Décidément, le Conseil régional a des soucis avec l’audiovisuel. Après un rapport sévère de la cour régionale des comptes sur la gestion du Fresnoy publié fin 2003, le Crrav (Centre régional des ressources audiovisuelles) est dans le collimateur. Un audit réalisé en 2003 a mis en évidence des dysfonctionnements et « une orientation budgétaire périlleuse », indique Vincent Leclercq, à la tête de l’institution depuis janvier.
Sa mission : remettre le centre à flots pour continuer à développer l’audiovisuel régional. Sur un budget de 5 millions d’euros, les deux principaux postes d’investissement (matériel et fonds de co-production) s’élevaient, en 2003, à 900 000 euros pour « des dépenses de fonctionnement plus importantes que les subventions », explique-t-il.
Le nouveau directeur (Vincent Leclercq a également été journaliste, réalisateur, producteur et responsable d’un réseau câblé à l’étranger) a pris des mesures drastiques. Sur un effectif de trente personnes, sept ont été licenciées pour corriger « une politique d’extension forte » et retrouver « une marge de manœuvre financière ».
Aide au court-métrage
« Le CRRAV a été créé il y a vingt ans pour le monde audiovisuel d’il y a vingt ans. Or celui-ci a changé », estime le directeur. En région, une consultation auprès de professionnels du secteur a abouti à un plan d’action pour 2005-2007, qui vise à soutenir la réalisation en agissant, par exemple, sur la formation ou la production.
Dorénavant, les deux fonds de co-production, l’un dévolu au secteur associatif et l’autre au privé, seront fusionnés. Une mesure qui fait craindre à de nombreuses associations de réalisation un désengagement de l’institution, à leur détriment. Vincent Leclercq veut rassurer et parle de « rééquilibrage entre cash et matériel », tout en évoquant la création d’un fonds de co-production dédié au court-métrage.
Son autre priorité est la relance du bureau d’accueil des tournages. De deux tournages accueillis en 2003, on est passé à cinq en 2004, dont « Joyeux Noël » de Chritian Carion, par ailleurs largement co-financé par le Conseil régional. « Une subvention exceptionnelle », « qui marque le souci de la Région de se réinvestir dans le cinéma », estime Vincent Leclercq, qui aimerait voir la contribution de son principal financeur augmenter pour abonder le fonds de co-production. Le projet et les nouvelles orientations du Crrav seront validés en novembre.
Caroline BEHAGUE