Comprendre la crise en Côte d’Ivoire - La lettre du Club n°66 (décembre 2004)

Le dernier atelier d’actualité du Club, le 14 décembre, était consacré à la crise en Côte d’Ivoire. Francis Laloupo, rédacteur en chef du mensuel Le Nouvel Afrique Asie, parle d’ un « tango tragique franco-ivoirien ». Il est revenu sur le bombardement du cantonnement français de Bouaké, le 6 novembre, par l’armée ivoirienne qui avait décidé une offensive finale contre les rebelles, dans le nord du pays. Selon lui, ce bombardement « a introduit un nouvel épisode dans la crise ivoirienne » et ces événements ont révélé davantage les erreurs d’appréciation commises depuis deux ans par la communauté internationale vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. « Pourquoi s’obstine-t-on à singulariser les conflits en Afrique, plutôt que les analyser selon les critères universels de la polémologie, auxquels sont soumises toutes les sociétés ? », se demande-t-il. Il rejette le caractère spécifique d’une violence africaine. On peut, estime-t-il, critiquer la politique du président Gbagbo, qui a « engagé une partie de poker menteur depuis deux ans », sans pour autant « imposer un chemin non choisi par le peuple ».
Gustave Wanme, doctorant à Infocom Lille III, a quant à lui étudié le traitement de la crise par les médias français. « A lire la presse française, l’ensemble de la crise est ramené à un conflit entre Laurent Gbagbo et la France ». Egalement présent, Alexis N’Doumé, président de la communauté des Ivoiriens du Nord-Pas de Calais, a témoigné pour les Ivoiriens vivant en France. « Depuis deux ans, assure-t-il, ils sont très affectés par la situation dans leur pays. » Il pense que la France « aurait pu désarmer les rebelles » et juge la presse française partisane, quand elle épouse volontiers les thèses des rebelles.
Pour sa part, Bernard Fontaine, consul honoraire de Côte d’Ivoire, a parlé des conditions d’accueil, dans le Nord, des Français qui ont fui la Côte d’Ivoire. Dans la salle, une Franco-ivoirienne rapatriée n’a pu retenir son émotion à l’évocation de son départ précipité.■

Ph. A.

Le centre de ressource du Club dispose d’un dossier de coupures de presse sur ce sujet.


 

 

 

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