Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) considère qu’Apolline de Malherbe, journaliste de BFMTV, a fait preuve de « partialité » dans un entretien avec l’avocat Juan Branco. Le CDJ est un organe d’autorégulation des médias composé de représentants des éditeurs, des journalistes, des rédacteurs en chef et de la société civile.
L’organe a été saisi par 23 personnes à propos de cet entretien diffusé le 17 février sur BFM TV avec l’avocat de Piotr Pavlenski, un artiste russe alors au cœur d’un scandale sur des vidéos à caractère sexuel, dont la publication avait poussé Benjamin Griveaux à renoncer à sa candidature à la mairie de Paris.
Une accusation grave
« La phrase prononcée en fin d’entretien ’plus on vous entend et plus on se demande si Piotr Pavlenski n’est pas que l’exécutant et vous le manipulateur’ est une accusation grave, dénonce Patrick Eveno, président du Conseil de déontologie journalistique. Car il n’y a pas possibilité de réponse de la part de l’invité ».
Selon le Conseil de Déontologie, l’ensemble de l’entretien avec Juan Branco témoigne d’une « partialité envers l’interviewé qui dépasse la liberté d’investigation journalistique » et la dernière phrase prononcée par Apolline de Malherbe « ne respecte pas les règles déontologiques concernant les accusations sans preuve et le défaut d’offre de réplique » : « Les entretiens journalistiques ne sont pas des interrogatoires policiers. Or, dans le cas présent, la sélection des faits invoqués par la journaliste, sa manière de poser des questions, le choix des termes qu’elle utilise (instigateur, manipulateur...), sa propension à impliquer à tout prix l’avocat dans la commission des faits reprochés à son client contredisent l’exigence d’impartialité », rappelle le CDJ.
M.P