’obligations ont présenté un plan alternatif de restructuration qui ramène la dette à 3,7 milliards d’euros et prévoit une recapitalisation de 780 millions d’euros ».
Encore une nouvelle prise dans les pages économiques de « Nord Eclair » et qui concerne… Zidane et ses sponsors . On saura en effet que, en dépit du coup de tête du Marco Materazzi, Zinedine Zidane garde la confiance de ses principaux parraineurs ». Par exemple, « l’assureur italien avec lequel Zidane est en contrat en 2006, 2007 et 2008 » estime que le geste du capitaine des Bleus « n’est pas de nature à changer notre partenariat ». Adidas, qui est « lié à Zizou jusqu’en 2017 » s’apprête même à lancer un site internet pour « inviter les Français à « remercier ce Monsieur du football français » ». Comme aurait peut-être dit Coluche, « même quand il n’est pas là, il nous manque encore ! »
Sous le titre de Une « Pas tous logés à la même enseigne », « 20 minutes », dans ses pages lilloises, se penche sur le cas des « personnes d’origine maghrébine ou monoparentale [qui] auraient 2,5 fois moins de chances d’obtenir un appartement que les candidats dits « de référence » d’origine française ou non monoparentale).
C’est en tout cas l’enseignement des tests de discrimination à l’accès au logement qui ont été réalisés au premier semestre 2006 par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde).
« Et pourtant, souligne Fanny Bertrand, Lille ne fait pas partie des pires élèves : 15 % des 34 annonces testées y ont ainsi fait l’objet d’une discrimination, contre 44 % en Ile-de-France et 32 % à Nice ». Il n’empêche, « Il faut continuer d’informer les gens pour que cela cesse ». estime la déléguée régionale de la Halde, Maryse Puiatti. Pour Nicole Klein, sous-préfète déléguée à l’égalité des chances, la solution est ailleurs, rapport Fanny Bertrand : « Il faut construire plus de logements. S’il y a dix personnes sur un appartement, il y aura forcément de la discrimination. »
La période estivale est-elle propice à tous genres de débordement et d’excentricité ? Dominique Serra, dans « La Voix du Nord », revient longuement sur ces Britanniques interceptés ce week-end sur les autoroutes de la région. Ils roulaient à plus de 200 km/h. Une Ferrari et une Porsche ont été confisquées. « Notre réseau autoroutier serait-il devenu le terrain de jeu favori de richissimes Anglais en quête de vitesse et de sensations fortes ? » s’interroge-t-il. Cela va plus loin que le « cannonball » londonien. Depuis avril, souligne-t-il, « 341 véhicules ont été interpellés par la Brigade rapide d’intervention (BRI), dont 247 immatriculés à l’étranger ». Les Hollandais et les Belges arrivent en tête du palmarès, sur l’autoroute A1. Les Britannique sont en troisième position et se font pincer sur l’A16. Il faut dire que, depuis avril, la BRI est dotée d’une « Subaru ». « Si les étrangers peuvent, à tort, avoir un sentiment d’impunité face aux radars fixes, ils doivent rendre des comptes aux radars mobiles », résume « La Voix du Nord ».
S’agissant des vacances, Nord Eclair leur consacre ses pages deux et trois sous le titre tellement évocateur : « Les vacances, on en a tellement besoin ! » Violaine Magne et Mathieu Thuillier ont rencontré des employés, des enseignants, des architectes et des retraités et leur ont demandé comment ils voient leurs vacances. On apprend ainsi ce que sont les congés à « Gardincourt : une semaine dans min gardin, une semaine dans min court ». Ca, c’est « quand on n’a pas de sous » pour partir. Mais il reste les plages et les campings de la région, souligne un employé de la Poste. « Nord Eclair prévient également des dangers du sport repris trop brutalement, après de longs mois d’abstinence. Il donne les conseils d’un médecin du sport qui recommande notamment de faire un bilan de santé et.. « de privilégier septembre et la rentrée pour pratiquer dans un club ». Cela dit, tout le monde ne peut partir, à commencer par les jeunes dont c’est le premier emploi ou qui font des stages d’été. « Nord Eclair », comme « 20 Minutes » en ont rencontré quelques uns.
A propos de santé et de bilan, « 20 minutes » rappelle que « l’Institut Pasteur de Lille propose cet été un bilan de santé gratuit. Un service offert toute l’année... et dont les écoliers bénéficient en priorité. Mais en été, précise le quotidien gratuit, la baisse de l’activité permet d’accueillir tous les publics. Seule condition : avoir plus de 10 ans et être affilié aux caisses de Sécurité sociale de Lille, Arras, Armentières et Lens ».
On apprendra encore que le troupeau de brebis boulonnaises lâchées fin juin sur le terril de Libercourt a été décimé. Sans doute par des chiens, mais accompagnés de leurs maîtres, écrivent les quotidiens. Sous le titre « Massacre sur le terril », Gaëlle Caron » s’indigne et dénonce un « jeu de crétins »
Sports enfin : Frédéric Vaillant, pour « Nord Eclair » a suivi le retour de Franck Ribéry, deux jours après la finale, dans son quartier, à Boulogne-sur-Mer. Le maire, Frédéric Cuvillier, lui a demandé « « de participer ce week-end à une grande fête (…). D’accord sur le principe, Franck Ribéry doit donner sa réponse aujourd’hui. » Notre confrère espère très fort : « Vas-y Francky, dis oui ! »
Passons sur Zidane, à présent « dans l’œil du cyclone », comme titre Nord Eclair » dans ses pages « Sports » et dont le coup de boule de dimanche soir amuse en tout cas nombre d’internautes (le quotidien roubaisien vous donne les adresses des principaux sites que se consacrent à cet événement du siècle). Zidane dira ce soir, à « Canal + » pourquoi il s’est énervé contre Marco Materazzi, ce dernier ayant d’ailleurs reconnu l’avoir insulté, comme l’écrit « La Voix » sur une double page, s’il-vous plait.
Enfin, « Nord Eclair » a interrogé Jean-Marie Leblanc, le patron du Tour de France qui se retire cette année. Il est très en colère contre Manolo Saiz qui est au centre de la dernière affaire de dopage révélée par l’opération Puerto. « Ce monsieur m’a pourri, m’a esquinté mon dernier tour. Il m’a montré qu’il m’avait menti pendant des années », lance-t-il. Il est tout autant remonté contre Ian Ullrich, qui, dit-il, « m’a beaucoup déçu alors que je l’admirais ». Il se console en se persuadant que « le Tour 2006 est devenu ’’meilleur ’’ après les exclusions dans le cadre de ce scandale. »
Philippe Allienne
