Dans la presse de ce week-end :

Ils n’en reviennent pas (07 février 2011)

Il est en colère, Pierre Mauroy. Il est en colère et il ne comprend pas le jugement qui vient d’être rendu, ce vendredi 4 février, par le tribunal de Lille. Après dix ans d’une procédure initiée par un contribuable, Eric Darques, pour l’emploi jugé fictif de Lyne Cohen-Solal, l’ex-président de la communauté urbaine a été déclaré coupable d’abus de confiance et condamné à 20 000 euros d’amende avec sursis. Mme Cohen Solal écope de la même peine pour recel et Bernard Masset, ex-directeur de cabinet de Pierre Mauroy à la CUDL, est condamné à 10 000 euros avec sursis pour complicité.

« Tous trois devront également rembourser 19 654 euros à la CUDL », précise Lakdhar Belaïd dans la voix du Nord de Samedi (5 février). Ce dernier rapporte les propos d’un proche de Pierre Mauroy : « La justice n’a pas compris la différence entre un poste dans une administration et au cabinet d’un président ». Florence Traullé, de Nord Eclair, ajoute qu’ils devront également verser 5 000 euros de frais de justice au plaignant. Dire que «  l’audience du 3 décembre leur avait donné bon espoir  », titre le quotidien roubaisien.

Pour sa part, Pierre Mauroy estime être le « dégât collatéral dans la guerre entre Lyne Cohen-Solal et Jean Tiberi pour la Mairie de Paris ». Et le sénateur du Nord, ajoute La Voix, ne comprend d’autant pas la décision du tribunal que « le terme emploi fictif n’est pas dans le jugement ». «  … alors quoi ? » s’emporte-t-il.

Eric Darques savoure quant à lui sa victoire en parlant d’un « avertissement très sérieux à tous les hommes politiques… ». Il ne compte pas en rester là : « Je continuerai avec deux dossiers : l’eau de LMCU (350 millions d’euros) et le Grand stade (108,5 millions d’euros). Je les mènerai à leur terme. Qu’on ne compte pas sur ma faiblesse », prévient-il. Bigre…

Mauroy n’en revient pas, de cette condamnation. De leur côté, les magistrats, comme les policiers, ne reviennent toujours pas du jugement porté à leur encontre par le président de la République qui appelle à des sanctions contre les responsables de la libération de Tony Meilhon. Sous le titre « Des juges au bord de la crise de nerfs », Nord-Eclair de samedi note que cette « diatribe du président risque (…) de mettre le feu aux poudres dans une profession bousculée depuis 2007 ». Il informe que « jeudi, le tribunal de Lille va participer à la journée nationale d’action : pas d’audience et assurer uniquement le « contentieux des libertés » en comparution s immédiates (…). A Lille, Béthune, Dunkerque, Boulogne ou Douai, des assemblées générales sont prévues pour déterminer la conduite à tenir. Il se murmure que les tribunaux de la région pourraient tourner au ralenti et de nombreuses audiences pourraient être reportées ». Dans son éditorial de dimanche, Patrick Pépin dénonce une faute politique. « La France n’avait pas besoin d’une révolte des juges, écrit-il. Et la mission du premier dirigeant du pays est plutôt de rechercher des points d’accord de la communauté nationale plutôt que de créer des dissensions. Le Président –au prétexte d’un franc parler- vient de commettre une erreur politique de plus ».

Samedi, Nord Eclair et La Voix du Nord reviennent sur la détention, durant trois jours, du journaliste Serge Dumont. Lui non plus ne revient pas de ce qu’il lui est arrivé. Dans un témoignage confié à La Voix, dont il est correspondant, il explique son angoisse et celle de trois autres journalistes de France 24. Brièvement libéré une première fois, il a été emmené avec ses trois confrères. « On (…) nous a fait aligner contre un mur, les mains dans le dos dans une rue sombre, il y avait deux soldats armés de kalachnikovs derrière nous… J’ai vraiment cru qu’ils allaient tirer.  » La Voix du Nord précise d’autre part qu’un journaliste égyptien, blessé par balle au cours de manifestations contre le président Hosni Moubarak, a succombé à ses blessure (vendredi) après quatre jours de coma. Ahmem Mohamed Mahmoud travaillait pour le quotidien Al-Ahram. Il avait 36 ans.

D’autres encore qui n’en reviennent pas, ce sont les anciens élèves, les fans, les soutiens et les partenaires de l’Ecole supérieure de journalisme. Vendredi dernier, raconte La Voix de samedi, le Conseil d’administration a porté Georges Potriquet à sa présidence. Il remplacera Philippe Vasseur (démissionnaire) pendant « quelques mois, en attendant de trouver un nouveau capitaine au navire ». L’Ecole doit surtout régler sa situation financière. Si le résultat du compte d’exploitation 2009-2010 est dopé par la subvention de 2,8 millions d’euros attribuée l’an dernier par le Conseil régional, « on a un déficit structurel de 300 000 à 350 000 euros en moyenne, qu’il faut trouver », indique Loïc Hervouet, administrateur et ancien directeur de l’école.


 

 

 

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