« L’Abeille » est sortie de sa ruche - La Lettre du Club n°68 - juillet/août 2005

Edité par la Société des Amis de Panckoucke, « L’Abeille » a sorti son premier numéro. L’association veut initier des recherches sur la presse du Nord-Pas-de-Calais.

« Le miel de tous ». C’est ainsi qu’est titré l’édito du premier numéro d’un nouveau confrère, L’Abeille, tiré à une centaine d’exemplaires. L’Abeille paraîtra trois fois par an. Son titre est un hommage au premier périodique créé dans le Nord-Pas-de-Calais, L’Abeille des Flandres, en 1746. Tout comme le nom de l’association éditrice, la Société des Amis de Panckoucke (1), fait référence au libraire lillois André-Joseph Panckoucke, qui imprima dix numéros de ce journal. La toute nouvelle association, qui a son siège à la médiathèque de Roubaix, s’est fixé comme objectif de « susciter les recherches de la part d’universitaires, de bibliothécaires, de journalistes, d’historiens locaux, etc., sur cette presse du Nord et du Pas-de-Calais. Qu’elle soit écrite, mais aussi audiovisuelle, qu’elle soit politique ou d’information générale, mais aussi associative ou syndicale... » Le duo fondateur est composé de Jean-Paul Visse, journaliste et enseignant (2) et de Bernard Grelle, ancien directeur de la médiathèque de Roubaix.

Programme ambitieux

La Société compte pour le moment une dizaine de membres et dispose, comme toute association naissante, de moyens limités. Le programme est cependant ambitieux. L’Abeille est destinée à relayer des recherches menées par les membres de l’association. Dans le premier numéro, Jean-Paul Visse consacre ainsi un long dossier aux journaux clandestins du Nord-Pas-de-Calais pendant la Première Guerre mondiale. Car, au-delà de La Gazette des Ardennes, dont le contenu était tout entier à la gloire de l’occupant, et de quelques bulletins d’informations pratiques édités par des municipalités, de nombreuses publications ont existé, de façon souvent éphémère. Le Journal des occupés… inoccupés, La Patience, La Confiance, La Voix de la Patrie : parfois les titres fusionnent, changent plusieurs fois en quelques semaines… C’est que publier et même lire de tels documents est très risqué. Certains rédacteurs rusent, en laissant entendre dans leurs colonnes que les arrestations opérées ont raté leur cible. D’autres conseillent de détruire les nouvelles une fois lues : « C’est être imprudent que de laisser ces feuilles et de ne pas LES BRULER après les avoir lues et communiquées AUX PERSONNES SURES », insiste ainsi le bien nommé La Prudence.

Travaux d’étudiants

Chaque numéro de L’Abeille développera ainsi un dossier. Une rubrique listera également des fonds d’archive, plus ou moins rares ou connus, disponibles dans la région. On apprend ainsi que Jean Piat, historien et journaliste roubaisien, a fait don à la médiathèque de Roubaix de documents de travail, en cours d’inventaire, dont une partie porte sur le quotidien disparu Nord Matin.
L’association prévoit également d’éditer, de façon modeste, des travaux d’étudiants qui en vaudraient le coup. Ce pourrait être le cas d’une récente étude sur L’indépendant (Saint-Omer). Enfin, des voyages sont également programmés. Le premier devrait se faire au Musée de la presse de Mons (Belgique), en octobre.■

L. F

(1) Contact : 13, rue du Château, 59100 Roubaix - labeille wanadoo.fr
(2) Auteur de « La Presse du Nord Pas-de-Calais au temps de l’Echo du Nord. 1819-1944 » Editions Septentrion, 2004.


 

 

 

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