Club de la Presse du Languedoc-Roussillon : la liberté d’information sous la menace d’un projet de loi (02 mai 2010)

Le Club de la Presse du Languedoc-Roussillon dénonce un projet de loi qui pourrait obliger les journalistes à rembourser à l’État les frais liés aux opérations de secours à l’étranger. A la veille de la journée mondiale de la liberté de la Presse, cette annonce sonne comme une injure à notre profession, alors que deux journalistes sont retenus en otage depuis plus de 4 mois.

Dans le plus grand silence, un projet de loi relatif à l’action extérieure de l’État est en train d’être voté par le Parlement. Déjà adopté par le Sénat, celui-ci stipule que l’Etat pourrait exiger le remboursement « de tout ou partie des dépenses engagées » pour secourir « les Français à l’étranger s’étant délibérément exposés à un risque ».

Ceci constitue une menace importe envers l’exercice du journalisme : en autorisant l’État à demander des comptes aux médias, ou même aux journalistes indépendants, cette Loi aurait pour effet de limiter un peu plus le nombre de reportages libres et indépendants à l’étranger. Et par conséquent, de nuire à la qualité de l’information.

La seule exception à cette règle serait un « motif légitime ». Mais comment apprécier ou non la légitimité d’un reportage ? Comment obtenir une information fiable en zone de conflit, si ce n’est en prenant des « risques connus » ? Comment les reporters de guerre auraient pu témoigner, sans « s’exposer délibérément » ? Qu’en serait-il des correspondants à l’étranger, qu’il est parfois nécessaire d’exfiltrer, lorsque la situation politique devient
instable ?

Le Club de la Presse du Languedoc-Roussillon considère que cette proposition de loi constitue une nouvelle atteinte à la Liberté de la Presse. Alors même que deux journalistes sont retenus en otage depuis plus de 4 mois en Afghanistan, et que leur vie est manifestement menacée, un tel projet de loi constitue tout à la fois une provocation, et une tentative de plus de museler la presse, en France. Un pays démocratique ferait mieux de défendre la Liberté de la Presse, plutôt que de concourir à son affaiblissement. Nous demandons donc expressément que les journalistes soient exclus des catégories concernées par cette loi.

Engagés au quotidien pour défendre la Liberté de la Presse, le Club de la Presse du Languedoc-Roussillon s’insurge contre ce qui apparaît comme une tentative de déstabilisation de notre profession.


Pour plus d’informations n’hésitez pas à contacter le Club de la Presse du Languedoc-Roussillon :
Agnès Maurin
04 67 65 39 09
06 07 64 86 03


 

 

 

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