L’École de journalisme de Lille a 80 ans et elle s’offre un tour du monde - 12 octobre 2004

L’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille célèbre cette année son 80e anniversaire. L’occasion pour Loïc Hervouet, son directeur général, et Didier Eugène, président de l’association des anciens, de présenter au Club de la Presse les manifestations de l’anniversaire et de dresser les perspectives de l’école.

L’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille vient d’accueillir sa 80e promotion. Fondée en 1924, l’école s’apprête à célébrer cet anniversaire sur cinq jours, du 9 au 13 novembre.

Avant de fêter cette date symbolique « dans la joie et le sérieux », selon son directeur général, Loïc Hervouet, les dirigeants de l’école ont présenté ces festivités au Club de la Presse, ce lundi 11 octobre. L’occasion pour eux de « faire savoir » les ambitions de l’école.

Pour ses 80 ans, cette vieille dame compte faire le tour du monde. Engagée depuis les années 1990 dans des partenariats à l’étranger, avec l’université Laval, au Québec, et celle de Louvain-la-Neuve, en Belgique, l’ESJ a depuis développé un important réseau international. Aujourd’hui, explique le directeur général de l’école, « l’ESJ intervient dans une cinquantaine de pays par an ».

Balkans, Afrique, Asie, l’école assure elle-même des modules de formation ou élabore des programmes, avec des instituts de formation aux moyens limités, comme Mediaplan, à Sarajevo (Bosnie) ou de grands groupes médiatiques, comme le Shangai Media Group qui, selon Loïc Hervouet, « pèse autant que Hachette Filipacchi » dans les secteurs de la télévision, de la radio, de la presse magazine et régionale. Cette dernière initiative résulte d’un partenariat avec l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Lille et de l’université de Shangai.

L’ESJ vient aussi de conclure un partenariat de deux ans avec la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera. "Le boycott est mauvais pour nos métiers", estime Loïc Hervouet, au sujet de la couverture des actes terroristes par la chaîne de langue arabe.

L’ESJ dans une logique de transfert de savoir-faire

« Une doctrine anime l’école, assure son directeur, nous n’avons pas vocation à faire venir à Lille des dizaines d’étudiants étrangers. Nous sommes plutôt dans une logique de transfert de savoir-faire". Environ 10 % seulement de chaque promotion est constituée d’étudiants issus d’autres pays.

Dans cette optique, l’ESJ s’apprête à lancer en septembre 2005, avec l’appui de l’université de Blida (Algérie), une section de journalisme scientifique. À Madagascar, avec l’université de Tananarive, une formation par alternance verra le jour à partir de janvier.

Abdou Diouf pour la leçon inaugurale

Les célébrations du quatre-vingtième anniversaire de l’école adopteront ce même visage international. A l’hôtel de ville de Lille, l’école accueillera le 12 novembre Abou Diouf, ancien président du Sénégal, et actuel secrétaire général de l’Union des pays francophones, et Renaud Donnedieu de Vabres, ministre français de la Communication, pour une leçon inaugurale sur la francophonie dans le monde.

Le même jour, un colloque réunira trois réseaux d’écoles (1) sur le thème de la certification des écoles de journalisme. « Cela nous est souvent demandé par nos financeurs, précise Loïc Hervouet. Ils pourront ainsi départager les meilleurs projets ».

La question de la certification des écoles ne date pas d’hier. Mais, au regard des ressources des écoles, elle prend un tour nouveau. La taxe d’apprentissage de l’ESJ Lille, qui dispose d’un budget annuel global de 5,2 millions d’euros, représente la moitié de ses recettes. Malgré la situation de la presse quotidienne, les recettes liées à la taxe d’apprentissage n’ont pas diminué en 2003.

« La montée de la part de l’audiovisuel a compensé la baisse de celle de la presse quotidienne régionale, et la presse hebdomadaire régionale a désormais atteint le seuil [de cotisation] », avance Loïc Hervouet. « Le risque, ajoute-t-il, c’est la multiplication des centres de formation appelant à la taxe ».

Dans la ligne de mire, les nouvelles écoles de journalisme et la multiplication des filières de formation. « Neuf sur douze sont des émanations des universités », explique Didier Eugène, président de Réseau-ESJ, l’association des anciens. « Il faut que les écoles se recentrent sur certains métiers ». À Lille aussi ?

Mathieu Hébert

Photos : Club de la Presse

Le pré-programme et le bulletin d’inscription sont disponibles au format PDF sur le site de l’ESJ.

(1) Seront présents les réseaux Théophraste, qui rassemble des centres francophones de formation au journalisme, l’EJTA, l’association européenne des écoles de journalisme (European journalism training association), et Journet, un réseau mondial fondé par l’Unesco pour les usages d’internet et la formation à distance. Retour


 

 

 

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