Il y a 100 ans, Louis Blériot...

Il y a un siècle, le 25 juillet 1909, Louis Blériot était le premier aviateur à traverser la Manche. Pour cet anniversaire, plusieurs festivités et événements seront organisés dans notre Région. Le Club de la presse recevait mardi 26 mai Henri Charpentier, auteur du livre « Il y a 100 ans Louis Blériot » (Edition Atlantica ) dédié à cette aventure.

C’est en travaillant sur un autre projet qu’Henri Charpentier, rédacteur en chef à France-Inter et grand passionné de sport, est tombé sur un article du journal « L’Auto », ancêtre de « L’Equipe », daté du 26 juillet 1909, relatant la traversée de la Manche en avion par le Cambrésien Louis Blériot. « A l’époque, le mot avion n’existait pas encore. Le journal en parlait dans une rubrique intitulée ’Les oiseaux artificiels’ car l’aéronautique était considérée comme un sport avec des compétitions de distance, de hauteur, de vitesse, de durée et de voyage » explique l’auteur. Mais Blériot, ce n’est pas que la traversée du Channel : deux ans après cet exploit, il détenait tous les records.

De 1880 à 1910, la France était à la pointe de la technologie dans tous les domaines, que ce soit l’automobile, le chemin de fer, l’aviation, la médecine (avec Louis Pasteur), le cinéma (les frères Lumière)... C’est dans cette période d’émulation industrielle que le jeune Louis Blériot visite, à l’âge de 17 ans, l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Devenu ingénieur, il fera fortune en inventant et en commercialisant le phare à acétylène pour l’éclairage automobile avant de se passionner pour ce qu’on appelle alors la « locomotion aérienne ».

Accepter le danger

A cette époque, l’aviation est un sport de têtes brûlées. Louis Blériot en est conscient et l’accepte. «  Il faudra des morts encore, disait-il, nous n’avons pas le droit de les refuser au progrès  ». Lui même sera plusieurs fois blessé lors d’accidents. Malgré son surnom de « tombe toujours  », Louis Blériot a un avantage sur ses concurrents : il construit lui-même ses appareils et connaît leur fonctionnement sur le bout des doigts. Mais sa passion est coûteuse et l’ingénieur cambrésien voit fondre à grande vitesse sa fortune gagnée grâce aux phares. Il est obligé de vendre son château et une partie des brevets qu’il a mis au point. C’est aussi pour se renflouer financièrement qu’il décide de participer à des compétitions et des meetings, qui sont généralement fort bien dotés. Une prime de 25 000 francs de l’époque est d’ailleurs promise au premier qui franchira la Manche. La difficulté et la dangerosité de cette traversée tiennent au fait qu’il n’y a pas de point de repère pour se diriger. Jusqu’alors, les pilotes s’orientaient grâce aux voies ferrées. La plupart de ses concurrents refusent le challenge qu’ils jugent trop risqué. Pas Louis Blériot...

Henri Charpentier, auteur du livre

Cet exploit lui assurera la postérité ainsi que le renouveau de sa fortune : les commandes d’avions affluent alors par dizaines. Ses clients sont aussi bien des Maharadjah, des gouvernements, des têtes couronnées ou de riches industriels. L’avion « Blériot 11 » sera ainsi le premier au monde à être construit en série. Louis Blériot avait foi en l’avenir de l’aviation et savait que ce mode de transport serait courant dans le futur «  Demain il est à prévoir que la locomotion nouvelle sera monnaie courante, disait-il. La vie sera progressivement modifiée sur de nouvelles bases, et ce qui nous charme aujourd’hui parce que c’est nouveau, semblera tout ordinaire...  ». Il ne s’était pas trompé.

Préfacé par le maire de Douvres, ce livre n’est pas une biographie mais raconte l’aventure de Louis Blériot étape par étape. Pour ce faire, Henri Charpentier donne la parole aux maires des villes et villages ayant connu l’aviateur. Le livre est illustré par de nombreuses cartes postales et articles de presse de l’époque. «  Je pense, et ses descendants aussi, que Louis Blériot aurait sa place au Panthéon  », termine l’auteur du livre.

SC

Ce centième anniversaire de la traversée de la manche sera l’occasion de nombreuses festivités dans notre région. Du 24 au 26 juillet aura lieu un grand meeting aérien dans le ciel de Sangatte-Blériot-Plage dont le clou sera la réédition de l’exploit originel à bord d’un avion « Blériot XI ». Deux autres meetings se dérouleront pour l’occasion à Berck et à Lens ainsi que plusieurs expositions tant dans le Nord que dans le Pas-de-Calais. Cambrai, ville natale de l’aviateur, ne sera pas en reste. Les festivités y ont d’ailleurs commencé le week-end dernier avec la parade d’un avion « Morane MS 880 » exposé jusqu’à la fin juillet sur la Grand-Place. Le 18 juillet, des appareils d’époque seront présentés lors d’un meeting aérien.


 

 

 

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