France Bleu populaire « au sens noble du terme »

Pour son premier déplacement en région, Claude Esclatine, directeur du réseau France Bleu depuis juin 2014, a choisi le Nord-Pas de Calais. Audience, stratégie développement, c’est au Club de la presse qu’il fallait être pour tout savoir sur la radio publique locale et ses projets.

France Bleu ; 1/3 du groupe Radio France

« 7 – 3 – 3 », c’est la formule utilisée par Claude Esclatine pour situer son antenne au sein du groupe Radio France. La radio publique, c’est 7 entités : France info, France musique, France culture, France inter, Le Mouv, Fip et France bleu. Cette dernière représente à elle seule un tiers du budget et un tiers des effectifs. Dans ce grand ensemble, France Bleu a un positionnement qui privilégie la proximité et un lien affectif avec ses auditeurs. Son directeur parle d’une radio populaire « au sens noble du terme ». Au quotidien, pas moins de 400 journalistes travaillent pour les 44 stations locales (auxquelles s’ajoutent les animateurs). Ils sont 8 à la rédaction lilloise, complétés par 3 reporters en résidence pour les secteurs d’Arras, Valenciennes et Calais/littoral. Une couverture encore partielle du territoire qui pourrait évoluer, notamment avec l’adaptation à la prochaine réorganisation territoriale. La radio en couvre 80 % mais a encore des « trous » à combler, les principaux étant l’agglomération lyonnaise et le grand Toulouse.

Audiences et service public

Les audiences, c’est le nerf de la guerre pour toutes les radios. L’état-major de France Bleu est plutôt satisfait du dernier sondage Médiamétrie qui lui donne un score de 7,5 en audience cumulée au niveau national. France Bleu Nord se situe quant à elle à 8,3, un chiffre record pour la station selon Philippe Magnier son directeur.

Soumise aux mêmes outils de mesure d’audience que ses concurrentes, la radio publique doit intégrer la notion de service public à sa stratégie. Ceci implique notamment de viser une couverture nationale optimale afin d’informer le plus grand nombre. Une capacité de mobilisation qui trouve tout son sens lors de la couverture d’événements nationaux ou en cas de nécessité (accidents, catastrophes)…

Le numérique, un axe de développement

Pour une radio, être proche de ses auditeurs ne se joue plus uniquement sur les ondes. Si elle revendique près de 300.000 appels par mois, France Bleu Nord doit aussi exploiter les possibilités du numérique, et « on avait du retard » dans ce domaine admet Claude Esclatine. Une nouvelle application, utilisant notamment la géolocalisation si l’utilisateur l’autorise, permettra de maintenir un lien avec la station, et d’accéder aux contenus. « On vient de loin, c’est déjà bien » résume le directeur qui explique que la réflexion s’est basée sur le constat qu’ « un média doit produire du contenu et l’amener à une audience ». On parle ici de 300.000 heures de programmes produites annuellement à valoriser. Un effort inévitable sachant que 50 % du trafic sur le site de la radio vient des mobiles.

Autre grand projet, la création d’une chaîne d’info en continu annoncée conjointement par Radio France et France Télévisions. Pour le moment, les deux acteurs de l’audiovisuel public réfléchissent au partage de moyens, notamment avec France Info. La dimension régionale n’a pas encore été abordée, les similitudes et différences des réseaux France Bleu et France 3 sont à étudier. Un grand chantier qui devrait connaître encore de nombreuses étapes et qu’on suivra avec attention, le secteur des chaînes d’info continue étant déjà très concurrentiel.


 

 

 

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