Après un plan social, Altice va céder SFR Presse

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Altice va revendre SFR Presse à Cafeyn, le partenaire de Free dont le service est inclus avec la Freebox Delta.

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Après L’Express et Libération, Altice va se séparer de son kiosque numérique SFR Presse, qui devrait être racheté par Cafeyn, son principal concurrent, disponible notamment chez Free. En 2016, Altice lançait SFR Presse, une application qui permet un accès illimité à de nombreux titres de presse, et qui était inclus dans la plupart de ses forfaits box et mobile.

Une solution qui était lucrative pour Altice, puisque SFR Presse bénéficiait de la TVA réduite de la presse à 2,1% alors qu’elle est de 20,1% pour Internet et la téléphonie. Or SFR Presse comptait pour une grosse partie dans la facture des abonnés, 19,99€, ce qui faisait baisser fortement le montant la TVA sur la facture globale. Un avantage fiscal qui avait fait gagner 200 millions d’euros à SFR. Bouygues Télécom et Orange avaient alors lancé leur propre service pour bénéficier des mêmes avantages, mais l’Etat a fini par y mettre un terme en 2018.

Depuis, SFR Presse est donc devenu moins rentable pour SFR, qui ne bénéficiait plus de la TVA réduite et qui facturait ce service environ 5€/mois pour ses abonnés. Orange et Bouygues Télécom ont alors choisi de sous traiter cette activité. Tout comme Free qui a intégré ce service avec la Freebox Delta fin 2018. Et c’est justement Cafeyn (ex-Le Kiosk), qui est inclus dans la dernière box de Free, qui reprendrait la gestion de l’offre SFR Presse mais également Milibris, la plateforme de numérisation de journaux qu’Altice avait acquise en août 2017. La transaction s’élèverait à 5 millions d’euros. Cafeyn, qui est déjà le leader du secteur, en ayant noué des partenariats avec Free, mais également Bouygues Télécom et Canal+, devrait doubler le nombre de ses utilisateurs à plus de 2 millions. Il n’est pas encore précisé si ce rachat aura un impact sur l’offre de contenus proposée par Cayfen.

Déconfinement : Altice lance un plan social

Après avoir mis en oeuvre des mesures de chômage partiel en début de confinement, Altice Média est le premier groupe de presse français à annoncer un plan social, tandis que les licenciements de journalistes se multiplient aux Etats-Unis.

Ce « plan de transformation et de reconquête post-Covid » présenté aux représentants syndicaux par NextRadioTV (maison mère de RMC et BFM) indique la diminution de moitié du recours aux intermittents, aux pigistes et aux consultants, ainsi que des licenciements dans le pôle sport. Un plan de départ a été ouvert pour 1 600 salariés tout compris (CDI, pigistes...) et de toutes les entités (y compris BFM-TV).

Le pôle sport en ligne de mire

Véritable gouffre financier, le pôle sport est particulièrement visé depuis qu’Altice s’est lancé sur le marché de la télévision payante en rachetant pour un milliard d’euros les droits de la Ligue des champions 2018-2021. Tandis que la fermeture des chaînes payantes n’est pas actée, RMC Sport News, la chaîne gratuite d’informations sportives, cessera en revanche d’émettre.

Enfin, rappelons qu’Altice France s’est séparé récemment du journal Libération pour le transférer dans une société à but non lucratif, un dispositif analogue à celui en place à Mediapart – et en réflexion au Monde – censé garantir l’indépendance du titre, dont les dettes seront épongées. Cette nouvelle structure a déclenché l’ouverture d’une clause de cession (un dispositif qui permet des départs volontaires) dans le journal qui compte deux cents salariés, et qui avait été renfloué en 2014 par Patrick Drahi.

M.P


 

 

 

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