Mardi dernier, le ministère de la Culture a annoncé qu’il consulterait les journalistes et les syndicats d’éditeurs de presse pour trouver des solutions viables d’aides fiscales pour le secteur. Durant deux mois, ces réunions devraient permettre de modifier les textes actuels qui ont été diagnostiqués et livrés dans un rapport, le 18 mars dernier, à la conseillère d’État et présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), Laurence Franceschini. Cette réflexion vise à inciter les entreprises de presse à garder les journalistes au sein de leurs rédactions. La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a chargé dès décembre 2020, la Présidente de la CPPAP d’analyser les aides potentielles pour le secteur.
Les professionnels du magazine « Science Vie » ont lancé l’alerte
Avec les changements apportés par les nouvelles technologies, de nombreuses rédactions ont changé leur formule de création de contenu et les professionnels qui seraient impliqués dans sa production. L’alerte est venue des journalistes du magazine « Science et Vie », qui se battent depuis décembre 2020, pour faire respecter leurs missions et leur indépendance. Cependant, fin mars 2021, après de nombreuses polémiques, le magazine, qui avait confié son site internet au groupe Reworld Media, a vu la quasi-totalité de ses rédacteurs démissionner.
Face à cette crise, où certaines entreprises préfèrent aujourd’hui travailler avec des « créateurs de contenu » plutôt que des journalistes, Laurence Franceschini, au sein de son rapport, conseille de faire évoluer les conditions de l’aide « pour les publications de presse et les services de presse en ligne, qui traitent sur le sujet politique », dit le ministère. Autre point important, en ce qui concerne l’aide indirecte (tarif postal préférentiel pour les distributions et taux de TVA particulier de 2,1%), elle propose que les entreprises de médias (journaux et magazines) qui travaillent directement avec ces informations disposent d’une équipe composée de journalistes professionnels, c’est-à-dire que les informations soient traitées de manière journalistique.
En ce qui concerne les aides directes et les frais postaux très réduits, ils seront normalement destinés aux publications d’information politique et générale. Pour les recevoir, les équipes des entreprises devront être composées par des journalistes pour moitié au moins. En revanche, les services de presse qui produisent du contenu en ligne et souhaitent bénéficier d’une aide devront avoir au minimum un journaliste professionnel dans leur équipe de rédaction.