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Energie : les salariés de la centrale de Gravelines invitent au débat

Le comité d’établissement de la centrale nucléaire de Gravelines organise une réunion publique sur l’énergie. Il ouvre le débat aux opposants au nucléaire.

Il est rare que se réunissent autour d’une même table des opposants et des partisans du nucléaire. C’est le parti qu’ont pris les salariés du centre nucléaire de production d’électricité de Gravelines, une des principales centrales de France, située près de Dunkerque.

Mardi 27 mars, à l’initiative des organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC) du comité d’établissement (CE), une réunion publique (1) est organisée autour du thème : « Energie : quels choix pour demain ? ». Nucléaire, thermique, renouvelables, mix, quelles énergies doit-on favoriser en France et dans la région ?

« Débat contradictoire »

La centrale nucléaire de Gravelines. (Photo archives Mathieu Hébert)

Un peu plus d’un an après la catastrophe de Fukushima, au Japon, le CE souhaitait « un débat contradictoire sur la question de l’énergie », a précisé Eric Glazik (CGT), secrétaire du CE de la centrale de Gravelines, lors de la présentation de cet événement au Club de la Presse, le 22 mars. On notera les interventions de syndicalistes spécialistes de l’énergie, dont Jean-Michel Bassal (CFE-CGC), Christophe Faucheux (CFDT), Marie-Claire Cailletaud (CGT), des experts, comme Jean-Claude Lucas, de l’Institut énergie et développement (IED), et Claude Aufort, membre du Conseil supérieur de la recherche et de la technologie. Le réseau Sortir du Nucléaire sera représenté par Jean Sename, de l’Association de Défense de l’Environnement Littoral Flandre Artois. « Notre CE a l’ambition d’échanger sereinement sur la question des choix de l’énergie de demain  », explique Eric Glazik.

« Derrière nos barbelés »

Les représentants des salariés, peu habitués à ce genre de manifestation publique, reconnaissent être « sous la pression des feux de la rampe ». « Habituellement, on reste derrière nos barbelés », résume Eric Glazik.

Pour préparer cette rencontre, le CE a fait diffuser des annonces dans la presse régionale et a élaboré une plaquette de seize pages, distribuée dans les environs de la centrale. On y trouve des chiffres clés, des infos pratiques sur le calcul du coût de l’énergie, des propositions pour réduire les émissions de dioxyde de carbone.

« Le nucléaire représente aujourd’hui près de 75 % de la production d’électricité. On ne peut pas s’en passer du jour au lendemain », avance Ludovic Jonvel, élu (CFDT) au CE de la centrale de Gravelines. « Sortir du nucléaire ? Pourquoi pas, mais comment ? », interroge Ludovic Jonvel, déçu par l’absence de débat véritable sur la question pendant la campagne électorale. « Il a été question de fermer (la centrale de) Fessenheim (en Alsace). Et après ? Que prévoit-on pour ceux qui y travaillent aujourd’hui ? ».

Avec le débat du 27, les organisateurs espèrent pouvoir prolonger la réflexion. Celle-ci sera peut-être dupliquée par d’autres CE dans la région.

M.H.

(1) La réunion se déroulera mardi 27 mars à 18h00, Salle de l’Arsenal, Place Charles Valentin, 59820 Gravelines


 

 

 

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