Aujourd’hui, dans la presse régionale - Mardi 25 juillet 2006

La presse gratuite est en vacances et les journaux payants sont un peu moins étoffés. On parle beaucoup loisirs et vacances. Des vacances qui peuvent d’ailleurs être placées sous le signe du travail et de l’engagement, comme pour le professeur Titran, qui s’occupe d’enfants handicapés. A noter aussi : la fin, brutalement annoncée, des allocations pour les jeunes de la métropole lilloise qui ont signé un CIVIS, les départs en vacances des familles maghrébines, la grève de la faim des sans-papiers, à Roubaix, la leçon environnementale d’Auchan et la décision attendue aujourd’hui sur le sort d’Eurotunnel.

C’EST L’ETE - « L’été, c’est une période où il faut être sur le pont ». C’est le professeur Maurice Titran qui l’affirme ce matin dans « Nord Eclair ». Il dirige le centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP), à Roubaix, un service hospitalier qui prend en charge les enfants handicapés et leurs familles. En répondant aux questions de Delphine Tonnerre, il explique qu’il s’occupe des petits enfants en difficulté toute l’année mais que, « l’été (…) les difficultés sont plus fortes ; que tout prend une ampleur différente parce que les réseaux habituels sont moins présents ». Voilà pourquoi il ne prend pas de vacances durant cette période. Alors, pour le centre qu’il dirige, comment se passent les vacances ? « 27 enfants et sept familles qui ne sont jamais partis en vacances profitent de la mer » répond-il. « Ce qui est extraordinaire, c’est que pour la première fois, ils sont avec les grands frères, les petites sœurs. (…) Pour une fois, les choses sont inversées. C’est grâce à l’enfant handicapé que toute la famille part en vacances ». Et le professeur est joignable à tout moment, car il assure la « logistique arrière ».

Pour les familles d’origine algérienne et marocaine de la région, l’été est souvent synonyme de retour au pays des origines. C’est l’occasion de retrouver la famille qui ne vit pas en France.Myriam Levain, pour « La Voix du Nord » rappelle que « depuis la fin du mois de juin, il y a un vol quotidien [pour Alger] au départ de Lille et ce jusqu’à la fin août. La nouveauté de 2006 : Royal Air Maroc a mis en place cette année des vols directs de Lille vers Casablanca et Oujda. ». Elle est allée constater l’affluence à l’aéroport de Lesquin où les familles, « qui partent pour un mois minimum, en général », font la queue devant les comptoirs d’enregistrement d’Air Algérie. « On estime à 10% du trafic aérien annuel, pour l’aéroport de Lesquin, la part des trajets effectués par des familles qui rendent visite à leurs parents », confie une hôtesse. Dans les agences spécialisées, on ne chôme pas. « La Voix du Nord » note que l’on peut aussi partir en ferry ou en bus. Reste que « ça coûte cher de voyager en famille », explique une mère de famille. Sous le titre « Pas de vacances pour les pauvres », le quotidien algérien « El Watan », y consacrait un article dans son édition de lundi. « Se rendre en Algérie coûte de plus en plus cher », constate Rémi Yacine, correspondant à Paris. « Faute de moyens, de nombreuses familles se résignent à rester chez elles pendant tout l’été. »

Evidemment, pour tous ceux qui ne partent pas, la région offre des solutions. A commencer par les plages urbaines comme celle de Tourcoing, où nous emmène Jean-François Rebischung de « Nord Eclair ». Les premiers plagistes y arrivent dès 10 heures. Professionnels et animateurs se mobilisent deux heures plus tôt. « Car ici, on ne se baigne pas, alors on fait le plein d’animations », écrit notre confrère. Pour ceux qui préfèrent la vraie plage, il y a l’opération TER-mer qui, sous certaines conditions, permet d’aller à la mer en train pour un euro symbolique. Le week-end dernier, « plus de 20 000 personnes y ont participé », lit-on dans « La Voix du Nord ». Dans « Nord Eclair », Candice Leblanc nous invite en Belgique, sur les vers célèbres de Charles Péguy, pour faire une balade sur la Meuse. Comme s’exclame une habituée, à Namur, « c’est agréable par cette chaleur ! » De son côté, Stéphane Ballong, dans « Nord Eclair » toujours, est allé voir les espaces sportifs et de loisirs aménagés par la municipalité de Lille. Cinq quartiers proposent en effet « des activités d’été aux jeunes Lillois de 6 à 18 ans. ». Pour leur part, Janet Molins et Gwenaëlle Lavenant, pour « La Voix du Nord », nous font « goûter aux joies du rafting », à la base nautique de Saint-Laurent-Blangy, près d’Arras.

LOGEMENT ETUDIANT - Pendant ce temps, les préoccupations de la vie quotidienne continuent. C’est vrai pour les étudiants à la recherche d’un logement. Le Crous, à Lille, reconnaît que son parc est insuffisant, rapporte Catherine Rougerie dans « Nord Eclair ». « Nous avons 35 résidences universitaires implantées dans le Nord - Pas de Calais, ce qui représente près de 9 350 places [...]. Actuellement, il y a une place pour trois demandes », dit l’un de ses responsables. Pour les « étourdis »qui n’ont pas déposé leur dossier avant le 30 avril, il reste l’éventualité des désistements. « Dès la mi-juillet, écrit « Nord Eclair », il est vivement recommandé de se connecter régulièrement sur le site du Crous ou de se déplacer ».

« Des centaines de jeunes de la métropole brutalement privés d’allocations CIVIS ». Sous le titre alarmiste, Olivier Hennion et Patrick Seghi, pour « La Voix du Nord », se font l’écho du désarroi des jeunes en difficulté d’insertion professionnelle qui, après avoir signé un Contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis) voient leurs allocations supprimées. 680 jeunes de 16 à 25 ans sont concernés pour la mission locale de Tourcoing et environ 350 à Roubaix. Créé par le gouvernement, le CIVIS permet « d’organiser les actions destinées à la réalisation de leur projet d’insertion dans un emploi durable ». Une allocation de 900 euros par contrat leur est versée, là où ils ne sont pas rémunérés au titre d’un emploi ou d’un stage. Les responsables de mission locale et les élus ne comprennent pas. « Il est vrai, écrit « La Voix du Nord », qu’une certaine confusion règne pour le moment. Un clic sur www.travail.gouv.fr permet de constater que le gouvernement communique toujours sur une allocation qu’il ne souhaite plus assumer ! » A la direction régionale du travail (DRTEPF), on estime que parler de « suppression » est un « sacré raccourci » et on met en cause les missions locales, qui auraient mal géré les enveloppes.

SOCIAL - Depuis hier, les chirurgiens, obstétriciens et anesthésistes libéraux ont entamé une grève illimitée. « Ils protestent, explique « La Voix du Nord », contre les primes d’assurance trop élevées. Ils revendiquent aussi l’application d’accords signés avec l’assurance maladie et l’Etat en 2004, qui prévoyait des revalorisations tarifaires restées selon eux lettre morte, ce que conteste le gouvernement ». Alors qu’elle rappelle que « la canicule persiste et tue une trentaine de personnes » , « La Voix du Nord voit dans ce mouvement « une grève qui tombe mal ». Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a d’ailleurs « évoqué la possibilité d’avoir recours aux préfets pour réquisitionner les médecins en cas de besoin » précise « Nord Eclair ». Sous la plume de Matthieu Millecamps, le quotidien roubaisien note que « l’appel à la grève lancé au niveau national n’a rencontré qu’un succès très relatif dans la région. » Il écrit qu’il « était même difficile de trouver une clinique privée effectivement touchée par le phénomène ». Hier, cinq établissements ont été touchés dans le Nord. Les 12 grévistes sont chirurgiens. Dans le Pas-de-Calais, on recense 19 établissements concernés avec 9 anesthésistes et 10 chirurgiens en grève.

SANS PAPIERS - A Roubaix, écrit « Nord Eclair », « les sans-papiers qui s’étaient installés sur la Grand ’Place après avoir été chassés de l’église Notre Dame [la semaine dernière], ont (…) été obligés de mettre de l’eau dans leur vin même s’ils prétendent ne pas désarmer et vouloir continuer la grève de la faim qu’ils ont entamée jeudi jusqu’à ce qu’ils obtiennent des réponses concrètes ». « En l’état actuel, poursuit le quotidien dans ses pages locales, ils réclament des autorisations provisoires de séjour pour 70 personnes ». Ce mouvement semble lié, d’après « Nord Eclair », à la situation actuelle en Guinée où le régime a fait ouvrir le feu, le 12 juin, sur une manifestation d’étudiants et lycéens. Parmi les victimes, il y aurait deux sans-papiers qui avaient fait l’objet d’une mesure d’expulsion et qui, « ces mois derniers, habitaient Roubaix ».

ECONOMIE - « Auchan et Greenpeace : même combat ». Dans « La Voix du Nord » Yannick Boucher n’avait pas parlé du groupe Auchan depuis quelques jours. Voilà qui est réparé. Il annonce qu’« un dispositif sera mis en place en septembre pour rendre visible dans tous les hypers de l’enseigne une politique pionnière en faveur d’une pêche plus durable ». L’association Greenpeace « applaudit des deux mains » à cette initiative visant à consommer le poisson plus intelligemment, en respectant la reproduction et en veillant à ne plus participer à l’extinction des espèces comme le cabillaud. La méthode, expliquée par le responsable des rayons poissonnerie d’Auchan : « décourager l’achat de certaines espèces et tant pis pour la marge ». « Les écologistes guettent la réaction des autres enseignes » , écrit « La Voix », en soulignant qu’elles ont du travail à faire pour rattraper le groupe nordiste...

C’est aujourd’hui que le tribunal de commerce de Paris doit décider de l’avenir d’Eurotunnel. « Nord Eclair » souligne que « les créanciers n’avaient toujours pas réussi hier à trouver un accord pour refinancer la dette de l’exploitant. » La semaine dernière, le Pdg, Jacques Gounon, s’était retiré des négociations et avait « demandé au tribunal de commerce de Paris de lancer une procédure de sauvegarde de son entreprise. La décision a été mise en délibéré jusqu’à aujourd’hui. » Le quotidien précise que, « s’il était accordé, ce nouveau dispositif permettrait au groupe le gel de ses créances et le paiement de ses intérêts tout en continuant de fonctionner ». Un manière d’éviter le dépôt de bilan.

Philippe ALLIENNE


 

 

 

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