La propagande sexiste s’affiche à Béziers

, par Club de la presse hdf

Très féru de la communication par l’affichage public, le maire de Béziers vient encore de se distinguer. Les Biterrois et Biterroises, grands et petits, ont déjà eu droit à une campagne prévenant contre une invasion étrangère, puis à une autre vantant les bienfaits des armes à feu.

Cette fois, ils découvrent, sous un graphisme sentant les années d’avant et d’après guerre, une « information » (car c’est ainsi que le maire la nomme) sur les coupes budgétaires de l’État et les conséquences pour les collectivité locales. « Dotations, emplois aidés, logement, subventions... l’État étrangle nos communes. » peut-on lire sur les affiches.

Tous les maires, à de très rares exceptions près, seront d’accord avec ce slogan. L’association des maires de France (AMF) s’est d’ailleurs très tôt mobilisée pour s’inquiéter de ces restrictions. Sauf que le premier magistrat de Béziers l’exprime tout autrement. Les affiches qui ont été conçues par la municipalité montrent, afin d’illustrer le propos, un homme en costume et cravate (l’État) en train de serrer le cou d’une jeune femme (la municipalité) dont on devine qu’elle est dévêtue et, qu’avant de rendre l’âme elle aura subi nombre de sévices.

Les association féminines et féministes se sont bien évidemment indignées de cette utilisation de l’image de la femme et de cette instrumentalisation, à des fins politiques, des violences faite aux femmes. Elles ne sont pas les seules. De nombreuses organisations et personnalités se sont élevées contre ce procédé.

Alors qu’en moyenne, une femme meurt toutes les trois jours sous les coups de son conjoint, un élu de la République, fut-il d’extrême droite comme c’est le cas ici, n’a tout simplement pas de droit de procéder à ce type d’affichage, de propagande devrions-nous écrire, qui n’est rien d’autre qu’une incitation à la violence et un parti pris pour le sexisme. Ce maire est hors la loi.

Cette affiche, volontairement ringarde, nous laisse un goût rance. Les codes utilisés ne laissent aucun doute quant au choix de société que souhaiterait imposer cet élu. Une société où la femme est bonne à rester à la maison pour faire, avant de s’en occuper, des enfants. Pour s’occuper du foyer et, bien sûr, de son « mari protecteur ». Sans vraiment le vouloir, le maire de Béziers affiche le programme réactionnaire et l’idéologie d’une société patriarcale archaïque. L’opportunisme affiché par l’édile biterrois donne la nausée.

A savoir :
Selon une estimation minimale, chaque année, 216 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime (mari, concubin, pacsé, petit-ami…) http://stop-violences-femmes.gouv.fr


 

 

 

La Vie du Club

ESPACE PRESSE