Spécial Grand Prix du Club de la Presse NPdC

Editorial : Un de nos rôles essentiels - La Lettre du Club n°65 (novembre 2004)

Qu’ils soient lauréats ou non, les candidats qui ont concouru à la 3e édition des Grands prix du Club de la presse mettent du baume au cœur de notre profession. Nous nous faisons régulièrement l’écho, dans ces colonnes, des évolutions du journalisme et des médias, dans un contexte où le marché décide de plus en plus. Sans aller rechercher un très hypothétique « âge d’or », chacun reconnaît que les conditions d’exercice apparaissent de plus en plus difficiles. Pour peu, on se déplairait à croire que la « planète média » tourne davantage autour des nouvelles technologies et tend à oublier que l’information n’est rien sans les femmes et les hommes qui la collectent, la comprennent, la traitent et la diffusent. Balayons la sinistrose : les préoccupations des gestionnaires n’empêchent heureusement pas les vocations. Chaque année, 2 500 nouvelles cartes de journaliste sont attribuées en France et environ 300 jeunes sortent des écoles professionnelles. Ayons le bon goût de croire que les nouvelles générations ne choisissent pas ce métier par défaut mais sont portées par la vocation. Il en faut et il y en a.
A l’exception de la photographie (faute de candidats…), les talents que le Club de la presse a distingués, cette année, s’expriment dans tous les domaines. L’originalité, la recherche de l’information, la fraîcheur, la qualité d’écriture ont conduit le jury à se déterminer pour les Prix du jeune journaliste de presse écrite, radio et télévision. Le jury a également tenu à rendre hommage à la belle ouvrage que révélaient trois magazines radio. Il leur a décerné une mention spéciale. Nul doute que le Club réfléchira à créer, pour sa prochaine édition, un prix pour les sujets « magazine », qui fait défaut à ce jour.
De nombreux candidats ont présenté un dossier dans la catégorie « presse locale », à laquelle nous tenons particulièrement. L’implication de jeunes diplômés dans l’information locale révèle une sérieuse chance pour l’avenir. Loin de répondre à un simple concept marketing (la « force de la proximité »), ce type de journalisme indispensable n’a pas toujours été en odeur de sainteté chez les futurs professionnels sortant des filières universitaires ou des écoles reconnues. Même si le contexte général amène une évolution du regard sur le métier et une plus grande diversité des orientations, il faut y voir un aspect particulièrement positif. Les nouvelles générations de journalistes disposent d’un énorme potentiel pour renouveler cette « chère locale ». Voilà qui contredit les accusations de formatage parfois formulées envers les jeunes confrères et consœurs formés dans les écoles de journalisme.
Enfin, le Club n’est pas près de renoncer au Prix du jeune communicant. Que l’on ne s’y trompe pas. L’idée de mélanger les genres, en confondant information et communication, ne nous effleurera pas l’esprit de sitôt. De passage à Lille à l’occasion d’un de nos récents ateliers de réflexion, le grand reporter et documentariste Hubert Dubois s’inquiétait de cette cohabitation qui caractérise notre association. Nous mettons au contraire un point d’honneur à son existence, mais dans le respect mutuel de chacune de nos professions. Nous somme dès lors très heureux de distinguer chaque année une campagne de communication réalisée par un jeune talent.
En organisant ce rendez-vous annuel, le Club de la presse joue un de ses rôles essentiels. Que nos félicitations les plus vives aillent aux lauréats des Grands prix. Et que nos partenaires qui nous aident à les encourager soient sincèrement remerciés. Aux uns et aux autres, nous dédions cette édition spéciale de La Lettre.

Philippe ALLIENNE


 

 

 

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