Bernard Thibault au Club de la presse pour lancer la rentrée sociale - 7 septembre 2005

C’est au Club de la presse que le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a choisi de faire sa conférence de presse de rentrée, mardi 6 septembre, avant le meeting national qui s’est déroulé au Zénith de Lille. Venus des rédactions parisiennes et régionales, plus de cinquante journalistes ont répondu à l’invitation. 22 médias nationaux et 11 régionaux étaient représentés.
Photos : Soizic Baron

Venu à Lille pour lancer « l’offensive de la rentrée sociale », Bernard Thibault a annoncé que la journée d’action unitaire sera « très probablement » fixée au mardi 4 octobre. Les centrales syndicales CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC appelleront les salariés à manifester en masse pour défendre l’emploi et le pouvoir d’achat. « Toutes nos forces, a-t-il expliqué, vont être consacrées à ce rendez-vous. Ce n’est pas parce qu’il y a mécontentement social qu’il y a adhésion à l’action collective ».

Une « ambiance favorable » au Medef

Dénonçant un « Medef qui profite d’une ambiance politique qui lui est favorable », il a dit déceler, lors de l’université d’été de l’UMP à La Baule, « une pression politique au sein de la majorité au pouvoir, qui vise à accélérer la cadence dans une orientation très largement contestée ». M. Thibault a ensuite critiqué les mesures annoncées le 1er septembre par Dominique de Villepin pour une « croissance sociale » et qui, a-t-il dit, « sont à mille lieues des attentes ». Pour lui, le Premier ministre "fait l’impasse sur le dialogue social" d’une manière "spectaculaire".

Exemple concret : « le gouvernement est passé outre les syndicats, en procédant par ordonnances, une forme autoritaire, pour imposer le contrat nouvelles embauches (CNE) ». Selon lui, « il n’est pas trop tard pour le faire reculer et obtenir le retrait du CNE ». La mobilisation d’octobre pourrait être une première étape, selon le secrétaire général de la CGT.

Evoquant la question des salaires et des retraites, « il faut passer à la caisse ». Concernant l’emploi, « il faut obtenir des mesures qui mettront fin à la spirale de la précarité ». Concernant ces différents thèmes, le leader de la CGT se fixe pour objectif d’obtenir des négociations plutôt que de subir des « réformes dictées par le patronat ». Les services publics, la flambée du prix de l’immobilier et du prix l’essence, pour la constitution duquel il réclame la tenue d’une table ronde font également partie des priorités de la CGT.

La préparation du 48ème congrès

Lors du meeting qui s’est tenu au Zénith devant plus de 2.000 militants, Bernard Thibault, a également lancé la préparation du 48ème congrès qui se tiendra à Lille, du 24 au 28 avril 2006. Une consultation a ainsi été lancée pour se poursuivre jusqu’à fin décembre. Etablie sous forme d’un questionnaire qui sera adressé aux 700.000 syndiqués de la CGT, elle doit permettre de recueillir leurs appréciations, leurs critiques et leurs suggestions sur le fonctionnement et les priorités de leur organisation.

Un plan de visite de 1000 sites d’entreprises industrielles et commerciales est d’autre part en cours d’élaboration. Il s’agit, a précisé Bernard Thibault à la presse, d’apprécier « les réalités syndicales sur le lieu de travail ». Enfin, sept forums vont être préparés et « ouverts à d’autres acteurs » afin de réfléchir à des thèmes comme les services publics, les salaires, la sécurité sociale, etc. Fin janvier s’ouvrira alors une "phase plus statutaire où l’ensemble des syndicats disposeront des documents" qui seront mis en débat au congrès.

Bernard Thibault a réaffirmé la nécessité de réformer les structures et les "modes de fonctionnement" de la CGT, pour la rendre plus "réactive" et plus adaptée aux "nouvelles populations" qu’elle "cherche à syndiquer".

Ph A


 

 

 

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