L’Union européenne veut suspendre les médias russes

, par communication@clubdelapressehdf.fr

C’est dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le jeudi 24 février dernier que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé dimanche l’arrêt de la diffusion de la chaîne d’état russe Russia Today et du média Sputnik ainsi que la suspension de l’agence de presse russe Tass.

RT France est la branche francophone, lancée en décembre 2017, de la chaîne de télévision internationale russe d’information en continu RT, créée en 2005 et financée par l’État russe. Elle est diffusée dans une centaine de pays et bénéficie avec Sputnik d’un budget annuel de 430 millions d’euros, entièrement financé par l’État russe. Selon le quotidien le Figaro. Avant même qu’elle installe sa filiale en France, Russia Today avait été qualifié d’« organe de propagande mensongère » par Emmanuel Macron.

Le vendredi 25 février, le président de la commission Culture du Sénat, Laurent Lafon demande à l’Arcom (le régulateur français de l’audiovisuel et ex-CSA) la suspension immédiate de la chaîne d’information Russia Today en France. Dans une interview donnée à Europe 1, il explique pourquoi : "Russia Today a été créée pour instiller de la désinformation. C’est une chaîne de propagande pour le régime russe, et quand j’écoute RT, je ne vois pas où est le pluralisme. Or, dans la convention entre l’Arcom et Russia Today, le pluralisme est clairement instauré comme une règle à respecter. »

Suspension également de l’agence de presse russe Tass
Dimanche 27 février, c’est au tour de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen d’annoncer la volonté d’interdire les médias Russia Today et Sputnik et la suspension de l’agence de presse russe Tass : "Nous interdirons au sein de l’Union européenne la machine médiatique du Kremlin : le média d’État Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales ne seront plus autorisées à répandre leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et semer la division au sein de l’Union", a-t-elle expliqué.

De son coté l’Alliance européenne des agences de presse (EANA) a annoncé dimanche dans un communiqué de presse « sa suspension immédiate » de ses rangs, suite à « la nouvelle réglementation appliquée par le gouvernement russe qui restreint fortement la liberté des médias ». jusqu’à ce qu’une assemblée générale décide, conformément aux statuts, si TASS doit être exclue de l’Alliance ». Selon l’AFP.

La directrice de RT France Xenia Fedorova a réagi sur Twitter en affirmant que cette décision était "une violation de l’État de droit qui va à l’encontre des principes mêmes de la liberté d’expression". Pour le moment, aucune précision n’a été apportée sur la date ou la manière d’interdire cette chaîne du paysage audiovisuel européen confirme Europe 1.

Début février, l’Allemagne avait interdit RT sur son territoire, poussant Moscou à fermer le bureau de la radio-télévision allemande Deutsche Welle à Moscou. Mercredi 23 février dernier, le gouvernement britannique a demandé au régulateur de la télévision, l’Ofcom, un réexamen de la licence accordée à la chaîne publique russe en anglais.

Les restrictions des Les géants du numérique

Les géants du numérique prennent eux aussi des mesures restrictives. YouTube a annoncé samedi dernier vouloir « suspendre » la possibilité pour certaines chaînes russes, dont RT, de monétiser leurs contenus sur sa plateforme, à cause des « circonstances exceptionnelles » en Ukraine. Par ailleurs, la veille, Facebook avait aussi déclaré avoir interdit aux médias d’État russes de gagner de l’argent par ce biais sur sa plateforme. Enfin, Google a aussi annoncé avoir « suspendu » la possibilité pour les médias financés par l’État russe de générer de l’argent sur ses différentes plateformes, en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.


 

 

 

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