L’écrivain se sert aujourd’hui de cette matière... mais il la décale. Dans La Légende des Seigles dont le surtitre est Contes et Frissons, il flirte sans cesse avec l’imaginaire.
Sur les huit contes qui cultivent le rouge et le noir, deux sont inspirés par des faits réels, explique lui-même Maurice Delbart. « Il y a Le Crime de la secrétaire du collège Jean-XXIII dont l’assassin n’a jamais été découvert et L’assassinat du commissariat de la rue de Lannoy où un déséquilibré tua, à coups de couteau, un policier, un commissaire et son épouse. »
L’action n’est pas toujours située dans le triangle Croix – Roubaix – Wasquehal. Après s’être encanaillé au bar Le Clapotis en bordure de canal, le conteur va aussi humer l’air des villages de campagne, voire cueillir des cerises en Provence. On glisse alors plutôt vers les contes de notre enfance.
L’ouvrage souffre de ne pas être passé entre les mains d’un véritable éditeur, mais il se lit avec plaisir. Un bon moment passé à se faire peur... gentiment.
Hervé LEROY