Aujourd’hui, dans la presse régionale - Jeudi 13 juillet 2006

Des consignes ont-elles été données aux correcteurs pour bonifier les notes de ce « Bac d’après CPE » ? Ni « La Voix du Nord », ni « Nord Eclair » n’ont visiblement obtenu de réponse claire à l’issue de la conférence de presse donnée hier par le rectorat de Lille. « C’était un bac comme les autres », rétorque, dans « La Voix » et avec une parfaite langue de bois, Françoise Delhougne, secrétaire générale de l’Académie. Selon « Nord Eclair », elle évoque une « motivation peut-être plus importante dans les dernières semaines » et « la mobilisation des équipes enseignantes ». Rien à voir donc, officiellement en tout cas, avec « une mansuétude post-CPE » écrit « La Voix du Nord ». Selon des professeurs de mathématiques, cités par Florence Traullédans « Nord Eclair », « les nouveautés introduites dans les épreuves de maths ont fait que les épreuves étaient plus faciles ».
Dans l’académie de Lille, le taux de réussite « est de 78,8% pour l’ensemble des trois filières (générale, professionnelle et technique), contre 81,9% sur le plan national » lit-on dans La Voix. « Bonne nouvelle, précise-t-elle, l’académie progresse dans les résultats au bac général. En 2005, elle était avant-dernière avec 80%. Cette année, avec 83,6%, elle se classe 23ème sur les 26 académies de la métropole ». Et c’est encore mieux dans la série S avec 86,1% d’admis ((81,3% l’an dernier).
Pour Florence Traullé (« Nord Eclair »), « l’académie de Lille reste en queue de tableau. (…) C’est nettement moins bien que Grenoble (91%), Nantes (90,5%), Rennes (90,8%), Strasbourg (90,2%) ». Quant à savoir pourquoi, le rectorat demeure particulièrement discret. « Hier, raconte la journaliste, il était même impossible d’y obtenir le classement de l’académie de Lille, les résultats officiels étant encore non disponibles… bien que le ministère de l’Education nationale les ait déjà diffusés publiquement, tôt le matin », remarque-t-elle. Ce faisant, Florence Traullé se fait un plaisir de noter toutes les autres questions demeurées sans réponses. C’est un florilège qu’il faut lire dans « Nord Eclair ».
On ne pouvait en tout cas être plus silencieuse que la rectrice Nicole Bensoussan. Elle était tout simplement absente lors de la conférence de presse et on venait précisément d’apprendre son remplacement à la tête de l’académie par Bernard Dubreuil, actuellement recteur à Nantes. Mme Bensoussan avait été nommée l’été dernier. 4 »C’est ce qu’on appelle un passage éclair » commente le quotidien roubaisien.

Restons dans l’éducation avec cet entretien donné à Mathieu Hébert, de « Nord Eclair » par Thérèse Lebrun, récemment réélue à la présidence de l’université catholique de Lille. Parmi ses priorités, elle entend « développer la recherche et la formation. Nous nous concentrerons, confie-t-elle, sur la labellisation internationale de l’ensemble de l’université et de ses cent filières ». Autre priorité : « le développement économique et social de notre région ». L’université accueille 17.000 étudiants et emploie, avec les hôpitaux catholiques, 5.000 personnes. Interrogée sur un possible rapprochement avec l’école musulmane en cours de création à Lille (avec entre autres un institut de formation des imams), elle affirme que si une rencontre a eu lieu, « rien n’est engagé et aucune autre rencontre n’est prévue pour l’instant. ».

Le président du Conseil général du Nord, Bernard Derosier, a annoncé hier mercredi le développement d’une « véritable station touristique » à partir de l’actuelle base de loisirs du Val Joly, dans l’Avesnois. « La Voix du Nord » y revient ce matin avec force détails. « Après des années d’une laborieuse montée en charge pour la station touristique aménagée autour du plan d’eau créé par u barrage EDF sur l’Helpe, écrit Dominique Serra, les conditions d’un vrai décollage semblent enfin réunies au Val Joly ». La nouvelle, c’est « la conclusion d’un premier accord avec un investisseur privé ». Il s’agit d’un « groupement associant Océanis Promotion, un opérateur de Montpellier qui va construire, Eurogroup, un Britannique, qui va commercialiser et gérer la résidence de tourisme ». Le géant du secteur, « Pierre & Vacances », n’est donc pas concerné, comme le remarque Dominique Serra. La résidence de tourisme sera un village de 140 maisons de bois totalisant 960 lits. Elle devrait ouvir le 1er juin 2008. Mais, précise « La Voix du Nord », « l’objectif à terme est de faire du site une turbine touristique de 2000 lits qui générerait 150 emplois et ferait oublier l’enclavement routier du secteur, la concurrence d’un Center Parc dans l’Aisne et le fait que l’eau du lac est interdite à la baignade pour longtemps ». Le quotidien précise encore que le montant total des investissements privés est estimé à 20 millions d’euros. Les financements publics atteindront 30 millions d’euros, dont 12 millions à la charge du Département du Nord.

Dans Nord Eclair, Mathieu Hébert s’intéresse quant à lui au renouveau de Valenciennes . L’arrivée du tramway, inauguré le 16 juin dernier, « a permis de rénover totalement la ville » assure avec enthousiasme le président du syndicat intercommunal des transports Francis Decourrière qui savoure les réussites du Valenciennois. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Francis Aldebert se souvient des 35.000 emplois industriels perdus dans les années 1965-1975, « 40% des emplois à l’époque ». C’est le passé. « Aujourd’hui, écrit Mathieu Hébert, les industries ferroviaires et automobiles sont l’un des plus gros pourvoyeurs d’emplois » montrant, comme le souligne le préfet Nicolas Jacquet, « que Valenciennes n’a pas tourné la page de l’industrie ». La filière numérique et ses écoles de création multimédia et de jeux vidéos constituent une « autre fierté économique du Valenciennois  », lit-on. Mais le journaliste tempère ce qui ressemble à une « success story ». Selon un jeune entrepreneur, spécialisé dans le numérique, il faut davantage de formation, il faut « développer les nurseries d’entreprises » et il faut tenir compte de la concurrence lilloise. Dès cet automne, nous informe « Nord Eclair,« le Valenciennois essaiera de décrocher le label de pôle de compétitivité pour sa filière numérique ». Ce sera la seconde tentative.

Dans ses pages économiques, « La Voix du Nord » renvient sur le pôle de compétitivité I-Trans qui « boucle sa première année dans un climat de tension ferroviaire ». Yannick Boucher rappelle que « I-Trans est le seule pôle de compétitivité à vocation mondiale que les six que compte le Nord - Pas de Calais ». Les premiers effets ne se feront pas sentir avant 2010. Mais la question qui taraude, dès à présent, porte sur la boucle d’essais ferroviaires, qui rencontre des oppositions locales et pour laquelle aucune trajet n’a encore été officiellement défini. « Daniel Percheron, président de Région, pourra-t-il convaincre l’association très active dans 18 communes entre Le Quesnoy et Valenciennes que la boucle est nécessaire pour structurer I-Trans ? » s’inquiète Yannick Boucher. Cette boucle, souligne-t-il encore, « générerait la création d’un millier d’emplois pour 270 M€ d’investissement. Pas neutre ! »

Peu réjouissante est la fin promise à la « Cité de l’initiative », à Roubaix. Il y a dix ans encore, se souvient « Nord Eclair », « elle célébrait dignement ses dix ans d’existence » (…) et « on citait à l’époque quelques chiffres encourageants : 600 emplois répartis dans 43 entreprises (…) La cité de l’initiative entendait également être le moteur du futur Quartier des modes. Et puis patatras ! » Que s’est-il passé pour Cette structure qui était devenue un exemple en matière de système productif localisé (SPL) et que « d’aucuns considéraient comme l’ultime îlot de résistance d’un textile imaginatif et novateur » ? La Ville, propriétaire des bâtiments, ne renouvellera pas son bail et compte revendre les locaux à un investisseur privé. La fin est annoncée pour le 31 décembre. On ne sait trop ce que vont devenir les PME textiles qui y sont encore hébergées. Pour « Nord Eclair », l’explication de cette déconfiture remonte au « regroupement de la Cité de l’initiative et d’Espace Mode Cambrésis au sein d’un même SPL ». A partir de là, selon le président de l’association gestionnaire, Daniel Levred, « Nous nous sommes retrouvés sans subvention de fonctionnement en septembre 2005. Actuellement, nos ne faisons plus que de la gestion de patrimoine et le moindre retard de loyer pose des problèmes de trésorerie insurmontables ».

Pour Cousin Filterie Amann, à Wervicq Sud, c’est fini également. Angélique Da Silva, dans « Nord Eclair » explique que les 172 salariés de cette entreprise spécialisée dans le fil à coudre industriel, « ont presque tous quitté l’usine. La création d’une unité commerciale a permis le maintien de 20 emplois ». Notre consœur se souvient d’une image de ce plan social, celle à retenir, selon elle : « la journée ville morte du 25 février : un chapelet de pancartes, l’émotion des salariés et l’hommage d’une population. Pour espérer une volte-face des actionnaires. En vain ». Pour l’ancien directeur financier et administratif, M. Vandermoere, « ce sont les perspectives 2006-2007 qui ont poussé les actionnaires à prendre cette décision. Avec 14% de pertes chaque année, ce n’était pas raisonnable de poursuivre. », dit-il.

LES EDITOS :

« Nord Eclair » et « La Voix du Nord » consacrent leur éditorial et leur commentaire à l’hommage rendu hier par le président de la République à Alfred Dreyfus. Pour Jules Clauwaert (« Nord Eclair »), il n’y a aucun doute : « c’est sur fond d’antisémitisme que s’était développée « l’affaire Dreyfus ». Jacques Chirac était dans son rôle de Président, hier, en rappelant que nous ne sommons immunisés contre aucune forme de racisme. La vigilance s’impose pour nos valeurs républicaines de défense des droits de l’Homme, de justice et de tolérance ».
Eric Dussart, pour « La Voix du Nord », est tout à fait d’accord. « La vérité a triomphé, c’est vrai. Mais un siècle plus tard, on sait que sa victoire n’est toujours pas définitive », écrit-il. S’agissant des propos de Jacques Chirac, « Ses accents Brechtiens ont leur raison d’être, c’est sûr », est-il convaincu. « Tiens, ajoute-t-il, comme venant du ventre fécond, le dernier soubresaut de la bête immonde datait de la veille. Juste un jour plus tôt, à Paris même, où devant le tribunal correctionnel, l’ex-professeur de littérature Robert Faurisson comparaissait pour avoir dit à la télévision iranienne qu’il n’a jamais existé une seule chambre à gaz et que le camp d’Auschwitz est, « par conséquent, un mensonge, une falsification, une tromperie pour touristes »… Devant le tribunal, il a tout maintenu et répété qu’il n’y a jamais eu de politique d’extermination physique des Juifs » (…) Cette fois, le procureur a demandé une peine de prison, pour la première fois. Preuve que la vérité est toujours en marche ».

Philippe Allienne


 

 

 

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