CANICULE - Le titre qui s’étale ce matin à la Une de « La Voix du Nord » fait peur : « CANICULE : DEJA NEUF MORTS ». Ce bilan, donné hier par le ministère de la Santé, et la vague de chaleur qui déferle sur la France, rappellent bien sûr « l’été meurtrier de 2003 », écrit le quotidien. Si aucune victime n’est à déplorer dans le Nord - Pas de Calais, le record de température a été atteint hier à Dunkerque avec 38,3°C, faisant de la cité de Jean Bart la ville la plus chaude de France. Elle a pulvérisé « un record datant de 1933 (36,6°C) » relève « Nord Eclair ».Lille n’était pas loin avec, justement, 36,6°C. « La chaleur est telle dans les chambres de la clinique gériatrique des Bateliers, à Lille, écrit Matthieu Millecamps, que certains patients ont dû en être sortis.. Des hôpitaux aux centres sociaux, « la résistance s’organise » lit-on dans le quotidien roubaisien qui note aussi une « explosion de la pollution à l’ozone ». Ainsi, précise-t-il : 4 »Roubaix est devenue la ville la plus polluée à l’ozone de la région ».
Pour « 20 Minutes », « La chaleur qui frappe la région nordiste (record à 38,3 ºC hier à Dunkerque) ne surprend plus. Résultat : aucun hôpital de la métropole n’a observé d’affluence particulière aux urgences hier. » Sous le titre « La vigilance paie pour éviter les coups de chaud », Olivier Aballainrapporte les inquiétudes de Patrick Kanner, l’adjoint aux personnes âgées, à Lille : « Sur 17 000 courriers envoyés aux plus de 65 ans, une centaine seulement ont transmis leurs coordonnées pour faire l’objet d’une surveillance ».
Comment s’organise-t-on sur les lieux de travail ? « 20 Minutes » explique que « les hauts-fourneaux d’Arcelor à Dunkerque distribuent davantage d’eau à leurs salariés, tandis que la communauté urbaine de Dunkerque a aménagé ses horaires de travail ». Nomba Danielle, pour « La Voix du Nord », s’intéresse également aux travailleurs. Dur, dur, par exemple, pour ce paysagiste des parcs et jardins de Lille. « Heureusement, confie-t-il, le patron a modifié nos horaires de travail ». Dur, dur aussi pour les employées de la voirie ou pour les ouvriers qui travaillent pour la lutte anti-tags, enveloppés de combinaisons de toile et le visage recouvert de masques. En revanche, les marchands de fruits et légumes et de glace se réjouissent. Les quotidiens rappellent cependant qu’en période de grosse chaleur, la loi oblige les employeurs à « mettre à disposition des salariés de l’eau potable fraîche ». « Au-delà de ces obligations, précise « Nord Eclair », des organismes chargés de la prévention sanitaire ou des conditions de travail ont émis une série de recommandations simples en direction des employeurs, notamment limiter autant que possible le travail physique, prévoir brumisateurs, ventilateurs et des stores ».
Dans « La Voix du Nord », Claire Lefebvre nous informe que la centrale nucléaire de Gravelines tourne à plein régime. « Les centrales de Bugey, Tricastin et Golfech, sur le Rhône et la Garonne, ont dû réduire leur production en raison des fortes températures », explique-t-elle. L’eau qui sert à refroidir les réacteurs est plus chaude en amont et les rejets dépassent les normes fixées. Ce n’est pas le cas pour le site de Gravelines dont « la source froide, la mer, se réchauffe moins vite ». La centrale nordiste est donc très sollicitée, d’autant que EDF a dû acheter de l’électricité sur le marché international. A cela, deux raisons : la baisse de production des autres sites et la hausse de la consommation à cause des appareils de climatisation utilisés par les industriels et les entreprises.
NOUVEAU PREFET - C’est fin août que Daniel Canepa prendra officiellement ses fonctions de préfet du Nord - Pas de Calais. Comme cela avait annoncé, ce proche de Nicolas Sarkozy a été nommé hier en Conseil des ministres. Dominique Serra note que « certains s’attendent à un dialogue plus musclé qu’auparavant avec le représentant de l’Etat et du gouvernement dans la région ». Les élus de gauche ne manqueront pas de commenter cette arrivée en une période pré-électorale, prévoit le journaliste qui liste les dossiers sensibles qu’il aura à traiter : la situation des enfants sans papiers scolarisés, l’itinéraire de la future autoroute A24, l’avenir des ports de Calais et Boulogne, les contrats de projets.
Dominique Serra n’est pas sans remarquer « le renouvellement important de hauts fonctionnaires en poste dans la région » : Bernard Fragneau, nouveau préfet du Pas-de-Calais, Alain Perret, nouveau préfet délégué à la sécurité, Bernard Dubreuil, nouveau recteur d’Académie. ET que va devenir Jean Aribaud ? Il est encore préfet de région pour quelques semaines. « C’est pratiquement un poste de « super-préfet » ou de superviseur des préfets qui l’attend au ministère de l’Intérieur », écrit Dominique Serra qui précise : « L’un de ses prédécesseurs à Lille, Rémi Pautrat, avait connu la même fin de carrière aux allures de bâton de maréchal ».
ECONOMIE - La Banque Accord souhaite instaurer un « fichier positif », comme cela se fait ailleurs en Europe, afin de freiner le surendettement des ménages. Yannick Boucher, pour « la Voix du Nord », a rencontré le directeur général de cette filiale du groupe Auchan, Damien Guermonprez. Il explique qu’une « centrale des crédits octroyés aux particuliers (…) permettrait de détecter très vite les cas d’empilement dangereux de crédits » Ces cas, ajoute-t-il, « se retrouvent dans près de 75% des dossiers de surendettement ». Quid de la responsabilité des sociétés de crédit qui accordent des prêts à des ménages déjà largement endettés ? Damien Guermonprez est à l’aise dans ses baskets et répond par des chiffres : « On estime à 1,5 million le nombre de Français touchés par le surendettement. Quarante mille de nos clients sont concernés, soit 1,75% de notre clientèle pour une dette moyenne de 2 800 € ». Et il ajoute : « Les sociétés de crédit sont souvent diabolisées, on les accuse de faire de l’argent à tout prix. Mais il faut bien comprendre que le secteur est devenu responsable ». Voilà. C’est la faute aux autres. Pour le reste, « La Voix » rappelle que « la Banque Accord est la seule banque détenue à 100% par la grande distribution. »
Cela n’a plus rien à voir avec la chaleur, mais, pour les salariés de l’association lilloise Ch’ti Vélo, « l’été est meurtrier » écrit Frédéric Lépinay dans « 20 Minutes ». Les salaires ne sont pas payés, deux emplois jeunes ont été supprimés et la directrice a été licenciée il y a trois mois. Créée en 2003 pour développer la pratique de la bicyclettes à Lille, l’association affronte une crise profonde, même si son président, Arnaud Delcourt, veut rester « optimiste sur l’avenir ». « « Même les jours de beau temps, seuls 30 vélos sur 80 sont loués » écrit le quotidien gratuit. Il pointe une « gestion administrative et financière controversée ». Et si le conseil municipal vient de lui allouer une subvention de 35 000 euros, Frédéric Lépinay note que « l’association devra se poser la question de son financement : avec un budget de 160 000 euros - dont 80 % engloutis en salaires -, Ch’ti Vélo, qui encaisse 12 000 euros de recettes par an, n’a pas les moyens de ses ambitions. »
Enfin, bonne nouvelle pour les pantouflards. Marie Bernardeeau, dans « la Voix du Nord », les invite à jeter leurs vieilles charentaises odorantes à la poubelle pour leur préférer une nouvelle génération de pantoufles : la « Cavaricci » est fabriquée en Pologne par l’entreprise Nobex. Celle-ci est aussi implantée à Pérenchies pour la partie import-export. Son patron, Richardf Biernaki, explique qu’il s’agit d’une « pantoufle en tissu fonctionnalisé à base de microcapsules. » Comprenez qu’elle est anti-transpirante, anti-odeurs, anti-mycoses. Et en plus, « elle dégage un délicat parfum… de menthe. ». Nobex vend près d’un million de paires par an en France, indique « La Voix du Nord ».
Philippe Allienne
