Eau : reconquête et nouveaux défis - 26 novembre 2004

La qualité de l’eau de surface s’améliore, celle des nappes souterraines se dégrade. Tel est le bilan dressé par l’Agence de l’eau Artois - Picardie au Club de la Presse. Et des investissements très importants sont nécessaires pour se rapprocher d’un bon état durable.

La qualité de l’eau de surface, les cours d’eau, s’améliore. Actuellement, plus de la moitié des cours d’eau sont classés en qualité « bonne » ou « acceptable » contre 39 % il y a trente ans. Mais Alain Strébelle, directeur de l’Agence de l’eau Artois - Picardie, souligne que « depuis deux à trois ans, la qualité stagne : on grignote pour atteindre les niveaux de qualité passable et bonne qualité ».

La faute incombe à la pollution résiduelle venant de l’industrie et des usages domestiques. Il n’y a pas relâchement des efforts, mais une forte influence des conditions météo : avec des pluies trop faibles la dilution est insuffisante. Une simple comparaison permet de mesurer l’ampleur du problème : avec 15 millions d’équivalent habitant la pollution résiduelle du bassin du Rhône est diluée par les 1 700 m3/s du fleuve ; dans notre région, la pollution rédisuelle de 20 millions d’équivalent habitant est diluée par des cours d’eau dont le débit n’excède pas les 150 m3/s...

Dans le bassin Artois - Picardie, 95 % de l’eau potable vient des nappes souterraines. Or, on observe une dégradation lente mais régulière de la qualité de ces eaux par les produits phytosanitaires (nitrates et pesticides). Il est indispensable d’agir rapidement si l’on ne veut pas dépasser des seuils intolérables.

La poursuite des actions de reconquête de la qualité des eaux a un coût : 3 370 millions d’€ pour le patrimoine à créer (pollutions domestique, industrielle, agricole, et eau potable), 300 millions d’€ pour le patrimoine à restaurer (sédiments toxiques et sites pollués) et 89 millions d’€ par an pour l’entretien du patrimoine existant.

Au rythme actuel des collectivités, il faut au moins vingt ans. Pour aller plus vite et tout faire pour 2015, une seule solutions : multiplier le prix actuel du m3 par 2,5 ce qui est pratiquement inacceptable pour le consommateur.

Le dossier de presse en ligne de l’Agence de l’eau


 

 

 

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