France 3 : « La Voix Est Libre » bâillonnée ! (22 mars 2012)

« Incompréhension totale »… Les syndicats SNRT-CGT, UCSA CGT et SNJ CGT de France Télévisions s’alarment et dénoncent la décision de la direction de France 3 de supprimer les « débats politiques de la présidentielle dans les magazines « La Voix Est Libre » le samedi à 11 h 30 », à un mois du premier tour de la présidentielle, privant «  le Service public en région d’une de ses principales missions : l’information par le débat citoyen et pluraliste !  ».

« Certes, la direction a subi les foudres du CSA pour une absence de maîtrise des temps de parole dans certaines antennes, lors de la « période d’équité (1er janvier/19mars), conviennent les syndicats, mais est-ce une raison pour supprimer 4 éditions politiques de « La Voix Est Libre » au moment où s’ouvre la période d’obligation d’égalité de temps de parole des 10 candidats ? ».

La présence dans les JT ne saurait suffire, en supprimant cette émission, « la Direction de France 3 prive nos antennes de proximité, d’espaces de confrontation démocratique » déplore la CGT qui s’ « inquiète de l’avenir de l’information régionale et dénonce une direction frileuse qui n’a pas confiance en ses personnels en région ».

Incompréhension et colère dans les Régions

On apprend d’autre part que France 2 a suspendu son émission "Des paroles et des actes" dans sa formule actuelle et réfléchirait à une autre formule. « On réfléchit pour le national mais pas pour les Régions », relève Véronique Marchand, secrétaire générale du SNJ-CGT France télévisions, dans un courrier adressé aux directions de France Télévisions et de France 3, transmis également aux élus des régions et aux médias.

Rédactrice télévision à France 3 Nord-Pas de Calais et animatrice de « La Voix Est Libre », Véronique Marchand souligne que « l’incompréhension et la colère dans les régions » sont d’autant plus fortes « que démarre la période d’obligation d’égalité, bien plus facile à mettre en oeuvre que l’équité ». Elle fait remarquer que, « jusqu’au 22 avril il reste 4 éditions de LVEL où nous pouvons traiter de politique. Il suffit de répartir les représentants régionaux des candidats officiels dans ces éditions (ou même dans 3 de ces éditions) pour des débats, et de poster en régie un "chronométreur" qui fasse régulièrement un point aux présentateurs… Par ailleurs, LVEL peut très bien pour cette période empiéter sur le JT, justement pour compenser dans la 2° partie - sur 12 à 15 minutes- les retards éventuels constater ! ».

Véronique Marchand estime enfin que « cette décision – si elle est confirmée – va nous conduire plus sûrement à jouer les simple « haut-parleurs » des candidats » plutôt que d’assumer « notre rôle d’acteur citoyen majeur en proposant des débats dans les régions (où), après tout… vivent la plus grande partie des électeurs ». Le tout au profit des « télés privées locales et régionales ». « Les débats ne peuvent être réservés qu’aux émissions nationales sur France 2 ou TF 1 » poursuit-elle, demandant à la direction de France Télévisions de « revenir sur cette décision incompréhensible pour les journalistes de France3 et indigne du service public ! » 


 

 

 

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