Information en Algérie : les pressions du pouvoir - La Lettre du Club n°66 - décembre 2004

Le 23 août 2003, Mohamed Benchicou, directeur du quotidien algérien Le Matin, était interpellé par la police à l’aéroport d’Alger. C’est alors le début d’une accusation, montée de toutes pièces, de trafic de capitaux. Plus prosaïquement, la liberté de ton du Matin, ancré à gauche, et sa remise en cause du pouvoir en place dérangent. Depuis, Mohamed Benchicou a été condamné à deux ans de prison ferme. Ces dernières années, ce n’est pas la seule tentative pour museler une presse qui refuse d’être aux ordres. Les suspensions provisoires de parution pour cause d’ardoises impayées chez les imprimeurs se sont ainsi multipliées. Le Matin, bien qu’il ait réglé sa dette, est à nouveau sous le coup d’une suspension.
Fatiha Benchicou, l’épouse du directeur du Matin, est venue témoigner au Club le 2 décembre. « Aujourd’hui, l’étau se resserre et on ressent très fort le désir d’anéantir le tissu associatif et la presse », confie-t-elle. D’autres journalistes sont en effet sous le coup de poursuites. « Tant que cela reste confiné en Algérie, le pouvoir ne se laisse impressionner par aucune protestation, constate-t-elle. Seules les pressions venant de l’extérieur, comme la France, peuvent être conséquentes. » ■


 

 

 

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