Les journalistes publient...

DSK chez les CH’TIS - Un ouvrage de Didier Specq... à la Daumier !

Une affaire de mœurs de notables de province qui a pris une proportion hors normes avec l’apparition du nom de Dominique Strauss-Kahn ? C’est ce que pense et écrit le chroniqueur judiciaire Didier Specq, ancien journaliste de Nord Eclair et de La Voix du Nord, dans DSK chez les CH’TIS, ouvrage publié par Gilles Guillon et Pôle Nord Editions. Et c’est vrai que le bouquin, un peu comme un polar en Nord, se lit d’une traite, avec gourmandise. Car si Specq est persuadé que « la montagne d’investigations judiciaires » n’accouchera que « d’une souris », il n’épargne pas non plus les protagonistes avec une description parfois très crue de leurs faits et gestes. Un regard perçant et éclairant - mais sans jugement moral – sur la manière dont se comportent certaines élites... Sexe, argent, pouvoir : tout y est.

« On est entre Balzac pour la description des mœurs et Gérard de Villiers pour l’aspect sexuel » confiait Didier Specq à Vincent Dupire, lors de son invitation sur le plateau de France 3 Nord – Pas-de-Calais.

Didier Specq nous livre une espèce « d’affaire du Carlton pour les nuls » où l’on se rend compte d’ailleurs que Dominique Strauss-Kahn n’a jamais mis les pieds dans l’hôtel de la rue de Paris.

En routard des prétoires, il profite également de l’affaire DSK pour saisir au jour le jour la vie d’un tribunal, pour « croquer » la vie sociale d’une espèce de grande famille où tout le monde se connaît.

D’ailleurs, en guise de collage et de mise en abyme, chaque tête de chapitre porte en exergue une brève de prétoire n’ayant aucun rapport direct avec l’affaire. Au hasard, la déclaration d’une proche d’un prévenu... « Depuis son incarcération, il s’est beaucoup renfermé. »

Manifestement, Didier Specq a pris du plaisir à l’écriture. On n’est pas obligé de le suivre sur tout. On peut insister davantage sur l’absence de choix et la souffrance des jeunes femmes qui se retrouvent mêlées aux « soirées ».
Le chroniqueur pense que l’affaire accouchera « d’une souris ». Mais ne préjugeons pas. En quatre semaines de procès, tout est possible. Du 2 au 20 février, tout peut se passer.

En attendant, l’ouvrage de Didier Specq se lit en réalité comme un ouvrage de... croquis à la Daumier.

Hervé LEROY

- DSK chez les CHT’IS. L’affaire du Carlton. Didier Specq. Pôle Nord éditions. Prix : 18 euros.
- La Voix du Nord et Nord éclair ont sorti également un numéro spécial hors-série, daté de janvier 2015, intitulé : « Affaire du Carlton, le procès ». Un numéro complet qui a mobilisé sept « grandes plumes » du quotidien régional pour décortiquer de A à Z une affaire hors normes.
Au sommaire de ce numéro : Les clés de l’affaire ; Les protagonistes ; Les répercussions ; Le procès, Les « produits dérivés ».
C’est bien fait, et surtout bien rythmé. Prix : 2 euros.


 

 

 

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