Suite à l’étude qui a été lancée par les collectivités de la région via l’application "Tu captes" afin de cartographier les zones blanches en réseau mobile, les deux responsables d’Orange sont revenus sur les déploiements de la 4G et la 5G dans la région.
« La mise en place de l’application ‘Tu captes ?’ qui vise à estimer la qualité des services mobiles nous a confirmé l’enjeu de couvrir les zones rurales en 4G, indique Ludovic Guilcher. Notre objectif est d’installer des antennes 4G dans 42 nouveaux sites en Hauts-de-France. C’est un dispositif très attendu par la population ».
Concernant les zones urbaines plus denses, telle que la métropole lilloise, la problématique n’est pas la même. « D’ici environ 18 mois, nous allons nous retrouver dans ces secteurs dans une situation de saturation des bandes 4G, note Laurent Vitoux, délégué régional Orange. L’utilisation de la Data a doublé en seulement deux ans. C’est pourquoi nous avons besoin de la 5G, qui permettra de venir soulager les débits. »
Un équipement supplémentaire aux antennes existantes
Concrètement, il ne s’agit pas d’installer de nouvelles antennes relais, mais d’ajouter un équipement supplémentaire à celles déjà existantes. « La 5G permettra simplement de soulager les antennes 4G. Cette ‘fibre mobile’ peut être vingt fois plus rapide que la 4G », précise Ludovic Guilcher.
Outre les téléchargements beaucoup plus rapides pour les particuliers, les usages professionnels sont multiples. « Nous avons lancé un appel à projets par exemple pour accompagner les personnes âgées dans les Ehpads en régulant leurs déplacements ou encore leurs prises de médicaments, détaille Ludovic Guilcher. La 5G est également un enjeu industriel important qui s’inscrit dans le ‘Plan de relance économique’ mis en place par le Gouvernement ».
Orange est déjà actuellement en phase d’expérimentation sur les usages professionnels du déploiement de la 5G, à l’image de son showroom installé dans ses locaux de Villeneuve d’Ascq. « Il sera par exemple désormais possible de demander des couvertures spéciales entièrement dédiées aux entreprises selon leurs besoins, souligne Laurent Vitoux. Par exemple, un club pourra louer une bande de fréquence exclusive pour son stade de football pour faciliter les transmissions et éviter les habituelles saturations ».
Un fonctionnement uniquement sur sollicitation
Afin de tester la propagation des ondes, des expérimentations ont été menées dans plusieurs villes, dont Lille et Douai. Quelques 30 antennes ont ainsi été positionnées dans les Hauts-de-France. « Les taux de satisfactions des 260 utilisateurs qui les ont expérimentées dans notre région sont extrêmement élevés, se félicite Ludovic Guilcher. La propagation des ondes n’est pas un problème car, contrairement à la 4G, les antennes 5G ne fonctionnent uniquement que lorsque l’on les sollicite ».
Pour autant, le conseil municipal de Lille a adopté un moratoire sur le déploiement de la 5G jusqu’à la publication d’un rapport attendu de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). « C’est une nouvelle technologie, comme l’électricité à l’époque. Il est tout à fait normal d’avoir un débat pour expliquer ce que cette technologie implique et exposer les nombreux rapports de tests déjà effectués, notamment en Pologne ou en Roumanie par exemple, souligne Ludovic Guilcher. La 5G ne comporte pas de risques sanitaires comme l’a indiqué le rapport de l’Autorité sanitaire. De plus, il a été démontré que la 5G est deux fois moins consommatrice en énergie. Par ailleurs, le Gouvernement a pris des mesures d’encadrement strictes des émissions des ondes en testant les flux d’exposition ».
Selon les deux responsables d’Orange, la 5G sera un « couteau suisse qui pourra être activé selon les usages » : « Pour le côté énergivore, chez soi, on pourra facilement basculer de la 5G au Wifi qui est tout aussi puissant, tandis qu’une usine pourra l’utiliser en continu quand elle le souhaite », souligne Laurent Vitoux.
Enfin, concernant le processus de déploiement, Orange assure « être prêt d’ici la fin de l’année » : « La 5G est un facteur d’attractivité économique décisif pour un pays. La France a intérêt à ne pas trop tarder, car d’ici 24 mois, les réseaux 4G arriveront à saturation », conclut Ludovic Guilcher.
M.P
Vous pouvez retrouver l’intégralité de cette rencontre en cliquant sur ces liens :