Aujourd’hui dans la presse régionale - Mercredi 30 août 2006

Au nom du fric et du pèse. Cela pourrait être le titre de la revue de presse de ce jour. Avec l’univers impitoyable pour ce couple bien ordinaire, près d’Arras, qui se croyait à l’abri du chômage et croyait aux prêts bancaires pour acheter sa maison. Ainsi faut-il. Avec aussi le coût de la rentrée scolaire. Il pourrait être moins élevé. Mais même les petites papeteries se sentent en danger. Tout comme les agriculteurs du Pas-de-Calais, qui réclament le classement de leur département en « calamité agricole » et en « catastrophe naturelle ». A cause de la pluie d’août, qui n’a pourtant pas mis en péril la saison touristique de la région. Mais même les marchands de vélos crient presque famine. Comme l’écrit Hervé Fabre dans « La Voix du Nord », il n’y a que dans les indices que la vie n’est pas chère ! Au nom du fric et du pèse, « payons encore », aurait peut-être dit le regretté Raymond Devos...

« LA SOLIDARITE COMME ULTIME RECOURS » - Ce titre fait la Une de « Nord Eclair » pour raconter l’histoire de ce couple arrageois qui tente de garder sa maison et d’éviter sa mise aux enchères publiques. Fin 1998, explique Gaëlle Caron, Annie et Hervé ont acheté un terrain et ont fait construire une maison à Marœuil, dans l’Arrageois, avec un apport de 200.000 francs. A l’époque, et forts de cet apport, ils n’ont guère eu « de mal à convaincre le Crédit immobilier de Lens de leur consentir un prêt de 450.000 francs. » Lui était employé d’une société HLM, elle était sans profession. Leur situation était « confortable », ils n’ont pas souscrit une assurance chômage. Patatras : en 2003, Hervé perd son emploi. Les Assedic et un CDD ne suffisent pas à faire face aux échéances du prêt, aux charges, aux impôts. En 2004, la banque réclame le remboursement total du prêt. Le couple avait un retard de 685 euros ! C’est l’engrenage. « La machine à broyer est en route », écrit notre consœur. Le 14 septembre, la maison sera mise à prix 23.000 euros aux enchères publiques. Elle est estimée à 185.000 euros. Reste un appel à la solidarité. Le couple a lancé une sorte de souscription dans la région. « Si 65.000 personnes nous donnent un euro, notre maison est sauvée », dit-il. Le maire a missionné le CCAS pour collecter les dons. Une histoire banale d’un couple ordinaire, dans une société où l’argent règne en monarque absolu. Un test aussi, dans un monde où le mot « solidarité » est souvent utilisé à tort et à travers. Rêvons.

RENTREE SCOLAIRE : COMBIEN ÇA COUTE ? - D’argent, il est beaucoup question dans les journaux de ce matin. A commencer par celui du budget que les familles consacrent à la rentrée scolaire. Candice Leblanc a fait son marché pour « Nord Eclair » et elle a pu constater à quel point les enfants et les adolescents (qui accompagnent bien sûr les parents) « sont hypersollicités par les médias et la publicité ». « Pour eux, assure-t-elle, la mode est ce qu’elle est, c’est-à-dire incontournable ». Alors, pour « être dans le groupe ou dans le moule, (…) tant pis si les grandes griffes ou les marques déposées font doubler, tripler, voire quadrupler la facture finale des parents : quand on aime, on ne compte pas ! » Résultat : malgré les efforts et les multiples trucs pour dépenser moins quand même, on se retrouve, vêtements compris, avec des additions de 350 à 400 euros par enfant. Et il ne faut surtout pas se fier aux offres promotionnelles qui sont souvent des pièges pour consommer plus, prévient notre consœur. Les bénéfices de la rentrée sont essentiellement engrangés par la grande distribution.
Il y a bien la possibilité d’acheter dans les petites papeteries, librairies et autres carteries. Mais ces dernières ne peuvent faire face aux Goliath que sont la Fnac, le Furet du Nord et autres super ou hypermarchés. L’un d’eux explique le fonctionnement : « Chez le même fournisseur, je vais acheter 10 cahiers à 1 euro que je revendrai le double. (…) Le Furet du Nord va quant à lui en prendre 5.000 pour tous ses magasins et le fournisseur lui fera un prix à 80 centimes l’unité, qu’ils vendront non pas 1,60 euro mais 1,80 euro ». « Au final, conclut Candice Leblanc, un produit acheté et revendu moins cher, mais avec une plus grande marge bénéficiaire. De quoi désespérer les plus courageux ».
Et puis, pour en revenir au budget de rentrée et à la mode, il faut tout compter : la papeterie, la calculette, le cartable, le lecteur MP3 (eh oui !), le portable (re oui !), la paire de chaussures, mais aussi la coupe de cheveux, la nouvelle veste et la carte de cantine. « Nord Eclair » donne le détail. Il y a de quoi avoir envie de retourner en vacances. Si ce n’était si coûteux…

POUVOIR D’ACHAT ET INDICES OFFICIELS - Il n’y a pas que la rentrée scolaire. Pour ses pages « Economie », « Nord Eclair » a lu la dernière édition de « 60 millions de consommateurs ». Selon les calculs de ce mensuel, la progression du pouvoir d’achat des Français a augmenté de 0,9% entre juin 2005 et juin 2006, soit 21 euros. Bigre ! Sauf que, estime le présidant de ConsoFrance, Christian Huard, « il y a une distorsion entre les chiffres qui font entrevoir une progression du pouvoir d’achat et le ressenti des consommateurs. Les gens se sentent plus pauvres parce que, depuis 2004, plus de 50% des recettes des ménages sont bloquées par des dépenses obligatoires ».
Dans « La Voix du Nord », Hervé Favre développe cette idée pour son « Temps fort ». Pas plus que l’indice de l’Insee, explique-t-il, celui proposé en complément par Thierry Breton en mars 2005, à son arrivée à Bercy, n’est convaincant. Le ministre de l’Economie et des Finances avait en effet eu l’idée de créer un « chariot type de 135 articles de consommation courante et de publier chaque mois l’évolution du ticket de caisse », rappelle Hervé Favre. Oui mais. « Le chariot de M. Breton ne prend pas en compte l’évolution du prix du carburant que l’on va chercher à la pompe après avoir rempli son coffre : +33% pour le super 95 entre les vacances 2004 et 2006 de Monsieur Tout le Monde ! » L’indice Insee ne fait pas mieux en sous-estimant le poste logement. « Dans ces conditions, observe le journaliste, les Français (…) ont quelques raisons de douter des statistiques officielles qui les assurent, mois après mois, de la sagesse des prix et de la progression de leur pouvoir d’ achat (+2,4% cette année selon l’Insee) ».

LA CANICULE, LA PLUIE, LE TOURISME ET L’AGRICULTURE - Canicule en juillet, pluie en août. Ce n’est pas un nouveau dicton. C’est la réalité de cet été, qui est vécue différemment selon que l’on exerce dans le tourisme ou dans l’agriculture. Pour le tourisme, c’est une bonne surprise et le Nord - Pas de Calais s’en sort plutôt très bien. Nomba Danielle et Bernard Virel publient une enquête dans « La Voix du Nord » et concluent que si le littoral a bien profité de la chaleur de juillet, le tourisme urbain a également bien fonctionné. Il a globalement gagné 16 points en juillet par rapport à 2005 et 6 points en août. Cela n’empêche quelques distorsions d’une ville à l’autre, mais le phénomène mérite d’être relevé. Bernard Sandras, directeur du Comité régional de tourisme est à la fois surpris et ravi. « En 2003, se souvient-il, lors de la canicule, le tourisme urbain avait beaucoup souffert. Cette année, la région a « le tiercé gagnant (littoral, rural et urbain) ». Aujourd’hui, le Nord - Pas de Calais est la 9e région touristique française. Elle occupait le 15e rang il y a plus de dix ans, rappelle Bernard Sandras, qui voit dans cette progression « le fruit des efforts »réalisés depuis. « Tout le monde s’y est mis, dit-il,institutionnels, offices de tourisme, comités du tourisme, en synergie avec les professionnels du privé. Deux exemples : le travail fait sur les langues (anglaise, néerlandaise) pour accueillir les touristes et le développement des animations (…) ».

En juillet, la chaleur a eu aussi des effets bénéfiques sur les moissons qui ont commencé en avance. « 65% des blés ont été récoltés avant les pluies », rapporte Valérie Sauvage dans « La Voix du Nord ». Pour ces récoltes, la qualité est exceptionnelle. Problème : lorsqu’il s’est mis à pleuvoir, il restait 20 à 25% à récolter dans la région. La perte de qualité est énorme (de l’ordre de 30%) et la situation varie selon les terroirs. Dans le Pas-de-Calais, la FDSEA a demandé « le classement du département en "calamités agricoles" et en "catastrophe naturelle". Pour l’instant, la FDSEA Nord étudie la possibilité d’une demande de cette même requête ». Valérie Sauvage explique que ce n’est pas gagné d’avance.

COUP DE POMPE - La météo est-elle pour quelque chose dans la morosité qui touche l’industrie du vélo ? Christian Canivez pose la question dans « La Voix du Nord ». Pour les professionnels du secteur, c’est bien l’explication n°1 pour expliquer le recul des ventes de vélos en France. « Après une croissance soutenue des ventes de près de 8% en 2005 (3,8 millions de vélos vendus pour 870 M€), le marché du cycle a mal démarré l’année 2006. Selon une étude de Filières sport (FPS), seuls 1,34 million de vélos ont été vendus en France de janvier à fin mai 2006 contre 1,43 million sur la même période l’an passé », écrit « La Voix du Nord ». Mais, on comprend que la météo ne peut être seule en cause. Christian Canivez a rencontré le PDG de la société Quantum, à Marly. Ce dernier évoque les prix bas pratiqués dans la grande distribution et une qualité de produits en baisse, avec un phénomène de suréquipement en 2005. Le marché souffrirait donc d’une « crise du pas cher ». Autre raison : le décollage des ventes de vélos urbains se fait attendre. « Alors qu’il est plébiscité sur le principe par les Français, [le vélo comme mode de déplacement alternatif en ville] ne représente que 5% des déplacements dans les villes françaises ! »

MARTINE ET L’EGO DE SEGOLENE - Yannick Boucher (« La Voix du Nord ») a lu le livre du journaliste politique Claude Lévy, qui dresse un portrait croisé de Ségolène Royal et Martine Aubry (« L’une enchante, l’autre pas : Ségolène et Martine, portraits croisés »). Il a interrogé son auteur et peine à comprendre « cette charge contre Ségolène Royal ». Claude Lévy lui répond très simplement : « La plus sympathique n’est peut-être pas celle que l’on croit a priori. Ségolène Royal serait plus portée sur l’équivoque, plus austère, plus opportuniste et arriviste qu’une Martine Aubry, malgré son air revêche, plus franche du collier, bonne vivante et loyale en amitié. Les déclarations de Ségolène Royal sont très creuses, sans proposition et cela commence à se voir. » C’est drôle, on croirait lire le texte imprimé sur la jaquette du livre… Yannick Boucher n’est pas convaincu, alors il insiste : « Qu’avez-vous donc contre Ségolène Royal ? » Claude Lévy le rassure : « Mais rien ! Je dis simplement avec beaucoup d’autres observateurs qu’elle a l’image mais pas le son. » Et il ne se gêne pas pour donner quelques exemples…

Philippe Allienne


 

 

 

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