La Voix du Nord intégrée à la Socpresse (2000)

Jusqu’ici, juridiquement, c’est le groupe Rossel qui contrôlait la Voix du Nord. Désormais, ce que tout le monde savait déjà est officiel : la Socpresse est aux commandes du quotidien nordiste.

C’est l’officialisation de ce qu’on savait déjà être la réalité du pouvoir : la Socpresse (Orange-Hersant) prend le contrôle de la Voix du Nord, l’un des premiers titres de la presse quotidienne régionale (320.000 exemplaires par jour en 2000, selon les chiffres de l’OJD). Yves de Chaisemartin a confirmé la nouvelle à Paris, au cours d’un comité de groupe, répondant à une question des syndicats.

En revanche, cette question n’a, à aucun moment, été abordée au cours de l’assemblée générale de la Voix du Nord, le 29 juin, à la Pilaterie. Ce fut « motus et bouche cousue »… Apparemment, on attendrait des précisions juridiques chez les partenaires belges du dossier. Jusqu’ici, la version officielle, correspondant à la réalité juridique, affirmait que c’était le groupe belge Rossel (éditeur du Soir de Bruxelles) qui contrôlait plus de 80 % du quotidien nordiste.

J. -L. Prévost : « J’y suis, j’y reste »

La Socpresse est, elle-même, propriétaire à 40% du groupe belge. Yves de Chaisemartin avait déjà été désigné comme administrateur du groupe Rossel, chargé de la Voix du Nord. Beaucoup d’observateurs estimaient que le PDG de la Voix du Nord, Jean-Louis Prévost, pourrait céder assez rapidement sa place à Jacques Hardoin. Ce dernier, un homme jugé affable, venu du groupe Ouest-France, a récemment été nommé Directeur général adjoint du quotidien de la Grand Place.
Une nomination effectuée à l’instigation d’Yves de Chaisemartin. Mais, de cela non plus, il n’a pas été question à l’assemblée générale de la Voix... « J’y suis, j’y reste », avait d’ailleurs déjà annoncé Jean-Louis Prévost trois jours plus tôt, lors d’un comité d’entreprise.

Trente nouvelles clauses de cession ?

Côté salariés, on estime que trente nouveaux journalistes pourraient, à leur tour, faire jouer la « clause de cession », selon une première estimation. Pour mémoire, soixante-dix avaient invoqué cette clause pour quitter l’entreprise lors de la prise de contrôle par le groupe Rossel.

Un évènement de plus dans le paysage de la presse quotidienne, qui se modifie rapidement sur fond de crise. On le sait, Nord Eclair, l’autre quotidien nordiste, depuis longtemps propriété du groupe Hersant, est depuis plusieurs mois imprimé à la Pilaterie, l’imprimerie de la Voix du Nord. La Voix du Nord détient d’ailleurs 75 % des parts de l’ancien Quotidien de Roubaix. Quant au Figaro, il intéresse Dassault, dont l’injection d’argent frais dans le capital de la Socpresse a permis d’anticiper d’un an la conclusion financière du rachat de la Voix du Nord par le groupe Hersant.

Claude Vincent

Dassault prend 30 % de la Socpresse (Hersant)

L
e groupe Dassault est entré, le 1er Février, à hauteur de 30% dans le capital de la Socpresse, comme nous le laissions entendre récemment. La famille Hersant conserve 70 % du capital. Les nouvelles structures sont présidées de la façon suivante : Philippe Hersant, président du conseil de Surveillance, Yves de Chaisemartin président du Directoire, Serge Dassault, président du Conseil de Surveillance du Figaro, à titre personnel.
La Socpresse comprend, outre le Figaro, les journaux régionaux Presse-Océan, le Courrier de l’Ouest, le Dauphiné libéré, le Progrès, le Bien Public, Nord Eclair et le quotidien hippique Paris Turf. Il faut y ajouter via le groupe belge Rossel (le Soir), la Voix du Nord. Par ailleurs, venant du groupe Hersant le groupe « France Antilles » de Philippe Hersant possède Paris Normandie, l’union de Reims, l’Est Républicain et les Dernières Nouvelles d’Alsace...

De son côté, Serge Dassault est propriété de l’hebdomadaire Valeurs actuelles ainsi que de publications de la périphérie parisienne.

Claude Vincent


 

 

 

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