L’Observateur, l’hebdomadaire local indépendant

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Acteur de la presse hebdomadaire régionale installé entre le Sud et l’Est de la région, L’Observateur est en concurrence directe avec la Voix du Nord. Invité par le Club de la presse Hauts-de-France, son éditeur délégué, Laurent Goudet, confirme que pour le « seul groupe de presse indépendant dans la région », l’« ambition est de proposer une alternative » au quotidien régional.

Laurent Goudet

« Cette indépendance est très précieuse, c’est notre légitimité » estime Laurent Goudet. Elle s’appuie sur un modèle économique solide : les revenus du groupe l’Observateur se répartissent à parts égales entre les annonces légales, les ventes de journaux et les ventes publicitaires, et sur la volonté de son fondateur Jean-Pierre Vittu de Kerraoul. Ce dernier a commencé à bâtir le groupe dans les années 70 en rachetant plusieurs titres locaux dans l’Avesnois et le Valenciennois. Aujourd’hui, le groupe l’Observateur rassemble 15 titres et 30 éditions. Il est une filiale de Sogemedia (Chiffre d’affaires : 17 millions d’euros), dont le siège est à Avesnes sur Helpes, qui détient également dans la région une filiale d’impression et une régie publicitaire. 

Changement de stratégie payant

Pour contrer une baisse des ventes à laquelle toute la presse écrite est confrontée, le groupe l’Observateur a procédé à une réorganisation stratégique de ses rédactions (40 journalistes). Désormais, chaque journaliste a son édition, « il faut être sur le terrain pour proposer du contenu exclusif, être dans l’ultra proximité » explique Laurent Goudet. Pour être une alternative à la Voix du Nord, il confirme vouloir « occuper une place libre dans les territoires ruraux et périurbain ». 
Cet effort sur la proximité est combiné à une évolution du contenu rédactionnel. Pour corriger une « tendance trop trash » et donnant trop de place aux faits divers, la rédaction adopte désormais un ton plus positif et met en avant le territoire. On ne compte que 2 à 3 pages « région » par mois, la priorité étant mise sur l’angle local pour traiter l’information.
Une stratégie qui a permis d’inverser l’érosion des ventes : elles se sont stabilisées en 2017 et reparties à la hausse depuis. 
Pour Laurent Goudet, c’est la preuve que l’information « servicielle » répond à une demande du public. Ce nouveau positionnement a notamment permis de rajeunir et féminiser le lectorat. 

Combiner web et hebdomadaire

Les réseaux sociaux ont amené « une nouvelle manière d’aborder le travail de journaliste », pour Laurent Goudet « les commentaires, c’est une matière qui permet d’étayer les papiers ». L’Observateur fait partie des groupes qui diffusent de l’information gratuite en ligne. Sur le site, le lecteur trouvera l’actu chaude, factuelle (20 à 30 articles par jour) que le rythme hebdomadaire ne permet pas de traiter rapidement. Dans la version papier payante, il pourra lire des articles avec une « plus-value rédactionnelle ». 
Un duo web-papier qui fonctionne bien, l’Observateur enregistre 1 million de contacts par mois sur son site et capitalise sur ses 40 000 abonnés sur les réseaux sociaux pour « créer une caisse de résonance, valoriser ses articles, créer un échange avec la communauté... »

La proximité s’appuie aussi sur la technologie d’impression.

Le groupe Sogemedia a la particularité d’imprimer lui-même ses journaux. Un investissement important, 300 millions d’euros pour se doter de rotatives numériques qui permettent des variations de chemin de fer, s’adaptant particulièrement bien aux petits tirages. Un choix qui permet de concrétiser la volonté de proximité du groupe qui est en mesure de proposer des journaux personnalisés à ses lecteurs. Cela ouvre également de nouvelles possibilités de vente d’espaces publicitaires localisés.

Et pour la suite ? Laurent Goudet a les municipales dans le viseur. « On est très attendu, c’est dans ce genre d’événement qu’on est le plus légitime ». Le groupe anticipe des hausses des ventes en kiosque et prévoit notamment d’alimenter son site web en direct, d’organiser des débats d’entre deux tours et de sortir un supplément sur les nouveaux élus
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