Aujourd’hui, dans la presse régionale - Dimanche et lundi 16 et 17 juillet (et rappel du week-end du 14 juillet)

PROCHE-ORIENT : L’ESCALADE - Durant tout le week-end du 14 juillet, les titres des quotidiens ont témoigné de l’escalade du conflit au Proche-Orient. « Blocus sur le Liban, Israël : jusqu’où ? » interrogeait la Une de « La Voix du Nord » du vendredi 14 juillet. Son correspondant sur la frontière israélo-libanaise, Serge Dumont, citait le chef d’Etat major israélien qui qualifiait ainsi la première phase des représailles de l’Etat hébreu à la capture de deux de ses soldats par le Hezbollah et à la mort de huit autres durant les combats de la veille : « Le gouvernement libanais doit comprendre qu son inaction face au Hezbollah a un coût. »Le journaliste rappelait que, « En réponse aux provocations du Hezbollah, Israël a déclenché un blocus naval, aérien et terrestre au Liban, tuant au moins 52 personnes, dont des civils. Le Hezbollah a lui aussi envoyé plus de 85 roquettes, abattant au moins deux Israéliens. » Et il commentait : « On est aux portes de la guerre ».
Dans son édition de samedi (15 juillet), « La voix du Nord » écrit que le « Hezbollah (…) évoque désormais une guerre ouverte ». « Le Hezbollah pourrait frapper Tel Aviv en plein cœur… », titre-t-elle. La Une de dimanche (16 et 17 juillet) montre des Libanais fuyant avec leurs enfants dans les bras tandis qu’en pages intérieures, on voit une fillette israélienne en pleurs. La légende dit : « En deux jours, 250 roquettes katyousha du Hezbollah se sont abattues sur les villes de Galilée. » Avec l’attaque, par Israël, des postes frontières libano-syriens, le bilan est porté à 100 morts et 266 blessés depuis mercredi.
Serges Dumont note que « Les frappes israéliennes n’ont pas réduit la capacité militaire du Hezbollah » et il insiste sur les interrogations des dirigeants israéliens à propos de « l’affaire du Hanit, le fleuron de la flotte israélienne, touché vendredi soir au large de Beyrouth ». Le navire, indique notre confrère, « a été atteint par un missile iranien 802-C. ». Les Israéliens sont persuadés qu’il a été tiré par « les conseillers iraniens chargés d’encadrer » les miliciens du Hezbollah. « Une affirmation qui, dit-il, même si elle est démentie par l’ambassade iranienne à Beyrouth, risque, si elle se confirme, de précipiter l’embrasement généralisé de la région ».

LES EDITOS, A PROPOS DU LIBAN
Dans son éditorial, de vendredi (14 juillet), Jules Clauwaert (« Nord Eclair ») se lamente sur ce « Malheureux Liban, sur le territoire duquel des milices soumises à des influences iraniennes et syriennes règlent leurs comptes avec Israël, et dont les victimes libanaises sont rangées dans les « dégâts collatéraux » d’une guerre qui ne dit pas son nom… ». « Malheureux Liban, rappelle-t-il aussi, qui se trouve une fois de plus au cœur d’un conflit dans lequel il n’est pas directement partie prenante ».
Dans « La Voix du Nord » de ce dimanche, Jean-Michel Bretonnier note lui aussi que « Le Liban est retombé, brutalement, dans le chaos de la guerre. En quelque sorte, il est passé d’une promesse de renouveau au bégaiement tragique de l’histoire. ». Le rédacteur en chef de « La Voix » poursuit, désabusé : « En réalité, ce pays n’intéresse personne ou presque, hormis la France, ce que le président de la République a rappelé avec force et émotion dans son entretien télévisé du 14 juillet ». En tout cas, conclut-il, « Ce n’est pas du sommet du G8, qui se réunit en Russie ce week-end, qui viendra le salut ».
Alors que le « Journal du Dimanche » titre « Qui veut la mort du Liban ? », son directeur de la rédaction Jacques Espérandieu démontre que la gravité de la situation « a largement de quoi mobiliser les leaders qui rêvent de voir un Proche-Orient en paix. » Mais il se ravise aussitôt : « « Enfin, en principe », écrit-il. « Car la division et l’inefficacité prévalent. Les Etats-Unis privilégient sans surprise le droit d’Israël à se défendre. La plupart des Européens, notamment la France, regrettent l’ampleur de la riposte. Les pays arabes modérés, comme l’Egypte, s’agitent ; l’ONU se réunit mais ne décide rien… et les chances s’éloignent de parvenir au triptyque souhaitable en pareille circonstance : cessez-le-feu, libération préalable des soldats détenus, puis libération de prisonniers de la part d’Israël. Pourtant, il y a urgence : de l’Irak en pleine guerre civile, à l’Iran, qui poursuit sa croisade en faveur du nucléaire et ses provocations, c’est l’ensemble de la région qui se trouve de fait menacé d’explosion. »

Revue de presse du 14 juillet

Face à ce conflit, l’actualité de ce long week-end peut sembler bien légère. Même les prix à la pompe, sur lesquels « Nord Eclair » de vendredi avait choisi de faire sa Une, font peu réagir. Selon le quotidien roubaisien, les automobilistes sont résignés. « Pourtant », explique Mathieu Hébert, depuis quelques semaines, le prix du baril de pétrole atteint des records » sur les bourses de Londres et de New York. Résultat, « le litre d’essence sans plomb avoisine 1,3 €, le litre de gazole se situe autour d’un euro. Sur autoroute, il faut ajouter six à dix centimes environ par litre ».

Le prix de l’essence, voilà bien sûr qui grève le budget des vacances. Au-delà, « La Voix du Nord de vendredi rappelle que de nombreux Nordistes ne partent pas l’été. Est-ce une compensation suffisante ? En tout cas, « la mode des plages de ville gagne du terrain », note le quotidien de la Place De Gaulle qui ajoute : « 1936 - 2006 : 70 ans après les premiers congés payés, nos plages urbaines nordistes affichent délibérément un objectif social ». Myriam Levain livre un reportage sur la première édition de Lille-plage qui « s’est ouverte au début de la semaine [dernière] à la porte des Postes ». Elle a notamment rencontré Anne Urbanovsky, à la ville de Lille, qui lui explique : [« Nous voulions valoriser ces quartiers en y implantant un équipement innovant. Nous espérons que ce sera un lieu de mixité, qui sera aussi fréquenté par les habitants du centre ou du Vieux Lille. » D’autres plages de ville existent à Tourcoing (depuis 2003), )à Béthune, à Libercourt. A noter que, pour varier les plaisirs, il y a aussi les parcs d’attractions. Dans « Nord Eclair » de samedi (15 juillet), Sandrine Rimac-Hennion propose de nous emmener à Bellewaerde Park, en Belgique. « Ca grouille d’insectes » annonce-t-elle avec délectation.

Le 14 juillet rime évidemment avec les défilés militaires, (« la démonstration de forces ») comme l’écrit « Nord Eclair », et le discours du président. Encore ne faut-il pas oublier les feux d’artifice et les stars, anciennes ou nouvelles (comme Laâm ou Tina Arena qui, dès jeudi soir semble avoir fait beaucoup d’effet sur le public roubaisien. Les « anciennes » stars n’ont pas moins de succès. Sheila, Gérard Lenorman, Yves Duteil, Chantal Goya, Jeane Manson, etc. viennent régulièrement dans le Nord à cette période de l’année. Dans "La Voix du Nord" du 14 juillet, Odette Lavallez retrouve on âme d’adolescente (l’avait-elle perdue ?) et ses amours de jeunesse en redécouvrant Hervé Vilard. Elle est aux anges. « Hervé Vilard, c’est pas du ringard », prévient-elle dans les pages « métropole Lille ».
Plus fort, et cette fois dans les deux premières pages « Région », la même « Voix du Nord » nous fait redécouvrir, sous la plume de Nicolas Faucon , « La Danse des canards » et son interprète des années 80, le belge JJ Lionel. « Comme tant de stars des années 80, s’émeut notre jeune confrère, Jean-Jacques Lionel est passé de l’exposition médiatique des émissions de variétés (…) à l’anonymat des fêtes du 14 juillet ». Jeudi dernier, il était à Wavrin. Il a bouclé son tour de chant avec, vous savez quoi ? « La Danse des canards », bien sûr. Nicolas Faucon n’a pas résisté : il donne l’intégralité des paroles en page 3 de l’édition de samedi 15 juillet. En vis-à-vis de la photo d’un gradé super-médaillé, c’est extra-fou.

Revue de presse du 15 juillet

A Boulogne-sur-mer, le "jour de gloire" était pour Ribéry, la star du football originaire du quartier du « Chemin Vert ». « Tit Franck » s’était prêté au jeu à la demande du maire, Frédéric Cuvillier qui, pas ingrat, lui a remis la médaille d’honneur de la Ville. « Près de mille personnes étaient réunies [vendredi après-midi] pour accueillir la nouvelle icône de l’équipe de France de football, la fierté de tout un quartier », raconte, dans « La Voix du Nord » de samedi, Matthieu Delcroix.

ECONOMIE - L’actualité est comme les faits : têtue. Même tout au long de ce long week-end, nos confrères n’ont pas été avares en nouvelles économiques très sérieuses. A commencer par l’avenir d’Eurotunnel, dans « La Voix du Nord » du vendredi 14 juillet. Jacques Gounon, le Pdg du groupe franco-britannique, a demandé l’ouverture d’une procédure de sauvegarde au tribunal de commerce de Paris. Ce dernier doit se prononcer le 25 juillet sur ce qui est présenté comme une « alternative au dépôt de bilan". « La justice en guise de médecine », commente Bruno Mallet en évoquant « l’échec des ultimes négociations avec une partie des créanciers d’Eurotunnel ». Le journaliste de « La Voix » précise : « Jacques Gounon met donc les créanciers obligataires devant leurs responsabilités : « Ce n’est plus à moi de négocier, mais aux créanciers, principaux et subordonnés, de parvenir à un accord ». Bref, écrit Brunot Mallet, la balle est dans le camp de la Deutsche Bank et des obligataires (qui disposent d’une minorité de blocage), parmi lesquels de nombreux fonds d’investissement et de spéculation ».

Dans l’édition de samedi, Valérie Sauvage (« La Voix du Nord ») relativise « La "très" légère embellie de l’emploi salarié dans la région ». En lisant la dernière étude de l’Insee sur la question, « il y a bien un signe « plus », devant la tendance de l’emploi salarié en 2005 », concède-t-elle. « Mais il y a aussi un zéro. » Si le nombre d’emplois dans le secteur privé a augmenté de 0,2%, en 2005, « la baisse du nombre d’emplois dans l’industrie se poursuit ».

Qui dit que La Voix du Nord ne parle pas de Gérard Mulliez ? On se souvient de cet article du "Monde", le 8 juillet, annonçant le report de parution du livre de Bertrand Gobin, « Le secret des Mulliez ». Ce livre avait déclenché la colère du fondateur d’Auchan. « La Voix du Nord », interrogée par « Le Monde », expliquait pourquoi, après avoir interviewé l’auteur du livre, elle n’avait rien publié : "(…) nous n’avions pas l’intégralité du livre en main". Elle précisait avoir « un rapport très fort », doublé d’un « respect mutuel » avec le patriarche et la famille Mulliez.
Yannick Boucher, dans « La Voix » de ce dimanche, revient sur le classement des plus grandes fortunes professionnelles de France, publié par le magazine « Challenges ». Le Pdg de LVMH, Bernard Arnault, demeure en tête avec 17,2 milliards d’euros. « Mais il y a du nouveau : », nous informe Yannick Boucher, Gérard Mulliez et sa famille, avec une fortune estimée à 14 milliards d’euros, ravissent cette année la place à Liliane Bettencourt et sa famille (…) ». Voilà qui inspire le respect. « Reste, dit le journaliste, que "Challenges" ne fait pas la distinction, pourtant essentielle, entre les résultats du groupe Auchan fondé par Gérard Mulliez en propre et l’Association familiale Mulliez (AFM) dont le fondateur d’Auchan est l’un des nombreux membres (…). Il précise encore que « Gérard Mulliez n’a jamais certifié la valeur du patrimoine de la famille dont le capital peut osciller entre 12 et 17 mds €. Un sou, c’est un sou », conclut-il. Il ne dit pas s’il a lu le libre de Bertrand Gobin.

SOCIAL - « Nord Eclair » de vendredi dernier revient sur l’annonce, par l’équipementier Faurecia (Hénin-Beaumont) de la suppression de 232 emplois, d’ici à 2008. Gaëlle Caron s’étonne de la date choisie par la direction -au début des vacances d’été- pour publier son communiqué. « Mais, dit-elle, le soleil de juillet est loin d’avoir endormi la CGT ». Demain, mardi 18 juillet, « a lieu à Reims la première réunion de négociation avec la direction. A son issue, prédit notre consœur, la CGT, opposée à tout plan social, devrait lancer un appel à la grève. Sa proposition à elle est simple : un départ en pré-retraite, une embauche ».

Il faut lire « Liberté Hebdo » pour disposer d’un point complet sur l’actualité sociale. Outre les salariés de Faurecia, l’hebdomadaire communiste annonce que « les salariés de Chauss’Expo sont sur le pied de guerre ». Isabelle Guetrelle explique que, depuis le mois de mai, l’entreprise Desmazières (enseigne Chauss’expo), à Lesquin, a entamé une cinquième procédure de licenciement. Les salariés soutiennent leur collègue et en profitent pour rappeler leurs revendications en termes de salaires, de conditions de travail et d’horaires. Vendredi dernier, ils ont pique-niqué devant le siège social.
« Liberté Hebdo » s’intéresse également aux mobilisations en faveur « d’une éducation nationale de qualité », à la fin de l’entreprise Cousin Filterie, à Verwicq Sud, à l’ambiance (mauvaise) qui règne au garage Renault de Faches-Thumesnil, au mouvement de grève entamé lundi dernier au centre d’appel Intellya de Roubaix, aux comptes de l’entreprise Chicorée Leroux, à Orchies, à des débrayages chez Sevelnord-Hordain, etc.
MAIS, parmi cette actualité sociale fournie, l’hebdomadaire de la rue d’Inkermann a choisi de consacrer sa couverture aux pêcheurs dunkerquois. Sous le titre « Vent de colère chez les pêcheurs », Jan Pauwels explique les craintes des artisans-pêcheurs face à un projet d’éoliennes en mer porté par le groupe Total-Shell. Ce denier prévoit en effet d’implanter une trentaine de mâts, espacés de 900 mètres, à dix kilomètres de la côte, c’est-à-dire sur la zone traditionnelle de pêche des Dunkerquois. Ces deniers, « déjà fragilisés par les quotas de l’Union européenne, (…) craignent que le projet d’éoliennes provoque leur disparition », écrit Jan Pauwels.

Philippe Allienne


 

 

 

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