Edition – « 547 jours », le livre témoignage d’Hervé Ghesquière en librairie (11 septembre 2012)

Les talibans ont confisqué les 500 feuillets qu’Hervé Ghesquière avait rédigés en captivité. Mais le journaliste a tout retenu. Il en livre les détails dans un livre témoignage, « 547 jours », en librairie le 14 septembre.

Retenu en otage avec son collègue Stéphane Taponier et leur interprète afghan, Reza, entre décembre 2009 et juin 2011, Hervé Ghesquière avait déjà eu l’occasion d’évoquer sa détention, comme il l’a fait à Lille le 2 juillet 2011.

Le livre apporte quelques éclairages nouveaux sur ses relations avec les officiers de presse de l’armée française en Afghanistan, sur ses conditions de détention, et sur les relations entres les prisonniers et entre eux et leurs geôliers, parfois affublés de surnoms ironiques, comme le cruel « Thénardier » ou le maniaque « Kam Kam » (« Doucement, doucement), qui réclamait le silence plusieurs fois par jour. Hervé Ghesquière raconte aussi les revirements des combattants et de leur hiérarchie, divisés, les longues tractations entre Français et Afghans, dont il a compris certains détails après sa captivité.

Si ce livre est écrit de manière chronologique sur la base des souvenirs vus et ressentis du reporter, il est en effet enrichi d’entretiens avec les acteurs concernés, dont Claude Guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée, Bernard Kouchner et Alain Juppé, anciens ministres des Affaires étrangères, Jean-Daniel Levitte, ancien conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy…

Au fil des 300 pages, Hervé Ghesquière ne livre là ni un essai de géographie politique ni un manuel de journalisme. Bien qu’il ne creuse pas vraiment le sujet ici, il délivre néanmoins d’intéressantes remarques sur le travail des journalistes en zones de conflit.

Il saisit à nouveau l’occasion de mettre un terme à la polémique suscitée par les propos de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et le général Georgelin, alors chef d’état-major, et largement relayée dans les médias : « nous ne sommes pas partis escalader l’Everest en tongs », écrit Hervé Ghesquière, comme il l’avait dit à son retour à France Télévisions : « On a juste voulu voir une route (…) et voir si cette route est contrôlée ». Elle l’était, mais pas par l’armée.

MH

(1) Hervé Ghesquière, 547 jours, Ed. Albin Michel, 300 p., 18,50 euros


 

 

 

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