Envoyés spéciaux : les risques du métier - La Lettre du Club n°64 - octobre 2004

Présent à Bagdad depuis janvier 2003, Libération n’a plus, depuis l’enlèvement de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, que des envoyés spéciaux sur place et ne fait plus appel aux pigistes. Trop dangereux. Les missions ont été réduites à 3 semaines, même si les consignes officielles sont rarement respectées, explique Jean-Pierre Perrin, journaliste à Libération, envoyé à plusieurs reprises à Bagdad. Le débat organisé le 21 octobre au Club a permis de mieux apprécier les conditions de travail des journalistes en terrains difficiles. Il est toujours possible de refuser des missions en zone sensible, assure Anne Corpet, journaliste à RFI, même si, comme l’explique le documentariste Hubert Dubois, on est rarement « là par hasard » : « La guerre fait partie de la vie ». Lui, c’est « rencontrer les victimes » qui l’intéresse. Pour le photographe Thierry Falise (1), c’est même « une passion » et à chaque fois « une aventure ». Tous se sont accordés sur le rôle primordial des collaborateurs locaux, à la fois chauffeurs, guides, interprètes… « Ils sont 50% de notre intelligence », estime Hubert Dubois : « Ils ont l’information, la réflexion et l’analyse politique ». De son côté, Daniel Junqua, vice-président de Reporters Sans Frontières, a expliqué le travail mené par l’association, parfois en partenariat avec l’armée. De la distribution de gilets pare-balles aux assurances, proposées surtout aux pigistes, qui partent souvent sans couverture. A tous les sens du terme.

(1) Thierry Falise a été détenu au Laos pendant 35 jours, lors d’un reportage sur la minorité Hmong, en juin 2003.

Légende : Anne Corpet, journaliste à RFI, et Jean-Pierre Perrin, de Libération


 

 

 

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